Monday, December 14, 2009

Indication sur la musique

Salut, mon prince !
Merci pour les chansons.
J'crois que la Chanson du Footballeur est très bien !
C'est vrai, j'avais pas conscience de tout ce religieux chez Quintane. Je le vois maintenant ("Dans des lieux impurs, Dans la lumière dure, Dans des ruelles obscures...") Ce que tu ne captes pas du tout (ce qui n'est d'ailleurs pas conscient ou "travaillé" chez Quintane), c'est l'ironie. L'ironie massive de ce texte, de ce projet. Je compte sur l'interprétation de Jonathan pour l'amener. Il devrait y arriver (je l'ai entendu dans Le Maire.)

Voici quelques conseils que j'écrivais dans une boîte extraordinaire où je suis allé l'autre nuit.

Indication sur la musique

C'est un état second qu'il faut toucher comme au fond de la nuit ou en rêve.
Il faut que la musique soit séparée, très lente, des intensités. Des choses lentes, espacées, des intensités.
Il faut que ça passe de la variété la plus clichée à des stridences inouïes. Que ça joue de la virtuosité et de la fatalité (ou facilité).
Que ça récolte des sons (sons de ville, de chantier, infinie bibliothèque - ou "sonothèque" comme on dit).
Que ce soit allemand, dans le sens surhomme, plus beau, plus grand, plus spacieux (plus intelligent et plus animal).
Il faut que ce soit figuratif d'une ville (la ville mondiale).
Tout est musique, tous les bruits sont "imités", mais dans le sens "plus beau que la nature" selon la formule récemment consacrée.
La marée des idées, la folie qu'on ne voit pas monter (à l'œil nu) parce qu'il y a le jeu du dedans - dehors, une folie aux chambres d'écho.
Manière d'aimer et de haïr. Le malentendu du plaisir.
La musique nous traverse dans toutes les directions, il n'y en a pas tant.

Bon courage !

Bisous

Yvno

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