Les décalages de Solal
Solal qui n'avait rien mangé hier au soir a vomi cette nuit. On aurait dû l'écouter. Du coup, aux repas aujourd'hui, changement radical de stratégie. Obama versus Bush. "Il faut qu'il mange que ce qu'il a envie d'manger." Je me suis levé dans la nuit parce que, moi aussi, j'étais malade (il m'avait passé son truc en éternuant) et qu'en plus j'avais reçu un coup d'boule à Lyon (je raconterai). Je voulais prendre de l'aspirine. Tout le monde se trouvait sur le palier, ma mère avec une bassine, mon frère en slip. Le petit dormait comme un enfant mort juste posé sur le lit des parents. Il ne s'était pas réveillé, il n'avait pleuré que quand ses parents l'avait passé sous la douche. Je demande : "Mais alors comment vous en êtes vous aperçu ?" Sa mère me dit qu'elle a entendu gloups gloups (le tout petit bruit de vomissement dont je ne sais pas écrire l'onomatopée). Il y en avait partout : drap, couverture, matelas, tapis, cheveux. Je dis à ma mère : "Il aurait pu s'étouffer... - Non, pas à cet âge-là, plus jeune, oui." Je suis une espèce de star pour eux. Ma mère est obligé de faire barrage (garde du corps). On regarde en boucle la vidéo de Tarzan de Rémi Gaillard. Le petit m'appelle Ivre Noël ou Livre Noël. Anaé, je trouve qu'elle ressemble (étonnamment) à Nathalie Quintane. Enfin, bref, je mélange tout, quoi. Ou alors c'est le coup sur la tête. A table, c'est la fiesta, l'art de vivre. J'admire les décalages de Solal. Le petit demande si la tarte au sucre est une pizza et appelle "la dinde" le poulet à la crème. Ça l'amuse que je jette ce que je ne mange pas dans l'assiette d'Anaé à côté. Mais ce n'est pas l'assiette d'Anaé, c'est l'assiette-poubelle, pour les os, le gras du jambon, etc. Ils ont tous voulu être à côté de moi, donc ça a été un petit casse-tête idiot avant que Laure, leur mère, ne me propose le bout de table. (L'intelligence...) Tout va bien jusqu'au dérapage qui n'est jamais bien loin. "Tu veux manger mes cheveux ?", dit Anaé, "Tu veux manger mon zizi ?", dit Solal. Anaé a un amoureux depuis deux ans, Andréas, ils ne se quittent plus, ils sont collés, la maîtresse a même préféré les séparer dans deux groupes différents. C'est l'amour at first sight, le coup de foudre. "Depuis le premier jour où je l'ai vu...", dit Anaé. Il y en a un autre, Angelo, qui lui dit qu'elle est "canon", mais il le dit à toutes les filles et même aux grandes, alors, là, ça ne compte pas. Solal n'a pas d'amoureuse, mais Anaé rapporte qu'une fois où on lui avait demandé, il avait dit : "Anaé."
Labels: famille
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