Thursday, August 16, 2007

La mer la vague

La mer la vague






Relire Le Lion de Kessel

Elle écrit à la porte d’à côté ; séparé par la cloison, ses petites touches – de chat qui pianote – sans musique

La nuit l’ouvert, c’est en plein jour, « Dim Dam Dom », « Dim » comme « dimanche », « Dam » comme « dames » et « Dom » comme « d’hommes »

Tout le monde est cool






Marilyn Monroe a dit : « Il n’y a pas besoin d’utiliser sa voix dans un mode spécial. Si vous pensez à quelque chose de sexuel, la voix suit naturellement. »

Si vous pensez qu’il y a cette plage, cette double plage d’Arlan avec la jetée, les rochers, la marée basse ou haute, le soleil, l’ombre, la solitude ou la proximité

Vous pouvez






La rumeur infime du plus beau paysage du monde, juste là. La Terre est lourde et longue et si vaste et légère, même si les hommes sont encore dans la religion

Mais les animaux, les animaux ont raison

Et nous parlent






Ils ont leurs raisons, ils ont l’été

Les petits chats pandas

Les poules comme des gros mammifères dorés, des sculptures comme d’été, des buissons, un ensemble légèrement animés

Une forêt pour les petits tigres






Écartèlement des cils, des cieux ; rien n’est dicible anyway…

Le sang des guitares que j’aimais

Les filles en prière, le sourire d’un ange

La mer, matière contractuelle, épaisse

– Les lézards, t’en as déjà vu autant ? on dirait Zabriskie Point






Elle garde à l’écran sa voix de ville

Émouvant dimanche mouvant

Quelques petits points dans l’espace sont ces cris du zoo

La femelle a deux pattes un peu lourdes sur le plancher

Rêverie mate le cœur

À l’intérieur

Une fois puis deux fois






Métaphore, ciel, écriture, infini

Marilyn était enfin hors de vue

Une voix, une cavalcade de voix, d’une voix dans un spectacle de Christian Rizzo

Ces liserés de lumière colorée, très gracieux que forme la Terre, chaque jour, chaque « soir », quand elle se détourne de son étoile

On parle de « baie vitrée », mais il est bien évident qu’il n’y aura pas, bientôt, de « baie vitrée » ni en Californie ni ici

Ni sur Terre ni nulle part que l’amour

Et il n’y en a pas eu – en préfiguration – hier au soir –

Pique-nique au-dessus de la Baie de Lampaul






Le livre pris dans sa fiction, le livre et l’auteur et lecteur

La cime des palmiers

Par exemple au milieu de tout, du Tout il y a quelques bêlements de moutons – cela existe ?

Les autres animaux, les gens de la kermesse, le poids du homard, le poids du panier, Hemingway à genoux puis debout enfin reconnu par Hélèna ; Hélèna toujours ailleurs, tendresse à répéter les choses une fois, deux fois, trente-six milles fois, tendresse à ne pas l’écouter (elle n’écoute pas ce qu’elle dit)

Mais tendresse à lui dire : « Je t’aime. »






Un poème pour Hélèna :



Amène les ciels, emporte, emporte les portes, amène la campagne dans tes reins la campagne plate et longue, liquide et ronde, étalée, la campagne de mes pieds

La bonne longueur pour les jambes, c’est quand les pieds touchent par terre






La brume de chaleur bave

« C’est figé et ça pourrait être aussi bien glacé. » dit Hélèna

Elle en dit peu

Le gris de la pierre dans l’air. La télé est floue

La nuit autour, grise

Cornes de brume






La pluie merveille

Éventuellement son odeur de claire chaleur

Mouille les chaises

Long rythme lent, long, sonore – toujours cette phosphorescence blanche qui fait les choses










À l’intérieur est un vaste espace de neige où toutes les choses sont là (sous la neige) (souriantes) et boivent leur propre substance. À l’extérieur…

Puisqu’il y a des mots

Pendant la nuit. Pendant le sommeil, la sieste, la gorge

Moi j’ai rencontré un noir

- Un noir ? sur l’île ? c’est dans tes rêves qu’est-ce qu’il foutait là ?
- Non, un grand beau noir en vélo il avait l’air pauvre…

- Qu’est-ce tu disais ? qu’il avait l’air pauvre et qu’il avait des chaussettes ?
- Des chaussures. Des chaussures de sport rouges toute neuves. Je crois qu’il est allé sur la petite plage et je vais aller discuter avec lui

Dit-elle en me fouillant les poils

Grand déploiement comme un rideau, du beau

Du beau temps






La mort peut frapper, marquer ; oui, c’est un événement

Marquant






De la fenêtre on voit si loin, on voit les ébats d’oiseaux lointains

On voit une voiture bleue transparente. Les couleurs, intenses ; les noirs sont noirs, les blancs permanents

Les couleurs bleues, intenses, fugaces (par exemple) montent – évidemment il y a les caches, les cadres

Les tableaux

Les vieux n’ont rien vu ni la rose, fugace, presque, dans le canevas. Les mains des mouettes dévalent avides la pente des corps des rochers

Les mouettes comme des mains courantes






La nature, qu’est-ce que tu veux ? le bord détaché

Nuit immense sans fatigue






4, 5, 6, 7, 8, 9 août 2007.





Arlan, Ouessant.

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