Dans sa frontière de papier
Pour Eve Beauvallet
C'est à dire, ce qui m'agace et m'empêche de dormir, c'est la place que prend l'action, alors que toute la place pourrait être dévolue à la contemplation, le monde est si beau, si fait pour ça : être admiré. Un beau livre, comme disait Mallarmé.
Le TGV d'une traite ce matin de Marseille à Paris - sans arrêts - qu'est-ce qu'on peut faire de plus beau ? Parce qu'ils ont mis des vitres. Ils auraient pu nous mettre dans un tunnel, mais ils ont mis des vitres. Et alors, là, c'est métamorphoses et illuminations.
Très vite, la neige est venue, juste comme un léger sucre-glace, juste assez pour sublimer le neuf du pays nouveau, la nouvelle planète. On ne peut rien faire de plus surnaturel. C'est un spectacle. Un spectacle, c'est quelque chose qu'on contemple. La contemplation est violente. Parce qu'elle remplit et qu'elle n'est pas exhaustive. On ne peut pas tout voir. On voudrait tout aimer partout tous. On ne peut pas. Les journées sont comme des années. Il y a une folie, celle de vivre plus qu'une seule journée. On ne reconnaît rien, chaque jour, c'est ça qui est douloureusement insupportable. Il n'y a pas de mémoire. Tout est neuf toujours. Nous sommes comme le poisson dans son bocal dont on dit qu'il ne s'ennuie jamais, qu'il a deux secondes de mémoire, que pour lui la courbe colorée de son bocal et les images sont neuves à jamais. Lumière et mort, si l'on croit à Dieu, c'est idem ! Mais la neige blanche, c'est la couleur - partout sur le paysage des vivants, dans toutes les formes. La lumière du soleil vaut mieux que la lumière artificielle, mais la lumière artificielle vaut mieux que le noir. Voir la vérité. Oublier la vérité. Oublier qu'on l'a vue, qu'il y a une possibilité de la voir, qu'il y en a une autre, autre que ce qui se présente éternellement, je veux dire, les apparences. Ces paysages à l'infini - maintenant l'infini fait peur - sont blancs, blanc de linge - et le soleil, parfois, selon les régions, ou le temps couvert. Le soulignement blanc des concassures des branches.
C'est à dire, ce qui m'agace et m'empêche, c'est la place que prend l'action, alors que tout pourrait être dévolu à la contemplation, le monde est si beau, si fait pour ça : être admiré. Un beau livre, comme disait Mallarmé. Le TGV d'une traite, ce matin, Marseille-Paris sans arrêts qu'est-ce qu'on peut en faire ? Parce qu'ils ont mis des vitres. Ils auraient pu nous mettre dans un tunnel, mais ils ont mis des vitres. Et, alors, là, c'est métamorphoses et illuminations. Très vite, la neige est venue, léger sucre-glace, juste assez pour sublimer le neuf du pays nouveau (nouvelle planète). Rien de plus surnaturel. C'est un spectacle. Un spectacle, c'est quelque chose qu'on contemple. La contemplation est violente. Parce qu'elle remplit et qu'elle n'est pas exhaustive. On ne peut pas tout voir. On voudrait tout aimer partout, tous. On peut pas. Les journées sont comme des années. Il y a une folie : celle de vivre plus qu'une seule journée. On ne reconnaît rien, chaque jour, c'est ça qui est douloureusement insupportable. Il n'y a pas de mémoire. Tout est neuf toujours. Nous sommes comme le poisson dans son bocal dont on dit qu'il ne s'ennuie jamais, qu'il a deux secondes de mémoire, que pour lui la courbe colorée de son bocal et les images sont à jamais neuves et fraîches. Lumière et mort, si l'on croit Dieu, c'est idem. Mais la neige blanche, c'est la couleur partout sur le paysage des vivants, sous toutes ses formes. La lumière du soleil vaut mieux que la lumière artificielle, mais la lumière artificielle vaut mieux que le noir. Voir la vérité. Oublier la vérité. Oublier qu'on l'a vue, qu'il y a une possibilité de la voir, qu'il y en a une autre. Autre que ce qui se présente éternellement, je veux dire : les apparences. Ces paysages à l'infini – maintenant l'infini fait peur – sont blanc de linge et le soleil, parfois, selon les régions, ou le temps – couvert. Le soulignement blanc des concassures des branches.
