La mer la vague
La mer la vague
Relire Le Lion de Kessel
Elle écrit à la porte d’à côté ; séparé par la cloison, ses petites touches – de chat qui pianote – sans musique
La nuit l’ouvert, c’est en plein jour, « Dim Dam Dom », « Dim » comme « dimanche », « Dam » comme « dames » et « Dom » comme « d’hommes »
Tout le monde est cool
Marilyn Monroe a dit : « Il n’y a pas besoin d’utiliser sa voix dans un mode spécial. Si vous pensez à quelque chose de sexuel, la voix suit naturellement. »
Si vous pensez qu’il y a cette plage, cette double plage d’Arlan avec la jetée, les rochers, la marée basse ou haute, le soleil, l’ombre, la solitude ou la proximité
Vous pouvez
La rumeur infime du plus beau paysage du monde, juste là. La Terre est lourde et longue et si vaste et légère, même si les hommes sont encore dans la religion
Mais les animaux, les animaux ont raison
Et nous parlent
Ils ont leurs raisons, ils ont l’été
Les petits chats pandas
Les poules comme des gros mammifères dorés, des sculptures comme d’été, des buissons, un ensemble légèrement animés
Une forêt pour les petits tigres
Écartèlement des cils, des cieux ; rien n’est dicible anyway…
Le sang des guitares que j’aimais
Les filles en prière, le sourire d’un ange
La mer, matière contractuelle, épaisse
– Les lézards, t’en as déjà vu autant ? on dirait Zabriskie Point
Elle garde à l’écran sa voix de ville
Émouvant dimanche mouvant
Quelques petits points dans l’espace sont ces cris du zoo
La femelle a deux pattes un peu lourdes sur le plancher
Rêverie mate le cœur
À l’intérieur
Une fois puis deux fois
Métaphore, ciel, écriture, infini
Marilyn était enfin hors de vue
Une voix, une cavalcade de voix, d’une voix dans un spectacle de Christian Rizzo
Ces liserés de lumière colorée, très gracieux que forme la Terre, chaque jour, chaque « soir », quand elle se détourne de son étoile
On parle de « baie vitrée », mais il est bien évident qu’il n’y aura pas, bientôt, de « baie vitrée » ni en Californie ni ici
Ni sur Terre ni nulle part que l’amour
Et il n’y en a pas eu – en préfiguration – hier au soir –
Pique-nique au-dessus de la Baie de Lampaul
Le livre pris dans sa fiction, le livre et l’auteur et lecteur
La cime des palmiers
Par exemple au milieu de tout, du Tout il y a quelques bêlements de moutons – cela existe ?
Les autres animaux, les gens de la kermesse, le poids du homard, le poids du panier, Hemingway à genoux puis debout enfin reconnu par Hélèna ; Hélèna toujours ailleurs, tendresse à répéter les choses une fois, deux fois, trente-six milles fois, tendresse à ne pas l’écouter (elle n’écoute pas ce qu’elle dit)
Mais tendresse à lui dire : « Je t’aime. »
Un poème pour Hélèna :
Amène les ciels, emporte, emporte les portes, amène la campagne dans tes reins la campagne plate et longue, liquide et ronde, étalée, la campagne de mes pieds
La bonne longueur pour les jambes, c’est quand les pieds touchent par terre
La brume de chaleur bave
« C’est figé et ça pourrait être aussi bien glacé. » dit Hélèna
Elle en dit peu
Le gris de la pierre dans l’air. La télé est floue
La nuit autour, grise
Cornes de brume
La pluie merveille
Éventuellement son odeur de claire chaleur
Mouille les chaises
Long rythme lent, long, sonore – toujours cette phosphorescence blanche qui fait les choses
À l’intérieur est un vaste espace de neige où toutes les choses sont là (sous la neige) (souriantes) et boivent leur propre substance. À l’extérieur…
Puisqu’il y a des mots
Pendant la nuit. Pendant le sommeil, la sieste, la gorge
Moi j’ai rencontré un noir
- Un noir ? sur l’île ? c’est dans tes rêves qu’est-ce qu’il foutait là ?
- Non, un grand beau noir en vélo il avait l’air pauvre…
- Qu’est-ce tu disais ? qu’il avait l’air pauvre et qu’il avait des chaussettes ?
- Des chaussures. Des chaussures de sport rouges toute neuves. Je crois qu’il est allé sur la petite plage et je vais aller discuter avec lui
Dit-elle en me fouillant les poils
Grand déploiement comme un rideau, du beau
Du beau temps
La mort peut frapper, marquer ; oui, c’est un événement
Marquant
De la fenêtre on voit si loin, on voit les ébats d’oiseaux lointains
On voit une voiture bleue transparente. Les couleurs, intenses ; les noirs sont noirs, les blancs permanents
Les couleurs bleues, intenses, fugaces (par exemple) montent – évidemment il y a les caches, les cadres
Les tableaux
Les vieux n’ont rien vu ni la rose, fugace, presque, dans le canevas. Les mains des mouettes dévalent avides la pente des corps des rochers
Les mouettes comme des mains courantes
La nature, qu’est-ce que tu veux ? le bord détaché
Nuit immense sans fatigue
4, 5, 6, 7, 8, 9 août 2007.
