Tuesday, February 09, 2010

A la demande d'Hubert Colas

Lundi 8 février 2010.

A l'arrivée à Marseille, une bande de minots me demande si je suis un trave. Je réponds que j'aimerais bien, que j'adore les traves. "- Alors, qu'est-ce que vous êtes ? - Un artiste. - Nous aussi, on est des artistes ! (Comme dans l'opérette de Nathalie Quintane.) Lui, par exemple, il a fait Le Roi soleil. C'est à dire, il était pas dedans, mais il a écrit le scénario. - Oui, et je l'ai engagé lui et lui et lui..." Les artistes du Roi soleil. On s'est quittés bons amis. A Marseille, le premier mot qui vient, inconsciemment, pour parler de tout, quand on ne sait pas quoi dire, c'est "soleil".
Nathalie Quintane a écrit, elle, Marseille Massacre parce que je lui demandais des chansons pour des comédiens que j'emploie : Jonathan Capdevielle, Marlène Saldana, Thomas Scimeca... Elle m'a demandé si je voulais des chansons séparées ou une histoire. Je ne savais pas. "- C'est quoi une histoire ? - Starmania. - Ah, si tu m'écris Starmania, je veux bien !" Très vite, Nathalie m'a envoyé le premier acte, puis les suivants. Il a fallu rencontrer un compositeur. On aurait pu plaquer des airs connus, se débrouiller, comme toujours, avec le génie imitatif de Jonathan, véritable juke-box vivant, mais il fut décidé de plus d'ambition, c'est à dire de rencontrer un compositeur. Ça le méritait. Pierre Courcelle s'est attelé à la tâche. Et Jonathan et lui ont commencé à enregistrer les chansons en maquette pour France Culture (à la demande de Franck Smith). Comme Jonathan partait deux mois travailler à New York, on a une l'idée de proposer à Philippe Katerine de prendre le relais, de chanter les chansons de Pierre. Erik Billabert, quant à lui, s'est occupé de récolter du son réel de cette ville de Marseille. Peu à peu l'équipe s'agrandit. Le rêve de Nathalie Quintane et celui de Pierre Courcelle est de jouer l'opérette pour de vrai : quinze chanteurs sur scène, un chœur d'hommes et un chœur d'enfants, sept ou huit instrumentistes, des décors, des costumes... Ce serait aussi volontiers mon rêve - si j'avais les moyens de rêver. Pour aboutir dans ce sens, il faudrait de l'argent, une production. En attendant, on peut toujours "rêver" l'opérette en en présentant une forme plus légère qui s'inscrit dans les budgets que j'ai habituellement à ma disposition : les joies et les charmes du playback (je ne suis pas ironique).

Yves-Noël Genod

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