Tuesday, May 23, 2023


Un texte écrit dans la foulée (et évidemment sans fin) qui ne s’adresse pas à des programmateurs comme tu vois (sauf à Patrik de Rham à qui je n’ai rien à cacher), mais plus à des interprètes…


YN


J’aime l’idée de travailler avec Yan, cet engagement, parce que ça ma toujours paru formidable de travailler à deux. Souvent j’ai partagé ma vie avec des plasticiens pour en faire un spectacle. C’était apprendre ensemble. Ici aussi, nous allons apprendre ensemble. Nous ne savons pas où nous allons, mais dès l’enclenchement (qui a déjà eu lieu) nous savons que nous allons, nous savons que nous allons recueillir l’incohérence. Nous ne savons pas, nous n’avons aucune certitude, pas de dogme, rien de binaire, nous ne savons pas ce qui va se passer. Nous avons une intuition (et nous savons qu’elle est juste), celle de nous compléter. Nous nous intéressons peut-être autant par nos différences que par nos ressemblances. Nous ne voulons pas nous voler non plus, il y a peu d’enjeux, aucun de nous ne veut détruire… Nous sommes du même monde et ce monde n’est pas seulement humain. Loin de là. Donc nous ne savons pas. Les déserts, les inondations, les brûlures, les fontes, les morts…


Le dernier homme, la dernière femme. La dernière femme est triple


J’ai envie que le projet soit le plus théorique possible parce que, moi, je ne fais jamais rien de théorique, seulement du sensible, alors qu’on y aille, qu’on s’y mesure, y a pas de raison, la théorie, c’est beau…


On n’écrira pas de grand livre, non, on fera un spectacle flou comme un coquelicot


Ne sentez-vous pas le temps qui passe, qui respire ? 


Qui est encore parmi nous ? Et les autres ? Apportez des paillettes que tout se voie…


Deux ans. C’est toutes les pièces. On devra en jouer en quantité…


Le mélange du clinquant et du faux, le centre à jamais dérobé, l’or peut-être…


Le fleuve, le fleuve et tous ses fleuves, toutes ses eaux, toutes ses eaux emportées par toutes les autres


« Mixed-times, dit-elle, are overflowing »


Il faudrait que le spectacle soit très, très religieux, mais que ça ne se voit en rien (on ne sait plus ce que c’est que le religieux)


Ne vous doutez de rien


Etre frappé de mysticisme (rien ne se voit)


Les comédiens pleurent beaucoup, souvent


Une forme risquée de cheminements : chaque production se paye d’une transformation douloureuse puisque jamais l’énoncé ne ressemble à ce qu’il réfère 


La scène ne doit par être occupée par la communication, c’est tout le contraire qui est visé : d’immenses et périlleuses transformations chez le spectateur (rien ne se voit). Théâtre intérieur, parc intérieur, sans recul


Source unknown


A suivre (22 mai 2023), 


YN


Yves-Noël Genod fêtera cette années (en juin) les vingts ans de sa compagnie. Plus de cent-cinquante spectacles. Performances innombrables. Yves-Noël Genod a beaucoup jouer en Suisse romande, principalement accueilli par l’Arsenic à Lausanne. On peut citer les spectacles qui y ont été présentés ou créés : La Mort d’Ivan Ilitch ; La Recherche ; Phèdre ; Rester vivant ; C’est le silence qui répond


19 possibles définitions du théâtre d’YNG selon Isabelle Barbéris :


La tragédie comme théâtre de l’incertitude.

 

L’exposition non des choses mais des écosystèmes — ne plus isoler les  choses. Analyser les polarités (cf. Goethe dans son Traité de sciences naturelles).

 

Un théâtre où le théâtre (par-delà le costume) est le personnage principal.

 

Un théâtre de l’économie de l’attention. Qui déroute toute tentative de focalisation et sollicite un niveau « pré-attentionnel » chez le spectateur.

 

Un théâtre où le contact se réduirait à des « micro-contacts » (également au sens sonore).

 

Un théâtre qui confronte, met côte à côte la mélodie et le bruit et où les airs (aria) se substituent au dialogue.

 

Un théâtre de l’incertain.

 

Un théâtre sans entracte... où il n’y a plus que « de l’entracte ».

 

Un théâtre sans dramaturgie, où la playlist, les invitations, les guests, le train-train des entrées et sorties ont remplacé toute velléité dramaturgique.