Arlan, Ouessant.
Relire Le Lion de Kessel
Elle écrit à la porte d’à côté ; séparé par la cloison, ses petites touches – de chat qui pianote – sans musique
La nuit l’ouvert, c’est en plein jour, « Dim Dam Dom », « Dim » comme « dimanche », « Dam » comme « dames » et « Dom » comme « d’hommes »
Tout le monde est cool
Marilyn Monroe a dit : « Il n’y a pas besoin d’utiliser sa voix dans un mode spécial. Si vous pensez à quelque chose de sexuel, la voix suit naturellement. »
Si vous pensez qu’il y a cette plage, cette double plage d’Arlan avec la jetée, les rochers, la marée basse ou haute, le soleil, l’ombre, la solitude ou la proximité
Vous pouvez
La rumeur infime du plus beau paysage du monde, juste là. La Terre est lourde et longue et si vaste et légère, même si les hommes sont encore dans la religion
Mais les animaux, les animaux ont raison
Et nous parlent
Ils ont leurs raisons, ils ont l’été
Les petits chats pandas
Les poules comme des gros mammifères dorés, des sculptures comme d’été, des buissons, un ensemble légèrement animés
Une forêt pour les petits tigres
Écartèlement des cils, des cieux ; rien n’est dicible anyway…
Le sang des guitares que j’aimais
Les filles en prière, le sourire d’un ange
La mer, matière contractuelle, épaisse
– Les lézards, t’en as déjà vu autant ? on dirait Zabriskie Point
Elle garde à l’écran sa voix de ville
Émouvant dimanche mouvant
Quelques petits points dans l’espace sont ces cris du zoo
La femelle a deux pattes un peu lourdes sur le plancher
Rêverie mate le cœur
À l’intérieur
Une fois puis deux fois
Métaphore, ciel, écriture, infini
Marilyn était enfin hors de vue
Une voix, une cavalcade de voix, d’une voix dans un spectacle de Christian Rizzo
Ces liserés de lumière colorée, très gracieux que forme la Terre, chaque jour, chaque « soir », quand elle se détourne de son étoile
On parle de « baie vitrée », mais il est bien évident qu’il n’y aura pas, bientôt, de « baie vitrée » ni en Californie ni ici
Ni sur Terre ni nulle part que l’amour
Et il n’y en a pas eu – en préfiguration – hier au soir –
Pique-nique au-dessus de la Baie de Lampaul
Le livre pris dans sa fiction, le livre et l’auteur et lecteur
La cime des palmiers
Par exemple au milieu de tout, du Tout il y a quelques bêlements de moutons – cela existe ?
Les autres animaux, les gens de la kermesse, le poids du homard, le poids du panier, Hemingway à genoux puis debout enfin reconnu par Hélèna ; Hélèna toujours ailleurs, tendresse à répéter les choses une fois, deux fois, trente-six milles fois, tendresse à ne pas l’écouter (elle n’écoute pas ce qu’elle dit)
Mais tendresse à lui dire : « Je t’aime. »
Un poème pour Hélèna :
Amène les ciels, emporte, emporte les portes, amène la campagne dans tes reins la campagne plate et longue, liquide et ronde, étalée, la campagne de mes pieds
La bonne longueur pour les jambes, c’est quand les pieds touchent par terre
La brume de chaleur bave
« C’est figé et ça pourrait être aussi bien glacé. » dit Hélèna
Elle en dit peu
Le gris de la pierre dans l’air. La télé est floue
La nuit autour, grise
Cornes de brume
La pluie merveille
Éventuellement son odeur de claire chaleur
Mouille les chaises
Long rythme lent, long, sonore – toujours cette phosphorescence blanche qui fait les choses
À l’intérieur est un vaste espace de neige où toutes les choses sont là (sous la neige) (souriantes) et boivent leur propre substance. À l’extérieur…
Puisqu’il y a des mots
Pendant la nuit. Pendant le sommeil, la sieste, la gorge
Moi j’ai rencontré un noir
- Un noir ? sur l’île ? c’est dans tes rêves qu’est-ce qu’il foutait là ?
- Non, un grand beau noir en vélo il avait l’air pauvre…
- Qu’est-ce tu disais ? qu’il avait l’air pauvre et qu’il avait des chaussettes ?
- Des chaussures. Des chaussures de sport rouges toute neuves. Je crois qu’il est allé sur la petite plage et je vais aller discuter avec lui
Dit-elle en me fouillant les poils
Grand déploiement comme un rideau, du beau
Du beau temps
La mort peut frapper, marquer ; oui, c’est un événement
Marquant
De la fenêtre on voit si loin, on voit les ébats d’oiseaux lointains
On voit une voiture bleue transparente. Les couleurs, intenses ; les noirs sont noirs, les blancs permanents
Les couleurs bleues, intenses, fugaces (par exemple) montent – évidemment il y a les caches, les cadres
Les tableaux
Les vieux n’ont rien vu ni la rose, fugace, presque, dans le canevas. Les mains des mouettes dévalent avides la pente des corps des rochers
Les mouettes comme des mains courantes
La nature, qu’est-ce que tu veux ? le bord détaché
Nuit immense sans fatigue
4, 5, 6, 7, 8, 9 août 2007.
Arlan, Ouessant.
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