L'audition
Travaillé aujourd'hui à la Ménagerie de Verre avec l'acteur Nicolas Marchand. Il souhaite travailler avec moi, on s'est rencontré plusieurs fois, il a été d'une insistance aimable, obstinée.
Il fait parfois de très belles choses. Je ne peux pas voir la personne humaine sans l'espace. Quand ce qu'il fait est beau, plein, sensuel, le spectacle est fait, je veux dire : celui de cet espace.
J'écris sur mon carnet le titre du solo représenté au studio Wigman de la Ménagerie : Un acteur flou.
Il est présent, il pourrait être n'importe qui. Très vite, il me laisse voir des choses de lui-même - des choses que je suis incapable de voir dans la vie, la vie courante, mais que je peux voir sur un plateau (là où ça m'est utile). Il laisse voir, c'est beau, sexy, mais il laisse voir aussi de multiples autres personnages. Il laisse ressentir - je le lui dis - le plaisir d'être un acteur.
Mais le temps passe vite. Je le lui dis, ça va être ça, le problème. Il faut le résultat tout de suite, alors que le processus serait merveilleux - mais nous avons très peu de temps de travail - et le public ne veut que du résultat. Le public bestial - et que j'aime pour ça : son côté brutal.
Pendant cette après-midi où cet acteur de théâtre dans ce studio de danse touche, sans mimer la danse, des qualités qui sont des qualités physiques liées au mouvement, on sent son sang couler dans ses veines, on sent l'air entrer par ses narines, body language, on sent un animal pris dans une cage construite par ceux de son espèce, une cage ouverte, légère, pas "l'épaisseur de silence" dont parlait Daniel Larrieu, mais la légèreté, peut-être du silence, oui, peut-être du silence.
On sent un acteur flou.
Il fait parfois de très belles choses. Je ne peux pas voir la personne humaine sans l'espace. Quand ce qu'il fait est beau, plein, sensuel, le spectacle est fait, je veux dire : celui de cet espace.
J'écris sur mon carnet le titre du solo représenté au studio Wigman de la Ménagerie : Un acteur flou.
Il est présent, il pourrait être n'importe qui. Très vite, il me laisse voir des choses de lui-même - des choses que je suis incapable de voir dans la vie, la vie courante, mais que je peux voir sur un plateau (là où ça m'est utile). Il laisse voir, c'est beau, sexy, mais il laisse voir aussi de multiples autres personnages. Il laisse ressentir - je le lui dis - le plaisir d'être un acteur.
Mais le temps passe vite. Je le lui dis, ça va être ça, le problème. Il faut le résultat tout de suite, alors que le processus serait merveilleux - mais nous avons très peu de temps de travail - et le public ne veut que du résultat. Le public bestial - et que j'aime pour ça : son côté brutal.
Pendant cette après-midi où cet acteur de théâtre dans ce studio de danse touche, sans mimer la danse, des qualités qui sont des qualités physiques liées au mouvement, on sent son sang couler dans ses veines, on sent l'air entrer par ses narines, body language, on sent un animal pris dans une cage construite par ceux de son espèce, une cage ouverte, légère, pas "l'épaisseur de silence" dont parlait Daniel Larrieu, mais la légèreté, peut-être du silence, oui, peut-être du silence.
On sent un acteur flou.
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