 

Un théâtre de Merlin et non d’Orphée.

 

Un théâtre « anamorphosé » (Mylène Farmer).

 

Un théâtre sans bruit ni fureur.

 

Un théâtre du « virtuel-actuel » (la notion de Bergson : le virtuel-actuel serait la structure de la mémoire. Un spectacle d’YNG révèle l’œuvre dans sa virtualité, sans la réaliser).

 

Un théâtre donc qui parlerait de l’irréalisé.

 

Etre dans le costume sans se l’approprier : un théâtre où le comédien mesure la distance qui le sépare du costume, de l’intérieur. Fondre (comme Richard II) et se réduire dans le costume « cristallisé ».

 

Un théâtre où la forme préexiste au contenu — c’est l’idée du kitsch, qui empêche toute dialectique.

 

Un théâtre qui raconte de manière désordonnée, et plaque non pas de l’ordre mais du « diffus » sur le chaos.

 

Un théâtre non pas qui propose, mais qui dispose.

 

Un théâtre entre l’immobilité et le chaos.

 

Un théâtre de dieux mortels (dans les deux sens du terme).

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Monday, May 22, 2023

P rière


« Je m’adresse à toi, toi qui n’existes pas. Je m’adresse à moi seul, moi qui n’existe pas non plus tout à fait, et je sais bien que je ne suis pas plus le maître et le propriétaire de ma parole que tu n’as toi de présence en dehors de ma voix cassée qui bégaye sous la voûte. »

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M ourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente


Je ne suis pas idiot, j’ai beaucoup d’amis militants acharnés ou moins acharnés et je comprends que, pour beaucoup, être militant est une question de survie, une nécessité métabolique*. Seulement, la vérité, c’est que, ces amis que j’ai, ils ne sont pas seulement militants (j’ai l’impression d’écrire : « ils ne sont pas seulement nazis, ils sont aussi de bons pères et mères de famille »). J’avais une amie — que j’ai toujours, Dieu soit loué — qui milite (mais elle ne fait pas que militer, elle les aide, elle les connaît, elle les pleure quand ils se suicident après des années de démarchage administratif) pour l’aide et l’accueil des Africains migrants. Bon. Ça m’allait très bien. Mais, à un moment, je n’en pouvais plus d’ouvrir Facebook (à l’époque, c’était Facebook) et de tomber tous les jours sur ses mots d’ordre épouvantables. On prend les armes et on tue tout le monde ? Le ministre (Cazeneuve, à l’époque) est un monstre ? Le gouvernement des minables ? J’ai failli une fois, sous son influence, créer un scandale. Bernard Cazeneuve était à l’Athénée pour un concert du Balcon, je crois. Il était à quelques mètres de moi, à la corbeille. J’ai failli me lever et hurler : « Alors, vous venez écouter de la musique classique le soir et le jour, salopard !  nazi ! vous tuez des migrants ? » (J’ai été sauvé par le fait que mon amie n’a pas répondu immédiatement à mon sms qui était : « Qu’est-ce que je fais ? ») Alors je l’ai virée.  Elle était furieuse. Elle pleurait. Elle a finalement reconnue : « C’est vrai que, sur Facebook, je suis binaire, je monte au front ». Eh bien, ça ne m’intéresse pas du tout, le binaire, voyez. Maintenant on se voit dans la vie (trop peu), pas sur les réseaux sociaux. Mais c’est très différent. 

+ le texte Gertrude Stein


* Philippe Duke raconte qu’il découvre sa positivité (au moment où le sida ne se soigne pas) à 21 ans : « J’ai la trouille. Elle va subitement cesser quand quelques années plus tard je rejoindrai Act Up. Comme le vent tombe ». 

Thursday, May 18, 2023

R obert, Musset & co


Bonjour Marie, bonjour Marianne, 


D’abord, bravo à vous et vos équipes pour vos deux expositions sublimes — elles m’ont révélé toute une planète très mystérieuse, un état des choses mystérieux de cette première moitié du XIXème siècle, oui, une matière très vivante, abordable, tout d’un coup d'une richesse révélée, un patrimoine — bravo ! L’histoire de ces deux garçons, Léopold et Aurèle est magnifique.

