Monday, March 02, 2009

Recopié pour Pierre

La vie se retire du poète et revient : continuellement, le mourrant passe d’un côté à l’autre du seuil, dans ce qui ressemble à des exercices de résurrection. Il comprend que sa vie et la poésie ne font qu’un. Mieux, sur le seuil il l’expérimente ; et que « tout, l’univers tout entier était poésie : le travail, le galop d’un cheval, une maison, un oiseau, un rocher, l’amour ». Soudain le poète s’aperçoit que des strophes lui viennent, avec des rythmes, des rimes. Il discerne deux êtres en lui : celui qui reçoit l’inspiration et celui qui trie, sélectionne, choisit. « Et lorsqu’il vit qu’il était deux hommes à la fois, dit Chalamov, le poète comprit qu’il composait alors de véritables poèmes. Et quelle importance qu’ils ne fussent pas notés. »

Prélude à la délivrance, page 101.

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