Wednesday, December 02, 2009

Poème (égyptien, 7)

Cette couleur du sang... C'est pas rouge... Enfin, le rouge a à voir là-d'dans.
Le rouge du sang, le vert pour les non-violents.
Le vert pour la paix, le rouge pour la guerre.

Je voyais la vache, sa peur et son calme et je voyais qu'on pouvait tuer tout le monde comme ça devant tout le monde - le sacrifice. Et puis, là, tu es face à un meurtre. Tuer.

J'entrais dans le jardin du musée Egyptien. La sécurité démultipliée me donnait l'impression d'entrer dans une ambassade et me rassurait. Il y avait des fontaines avec déjà des sphinx et des statues. Je n'y croyais pas encore. Je croyais plus à cette couleur verte des quelques pelouses et des acacias. Quelques pancartes "No smoking" aussi, je m'y raccrochais. Le monde, on n'a pas fini d'en souffrir. Pendant un moment on ne tue pas - et puis on tue.



La mort, il y avait comme un souffle désert. Les rues s'étaient vidées. Quelques officiers à l'endroit des cinémas.



Jour férié.



Et justement, vous me croirez ou non, le livre que j'ouvre le soir avant de m'endormir, c'est le récit d'un vieux chacal qui demande : "Plus aucune plainte d'un agneau que l'Arabe est en train de saigner ; les animaux doivent pouvoir crever en paix." C'est pour ça que je lis maintenant. C'est parce que le livre, quoi qu'il arrive, a toujours du sens - et à n'importe quelle page, n'importe quelle ligne, n'importe quel livre.
La blancheur, la noirceur est une ordure. Tout est ordure.

Lire ou aimer.

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