Je suis content aussi de mon choix du Musset, c’est encore plus en rapport avec Léopold Robert que j’espérais (ne serait-ce, par exemple, que Léopold soit tombé amoureux d’une Bonaparte). D’ailleurs, le texte de Musset sur Léopold Robert à Venise est le plus beau dans le livre d’Alain Corbellari*. Pour la communication il faut certes mettre le titre : Disparaissez-moi !, mais dire immédiatement qu’il s’agit d’une lecture de ce texte de 17 pages sur le « mal du siècle » qu’Alfred de Musset a d’ailleurs d’abord publié seul dans une revue avant d’en faire le prologue de sa Confession d’un enfant du siècle. C'est l’idée que l'auteur parle au nom d'une génération. On peut utiliser cette citation : « comme il y en a beaucoup d’autres que moi qui souffrent du même mal, j’écris pour ceux-là, sans trop savoir s’ils y feront attention ».

Maintenant, je n’ai pas vraiment trouvé de solution de diffusion. C’est de ma faute, d’habitude je ne décide jamais de rien sans avoir vu les lieux. Là, j’ai été léger, j’ai cru qu’on trouverait bien un endroit, un coin tranquille… mais, ces endroits,  je ne les ai pas trouvés. Donc, si vous le voulez, on peut annuler. Je le comprendrais.

D’abord, à la Chaux-de-Fonds, eh bien, même en travaillant dans la salle de l’expo qui est la meilleure acoustiquement — que vous m’avez indiquée, Marie — on n'entend rien. On ne perçoit rien. J’en ai même apostrophé grossièrement Marianne qui avait la bonté de faire les essais avec moi : « Mais enfin, Marianne, ce n’est pas possible, vous mangez les mots, je suis à 1m50 de vous et je ne comprends pas ce que vous lisez ! »
J’ai l’air comme ça de faire ma Maria Callas qui, raconte-t-on, avait refusé de chanter au Palais Garnier parce que le plancher grinçait, mais ce n’est pas tout à fait ça ; c’est simplement que, le public, si je le fais — même si, grâce à Dieu, on peut couper la soufflerie de la clim et fermer l’accès à l’expo pendant la performance —, ce n’est pas la peine de le convoquer parce qu’il ne va strictement rien se passer. Faire cette lecture ou rien, ce sera pareil. Pas d’acoustique pour l’écoute. 
Il y a une solution que j’ai trouvée in extremis, qui serait parfaite, mais ne va sans doute pas être possible, ce serait de jouer dans une pièce du rez-de-chaussée qui sert à la présentation d’une œuvre (voir photo). Là, on entend parfaitement. Pas de souffrance auditive. Mais cela demanderait de déplacer les éléments de l’œuvre posés sur un socle (bien sûr, mais c'est facile, suspendre la vidéo). Ce nest pas à l’intérieur-même de l’expo Robert comme envisagé, et ce serait pour peu de personne, une vingtaine sur des chaises ou un peu plus assis au sol sur des coussins — ce qui serait mieux —, 25-30 en comptant ceux qui peuvent rester dans la porte (et entendre quand même). Je pourrais aussi jouer deux fois de suite pour permettre un accueil supplémentaire,  par exemple à 16h comme c’est prévu et à 17h pour ceux qui n’ont pas pu arriver à 16h ou d’autres si on peut faire passer l’info de ces deux séances au lieu d'une…
Franchement, je ne vois pas où jouer ailleurs. Antonia disait tout à l’heure qu’il y avait un jardin, mais, là encore, à moins de quelque grotte, il n’y a pas d’acoustique dans les jardins… Le 2 juin, Marianne, tu es censée me prendre à 9h en bas pour m’emmener à La Chaux, ce qui laisserait du temps de répétition sur place avant la générale de 14h, mais on a déjà bien essayé dans les salles de l’expo sans trouver aucune solution. Et, le micro, une dame du musée dont malheureusement le nom m’échappe, m’a dit que ça n’arrangeait rien (on pourrait de toute façon monter le micro que j’envisage d'utiliser à Neuchâtel (voir photo), mais, c’est vrai, je ne pense pas que ça sauve la baraque).

