Jérôme Delatour sur Vénus & Adonis
(...)
A l'opposé de son Hamlet, le plateau est cette fois complètement nu. La salle est toute noire, de béton peint et d'acier ; et pourtant j'ai rarement vu dénument plus sexy ni mieux exploité. Adonis s'ébroue, pâle et aérien comme un modèle dans un vieil atelier de peintre, caravagesque. Dans les lumières nocturnes, la bougie électrique, le happement de la grande carcasse scénique, les acteurs vont et s'évanouissent. C'est le vide et la mort opposés à la vie et au plein, l'illusion théâtrale à cru. Quelque chose de fantomatique qui sied à merveille à nos classiques, ces revenants qui ne sont jamais partis. Ce soir-là, j'ai senti passer le souffle de Shakespeare, ce petit frisson que procure la présence des morts. Il parlait par la bouche des comédiens, à travers eux son haleine cadavérique avait le parfum des roses. Troublant.
A l'opposé de son Hamlet, le plateau est cette fois complètement nu. La salle est toute noire, de béton peint et d'acier ; et pourtant j'ai rarement vu dénument plus sexy ni mieux exploité. Adonis s'ébroue, pâle et aérien comme un modèle dans un vieil atelier de peintre, caravagesque. Dans les lumières nocturnes, la bougie électrique, le happement de la grande carcasse scénique, les acteurs vont et s'évanouissent. C'est le vide et la mort opposés à la vie et au plein, l'illusion théâtrale à cru. Quelque chose de fantomatique qui sied à merveille à nos classiques, ces revenants qui ne sont jamais partis. Ce soir-là, j'ai senti passer le souffle de Shakespeare, ce petit frisson que procure la présence des morts. Il parlait par la bouche des comédiens, à travers eux son haleine cadavérique avait le parfum des roses. Troublant.
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