Désobéissance civile
En 2005, j'ai fait un spectacle sur la décroissance : sans électricité, un lieu vide, mais sublime, et rien, pas une sortie d'secours : le noir pur. Je l'ai fait en collaboration avec Nicolas Moulin. Nicolas Moulin disait : "Vous voulez revenir à la bougie ?" "- Même pas !" Finalement il y a quand même eu une bougie, une seule, une bougie chauffe-plat pour la deuxième partie du spectacle : trente-cinq minutes de noir total, trente-cinq minutes à la bougie chauffe-plat qui diffusait une lumière très grise, irréelle, comme du fond de l'univers. C'était mon plus beau spectacle, ce n'est pas mon préféré, mais c'était mon plus beau. Il y avait cet enfant de neuf ans qui au final s'approchait de la bougie sur les épaules d'Eric Martin et dont on voyait le visage. Rien de plus beau. Ça n'existe pas. Ce spectacle est empêché d'être repris à cause de la politique sécuritaire de la société suicidaire à laquelle nous appartenons tous. Celle qui enferme Roman Polanski parce qu'il a couché avec une mineure dans ces années soixante-dix adorées disparues corps et âme depuis des millénaires. (A quand un manifeste des 343 salauds et salopes déclarant avoir couché avec des mineurs comme ça s'était fait pour l'avortement ? - C'est plus de saison.) Cette société qui fait qu'on ne peut pas utiliser de chaises au théâtre (il faut qu'elles soient attachées, dernier exemple : le Life à Saint-Nazaire), qu'on ne peut pas utiliser de verres (il faut qu'ils soient en plastique, j'offrais du champagne à Chaillot) et qu'on ne peut évidemment pas créer le noir total ni aucune sensation "réelle" qui ferait que le public finirait par y croire.
1 Comments:
c'était notre sujet de débat dimanche avec Rabeux, c'est notre sujet de premier trimestre à l'école...
moi aussi j'en peux plus de ce flicage incessant
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