A Neuchâtel, on a trouvé une salle dans l’expo où, avec ce micro donc, je pourrais tenter quelque chose que je n’ai pas faite jusque là, c’est-à-dire accentuer le grand-guignol de la mort et de la destruction très présent dans le texte, en jouant de la résonance de crypte de la salle… transformer la contrainte en une chose voulue… comme, un peu, un sermon de Bossuet, peut-être (un truc pour faire peur à Marianne, quoi). Mais c’est risqué, dans le sens que je dois ralentir la diction (sinon on n’entend rien), ce qui met la performance plus près d’1h que de 45 mn et je ne suis pas sûr que les gens supporteront ça plus d’1/4 d'h. A vérifier à la générale. C’est risqué, mais peut-être qu’il y a là un challenge, l’étrangeté de la résonance, je peux, peut-être en jouer… A Neuchâtel, il y a bien des salles (au rez-de-chaussé) dont l’acoustique est bonne, mais elle seront occupées justement ce jour-là, le 4, par une manifestation autour du clavecin. 
Cela veut dire aussi — je ne sais pas si c’est même envisageable — la suppression totale pendant 1h des visites de l’expo Robert — et aussi pendant la générale du vendredi —, une seule personne qui marche dans la pièce à côté et on n’entend plus rien… Ce qui veut dire aussi ne laisser personne entrer — rejoindre la performance — après son début. Il faut que tout soit figé comme le château de la Belle au bois dormant pour qu’on ait une chance d’avoir l’expérience du tréfonds.

Voilà où j’en suis. Une solution parfaite à la Chaux-de-Fonds, à condition de le faire pour un petit public et d’éventuellement de la doubler. Mais comment prévoir l’affluence ? j’ai compris que les gens ne s’inscrivaient pas à l’avance, que ça dépendait de la météo, etc.
A Neuchâtel solution risquée, intéressante je l’espère, mais pour laquelle il faut prendre des mesures draconiennes (pas un bruit). Sinon il y a aussi à Neuchâtel, des espaces de réserve où, si petit nombre, ça pourrait pour moi très bien se faire et se doubler (voir photos). J’ai raconté à Marianne, je crois, que, pour la conférence sur la poésie suisse (Vers le soir) que je donne maintenant dans des salons privés, que je devais initialement jouer en plein air sur la place du Château pendant le festival de la Cité à Lausanne, j’ai eu la chance qu’il pleuve à cordes (mot qu’on ne prononce pas dans les théâtres), ce qui fait que j’ai amené la cinquantaine de personnes qui avaient fait le déplacement sous la pluie dans ma loge voisine, heureusement vaste, sèche et calme et que le succès de cette forme vient de là (sinon ç’aurait été juste un bide — ce que ça a été le lendemain où il n’a pas plu suffisamment pour que je refasse le même coup).

Pardon de ce long mail. On peut se joindre plus rapidement par téléphone : 0033 6 ...

Très cordialement, 

Yves-Noël

* qui se trompe sur un point page 108, il parle du « tamis impeccable du goût » dont parlerait Baudelaire, mais le texte de Baudelaire parle, lui, page 111, du « tamis implacable du goût » (là, on reconnaît Baudelaire).

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Tuesday, May 09, 2023

S aint-Mathurin-sur-Loire


Ce blog s'épuise. C'est-à-dire qu'il faudrait à la fois plus de travail et qu'il y a plus de paresse. Qui a deux maisons perd la raison. Vivre et archiver. Lire et aimer. En ce moment (depuis déjà un certain temps), je m'amuse à laisser des traces sur Instagram (IG, pour les intimes). Je devrais reporter ici ce que j'écris. Sur IG, les textes sont retouchés (ce qui n'est pas le cas de ce blog). Sans compter les photos que je délaisse (là-aussi, ne m'intéresse plus que les format carrés qui peuvent faire de l'effet sur IG). Tout cela est lamentable, excusez-moi. Voici un exemple




Le soir, la Loire était une tranchée. C’était la mer placée dans une très longue tranchée qui séparait. On longeait la mer. On allait vers l’Ouest, le soleil de plus en plus en face — pour faire de l’or — et comme on n’osait partir, s’éloigner du miracle (du don), plusieurs fois on revenait, la voiture était si gentille. Dans l’autre sens, c’était plus beau encore, la mer-Loire était bleue, du plus bel azur (ce qu’on ne voit pas sur la photo) ; le résultat du bleu, la vue mystique du bleu, les yeux du bleu (les yeux de l’amour). On avait choisi le 1er mai pour se marier (il fallait résister à la contestation sociale). On était couverts de fleurs, partout dans les jardins, les châteaux (Chenonceau, surtout). Les ciels nous frappaient comme des gifles, comme des griffes ; l’eau de la tranchée, c’était tes yeux : les yeux de l’existence…


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L e Silence


« Oui, parce que je crois que c’est une des vertus fondamentales de l’homme de pouvoir taire en lui tout ce qui nuirait à la beauté du monde extérieur, il a cette possibilité de devenir silencieux, de ressembler au paysage qu’il aime. Seulement encore faut-il qu’il trouve ce paysage. 