C'est à dire, ce qui m'agace et m'empêche de dormir, c'est la place que prend l'action, alors que toute la place pourrait être dévolue à la contemplation, le monde est si beau, si fait pour ça : être admiré. Un beau livre, comme disait Mallarmé.
Le TGV d'une traite ce matin de Marseille à Paris - sans arrêts - qu'est-ce qu'on peut faire de plus beau ? Parce qu'ils ont mis des vitres. Ils auraient pu nous mettre dans un tunnel, mais ils ont mis des vitres. Et alors, là, c'est métamorphoses et illuminations.
Très vite, la neige est venue, juste comme un léger sucre-glace, juste assez pour sublimer le neuf du pays nouveau, la nouvelle planète. On ne peut rien faire de plus surnaturel. C'est un spectacle. Un spectacle, c'est quelque chose qu'on contemple. La contemplation est violente. Parce qu'elle remplit et qu'elle n'est pas exhaustive. On ne peut pas tout voir. On voudrait tout aimer partout tous. On ne peut pas. Les journées sont comme des années. Il y a une folie, celle de vivre plus qu'une seule journée. On ne reconnaît rien, chaque jour, c'est ça qui est douloureusement insupportable. Il n'y a pas de mémoire. Tout est neuf toujours. Nous sommes comme le poisson dans son bocal dont on dit qu'il ne s'ennuie jamais, qu'il a deux secondes de mémoire, que pour lui la courbe colorée de son bocal et les images sont neuves à jamais. Lumière et mort, si l'on croit à Dieu, c'est idem ! Mais la neige blanche, c'est la couleur - partout sur le paysage des vivants, dans toutes les formes. La lumière du soleil vaut mieux que la lumière artificielle, mais la lumière artificielle vaut mieux que le noir. Voir la vérité. Oublier la vérité. Oublier qu'on l'a vue, qu'il y a une possibilité de la voir, qu'il y en a une autre, autre que ce qui se présente éternellement, je veux dire, les apparences. Ces paysages à l'infini - maintenant l'infini fait peur - sont blancs, blanc de linge - et le soleil, parfois, selon les régions, ou le temps couvert. Le soulignement blanc des concassures des branches.
C'est à dire, ce qui m'agace et m'empêche, c'est la place que prend l'action, alors que tout pourrait être dévolu à la contemplation, le monde est si beau, si fait pour ça : être admiré. Un beau livre, comme disait Mallarmé. Le TGV d'une traite, ce matin, Marseille-Paris sans arrêts qu'est-ce qu'on peut en faire ? Parce qu'ils ont mis des vitres. Ils auraient pu nous mettre dans un tunnel, mais ils ont mis des vitres. Et, alors, là, c'est métamorphoses et illuminations. Très vite, la neige est venue, léger sucre-glace, juste assez pour sublimer le neuf du pays nouveau (nouvelle planète). Rien de plus surnaturel. C'est un spectacle. Un spectacle, c'est quelque chose qu'on contemple. La contemplation est violente. Parce qu'elle remplit et qu'elle n'est pas exhaustive. On ne peut pas tout voir. On voudrait tout aimer partout, tous. On peut pas. Les journées sont comme des années. Il y a une folie : celle de vivre plus qu'une seule journée. On ne reconnaît rien, chaque jour, c'est ça qui est douloureusement insupportable. Il n'y a pas de mémoire. Tout est neuf toujours. Nous sommes comme le poisson dans son bocal dont on dit qu'il ne s'ennuie jamais, qu'il a deux secondes de mémoire, que pour lui la courbe colorée de son bocal et les images sont à jamais neuves et fraîches. Lumière et mort, si l'on croit Dieu, c'est idem. Mais la neige blanche, c'est la couleur partout sur le paysage des vivants, sous toutes ses formes. La lumière du soleil vaut mieux que la lumière artificielle, mais la lumière artificielle vaut mieux que le noir. Voir la vérité. Oublier la vérité. Oublier qu'on l'a vue, qu'il y a une possibilité de la voir, qu'il y en a une autre. Autre que ce qui se présente éternellement, je veux dire : les apparences. Ces paysages à l'infini – maintenant l'infini fait peur – sont blanc de linge et le soleil, parfois, selon les régions, ou le temps – couvert. Le soulignement blanc des concassures des branches.
2 Comments:
magn i fique
véronique
très joli ce texte,
jean pierre ceton
Post a Comment
<< Home