Nadia Barrientos
Bonjour Yves-Noël,
Je vous transmets ci-joint une courte chronique inspirée par votre "pestacle" qui m'a ravi il y a de cela une semaine.
Je travaille pour un magazine internet (lemagazine.info). Je ne sais encore si elle y sera publiée.
En tout cas, je tenais à vous remercier pour ces deux heures pleines de vie, incandescentes.
En vous souhaitant une bonne continuation pour les représentations à venir,
Nadia Barrientos.
Yves-Noël Genod , le chevalier à la radieuse figure.
Le spectacle auquel nous convie le chorégraphe Yves Noël Genod au théâtre de Chaillot semble d’emblée dissiper toute ambiguïté : il porte comme titre le nom de son auteur. Pourtant, dans Yves Noël Genod d’ Yves Noël Genod, Yves Noël n’est à aucun moment sur scène. Si l’on est quelque peu observateur, l’on pourra toutefois distinguer son imperturbable silhouette, tapie dans la salle au milieu des spectateurs. Face à qui, face à quoi nous entraîne ce fantasque créateur qui semble bouder la scène ?
« La Beauté sera convulsive ou ne sera pas ».
Si André Breton ne l’avait pas énoncé, Yves Noël Genod l’aurait sans doute annoncé. Cet artiste qui enchaîne les spectacles à un rythme effréné (pas moins de 21 spectacles en cinq ans) est habité par l’urgence du présent et c’est précisément avec le matériau - tant perméable qu’évanescent - de la vie elle-même, avec ce qu’elle a de théâtral et d’ordinaire, qu’il entend transmuter le plomb en or et… l’or en plomb. Son spectacle détone comme un singulier feu d’artifice dans les sous-sols du théâtre de Chaillot. Et c’est en alchimiste aguerri, revêtu d’une côte de maille scintillante, que ce chevalier à la radieuse figure nous accueille à l’entrée du théâtre et nous invite à pénétrer dans son antre.
Le sous-sol de Chaillot : l’antre du grand Dispariteur.
C’est dans le Studio, cette petite salle recluse dans les tréfonds du théâtre, que celui qu’on connaît sous le nom du Dispariteur a imaginé de faire évoluer ses partenaires comédiens. Ceux-ci égrènent, sur scène et en-deçà, expériences et représentations, improvisant et révélant, l’envers du décor d’une société du « pestacle » furieusement poétique. Au sein de ce creuset magique où tout peut (et ne pas) advenir, les scènes se succèdent et s’entrecoupent sans logique apparente, au gré des vêtements qu’ôtent et enfilent les comédiens comme autant de masques qui leur garantissent un récit. Mais l’habit ne fait pas le moine et lorsque le corps n’a plus pour costume que sa seule nudité, c’est alors un déchaînement du (et des) sens qui vient abruptement éclabousser le spectateur. Et ce dernier n’est pas au bout de ses surprises…
C’est avec grande sincérité qu’Yves Noël nous délègue la liberté de croire ou non à la vertu de ses artifices « vrais » qui réussissent à brouiller les frontières qui irrémédiablement opposent l’art et la vie. Et c’est à l’image de cet éminent prestidigitateur que ce spectacle malmène l’évidence de la réalité. Cette réalité même qu’il vous semblera avoir croisée quelques minutes plus tôt mais qui n’a vraisemblablement pas été autorisée à franchir le seuil du théâtre. Yves Noël ne l’a pas invitée, semblerait-il. Et c’est tant mieux, puisque finalement, le spectacle affiche complet !
Yves Noël Genod d’Yves Noël Genod au Théâtre de Chaillot.
Jusqu’au 6 Juin.
http://www.theatre-chaillot.fr/spectacle.php?id=103
Je vous transmets ci-joint une courte chronique inspirée par votre "pestacle" qui m'a ravi il y a de cela une semaine.
Je travaille pour un magazine internet (lemagazine.info). Je ne sais encore si elle y sera publiée.
En tout cas, je tenais à vous remercier pour ces deux heures pleines de vie, incandescentes.
En vous souhaitant une bonne continuation pour les représentations à venir,
Nadia Barrientos.
Yves-Noël Genod , le chevalier à la radieuse figure.
Le spectacle auquel nous convie le chorégraphe Yves Noël Genod au théâtre de Chaillot semble d’emblée dissiper toute ambiguïté : il porte comme titre le nom de son auteur. Pourtant, dans Yves Noël Genod d’ Yves Noël Genod, Yves Noël n’est à aucun moment sur scène. Si l’on est quelque peu observateur, l’on pourra toutefois distinguer son imperturbable silhouette, tapie dans la salle au milieu des spectateurs. Face à qui, face à quoi nous entraîne ce fantasque créateur qui semble bouder la scène ?
« La Beauté sera convulsive ou ne sera pas ».
Si André Breton ne l’avait pas énoncé, Yves Noël Genod l’aurait sans doute annoncé. Cet artiste qui enchaîne les spectacles à un rythme effréné (pas moins de 21 spectacles en cinq ans) est habité par l’urgence du présent et c’est précisément avec le matériau - tant perméable qu’évanescent - de la vie elle-même, avec ce qu’elle a de théâtral et d’ordinaire, qu’il entend transmuter le plomb en or et… l’or en plomb. Son spectacle détone comme un singulier feu d’artifice dans les sous-sols du théâtre de Chaillot. Et c’est en alchimiste aguerri, revêtu d’une côte de maille scintillante, que ce chevalier à la radieuse figure nous accueille à l’entrée du théâtre et nous invite à pénétrer dans son antre.
Le sous-sol de Chaillot : l’antre du grand Dispariteur.
C’est dans le Studio, cette petite salle recluse dans les tréfonds du théâtre, que celui qu’on connaît sous le nom du Dispariteur a imaginé de faire évoluer ses partenaires comédiens. Ceux-ci égrènent, sur scène et en-deçà, expériences et représentations, improvisant et révélant, l’envers du décor d’une société du « pestacle » furieusement poétique. Au sein de ce creuset magique où tout peut (et ne pas) advenir, les scènes se succèdent et s’entrecoupent sans logique apparente, au gré des vêtements qu’ôtent et enfilent les comédiens comme autant de masques qui leur garantissent un récit. Mais l’habit ne fait pas le moine et lorsque le corps n’a plus pour costume que sa seule nudité, c’est alors un déchaînement du (et des) sens qui vient abruptement éclabousser le spectateur. Et ce dernier n’est pas au bout de ses surprises…
C’est avec grande sincérité qu’Yves Noël nous délègue la liberté de croire ou non à la vertu de ses artifices « vrais » qui réussissent à brouiller les frontières qui irrémédiablement opposent l’art et la vie. Et c’est à l’image de cet éminent prestidigitateur que ce spectacle malmène l’évidence de la réalité. Cette réalité même qu’il vous semblera avoir croisée quelques minutes plus tôt mais qui n’a vraisemblablement pas été autorisée à franchir le seuil du théâtre. Yves Noël ne l’a pas invitée, semblerait-il. Et c’est tant mieux, puisque finalement, le spectacle affiche complet !
Yves Noël Genod d’Yves Noël Genod au Théâtre de Chaillot.
Jusqu’au 6 Juin.
http://www.theatre-chaillot.fr/spectacle.php?id=103
Labels: chaillot correspondance
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