— C’est difficile à trouver ce genre de paysage aujourd’hui ?

— Oui, enfin, ce n’est pas vraiment difficile, mais c’est difficile d’y vivre parce que la société urbaine dont on parlait, société de la civilisation, vous impose cette habitude du bruit, il faut faire du bruit. Il faut faire du bruit et faire entendre du bruit, c’est-à-dire faire partie du cycle du bruit, consommer et donner du bruit.

— Mais est-ce que vous-même vous n’êtes pas tenter par cette évasion vers le silence, vers l’immobilité ?

— Oui, oui. C’est contradictoire parce que j’écris et, écrire, c’est aussi faire du bruit évidemment ; même les mots écrits sur du papier font du bruit. Alors il y a cette contradiction, c’est un fait, mais je crois qu’il y a une possibilité même à travers les mots d’arriver… je dirais presque à exprimer ce qu’il y a entre les mots, c’est-à-dire à exprimer ce que les mots ne disent pas. Ce que j’aime dans la littérature, c’est ce qu’elle dit en dehors des mots, à côté des mots, ce qu’elle laisse entendre à côté des mots…

— Y compris le silence ?

— Oui, le silence, ça s’entend, bien sûr. »


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L 'Eloignement


Cher ami (ainsi que tu m’appelles), ta carte postale d’Indonésie (donc magique) m’a bouleversé d’amour ! Hélas ! mon amour pour toi (ou mon amitié) ne se manifeste jamais que dans des images tout à fait scabreuses, tout à fait sadiennes, des images qui, hélas, t’éloignent de moi puisque tu ne les approuves pas. J’aimerais tellement te lécher le cul (des gens très bien le font, tu sais) (même des voisins, si, si). J’aimerais te posséder, j’aimerais que tu te laisses faire (GHB ?)… Oh, mon Dieu ! comme il est douloureux, dans ce monde, de ne jamais atteindre ce que l’on veut ! Il y a un mot sur lequel j’ai une hésitation : tu voudrais qu’on « chante » dans l’infini, c’est bien ça ? Je te soufflerai de la trompette dans l’anus, voilà, pour moi, l’infini !😘

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Thursday, April 27, 2023

 Titre pour un workshop : Concours de larmes

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P ommes d'Adam


Putain, chéri ! je suis à Bruxelles (pour un soir) et je tombe sur l'ancien mec de Lorena, il s'appelle Nicola (un circassien). Le monde est petit. Mais c'est l'occasion de te dire queue tu me manques grave, le monde est trop vaste ! Lui, il est mimi, mais il n'a rien à voir avec ta puissance tranquille (musaraigne, disons). Il présente une performance interactive où il propose au public d'écrire sur des bateaux en papier journal une phrase ou un mot qui définirait une qualité rendant compte de la masculinité nouvelle, du genre à venir. Tu me connais, j'aime surtout l'ancienne. J'ai mis ce qui me passait par la tête : « Il mange des pommes du paradis », mais c'était encore que je pensais à toi, mon Adam. Il m'a demandé d'expliquer ma phrase, j'ai gardé mon secret. Pense à moi, baise-moi plus souvent encore 😘 Yvno




Ma grande catin, toi tu sais parler aux hommes, je me sens tout revigorer de lire ton message. 

Je quitte Rome à bord du train de nuit pour Catane, c’est mieux que le paradis et toutes les pommes du monde. Je suis en compagnie de deux indiens du Penjab et, à tous les trois, on embaume le compartiment d'une odeur délicieuse, un mélange d'orient delicat, de chauffeur mécanicien et d'une bonne semaine de transpiration accumulée sur le chantier.

C'est drôle, j’étais avec un Nicola, un ami de Lorena circassien qui vit à Milan, un sacré morceau d'Italien, tatoué et fort comme un lutteur, accompagné de sa copine étoile de la Scala, et je me suis dit que j'aimais de plus en plus l'Italie.

J’espère que tu reviendra cet été, ta chambre est faite, on ira se baigner tout nus dans la cascade...




J'aimerais être une vraie femme — et une belle — ou le tunnel de ton train ! Sleep well ! Merci pour le rêve 😘

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Tuesday, April 25, 2023


Bonjour à vous toutes ! 

Yan me renvoie à l’instant nos échanges de mail. Je ne sais plus à quoi j’ai déjà répondu et à qui.
La performance s’appelle Disparaissez-moi ! Et en sous-titre : d’après La Confession d’un enfant du siècle d’Alfred de Musset — ou bien : une proposition d’Yves-Noël Genod d’après La Confession d’un enfant du siècle d’Alfred de Musset.
Ensuite, ce serait bien que quelqu’un d’intelligent (donc pas moi) fasse un petit paragraphe pour établir un lien entre ce chapitre qui définit le «  mal du siècle » et Louis Leopold Robert. 
Je suis en train de lire Le Comte de Monte-Cristo où il est fait plusieurs fois allusion à Léopold Robert et même à des tableaux précis de Leopold Robert (Halte des moissonneurs dans les marais Pontins). Ça m’amuse beaucoup.
Je trouve que l’horaire de 16h est mieux que celui de 15h. Et même plus tard encore serait mieux — dans le cas, toujours hautement apprécié, où je trouverais un endroit éclairé, au moins en partie, par la lumière du jour (déclinante donc belle). Mais j'imagine qu’il faut aussi bien se tenir dans les horaires des musées.
Je donnerai en effet des générales, mais la veille, pas le jour-même (donc : le 2), une dans chaque lieu, à peu près à l’heure du spectacle, mais décalées puisque j’en donnerai deux, une dans chaque musée et qu’il faudra le temps de changer d’endroit. Vous pouvez décidez des horaires. Pour ces deux générales, j’apprécierai grandement, oui, qu’il y ait du monde, des scolaires pourquoi pas… jusqu’à la jauge réelle des lendemains. Les spectateurs sont au courant qu’il s’agit de « générales » et leur indulgence supposée vient de là.
Je n’ai pas encore vu quand je viens à Neuchâtel (pour la première visite en amont). Ça ne pourra être pour moi qu’entre le 14 et le 22 mai…
On peut s’appeler au tél s’il y a besoin d’aller plus vite.
Excusez-moi de ce retard.
Envoyez-moi, s'il vous plaît, ce que vous écrivez pour présenter cette performance (ça doit être déjà écrit, j’imagine, maintenant).
Cordialement, 

Yves-Noël Genod

Ci-joint une photo de Dominique Issermann utilisable sans droits (mais en mentionnant l’auteure) si besoin (je l'ai reçue penchée comme ça, je pense que c’est volontaire) : 


Saturday, April 22, 2023

Les Jardins attenants


J'ai rencontré un copain, Rémy Héritier, dans la rue tout à l'heure, qui m'a dit qu'il venait de revoir une fille de son immeuble (mais j'ai oublié son nom) qui joue aussi avec toi à Versailles. Mais j'aurai pas le temps de venir demain, hélas. C'est pas raisonnable. Je suis en retard sur tout. Je vais te dire ce qu'il se passe quand on est au chômage : on n'a plus le temps de rien. Il faudrait le dire à ceux qui veulent la retraite. On dit aussi que, quand on veut que qqch soit fait, il faut le demander à faire à la personne la plus occupée, sinon ça ne se fait jamais. Je suis cette personne pas occupée qui n'arrive à rien. A ma décharge, quand même, j'ai vu Richard III des dizaines de fois — véridique, je connais la pièce par cœur. Bien sûr, j'aurais bien aimé te voir jouer et puis boire un coup avec toi après... Je t'imagine, à la place. T'embrasse, sorry, YN


Aaah comme c'est dommage cher YvesNo, je pensais même qu'on aurait pu se retrouver avant et se faire les jardins attenants et puis boire un coup après ! Tant pis une prochaine fois ! T'embrasse

Loulou


Mais non, pas boire un coup après, il faut courir au RER, bébé... Les jardins avant, oui, mais je suis crevé, en fait ; rien de grave, j'espère, mais juste envie d'être au lit et de lire (même pas baiser) (tu vois où j'en suis). T'embrasse, joue bien, YN

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