Traîner dans l'ouvert
(ou Le Reliement de mes amants)
C'est difficile d'écrire pour écrire (pour parler du désordre). Il y a des désordres. Tout ça est occupé par la lumière, du passé du présent du futur. Il faudrait l'avenir. Il faudrait ne pas s'adresser (pour un moment), faire un bond, faire un vide. La bande-son de ce samedi après-midi du 1er mai, ce sont des cloches et des sirènes, mais dans un air très vaste. Il y a une rumeur, mais presque effacée vers le flou. Un chien lointain, cris (ou crimes) d'enfants - l'avenant. C'est l'anniversaire de Claude Régy, mais, cette année, je ne le lui souhaiterai pas, je suis à Bruxelles - ou, ce soir, si j'y pense (je rentre tout à l'heure). De toute façon, il déteste qu'on le lui souhaite (je l'ai déjà raconté). C'est drôle, ces années qui passent et cette date du 1er mai (dont je me souviens). Claude Régy, toujours là. Et, moi, ma vie... Ma vie avec unetelle, untel, unetelle, untel, personne, etc. A la piscine, à la forêt, à la ville, à la mer, à la montagne, dans l'appartement, au soleil ou sous la pluie... Les lectures, les livres qui apparaissent, disparaissent. L'angoisse diffuse, plus ou moins. L'équilibre à tenir. Tant de force pour tenir l'équilibre... Rebecca m'a proposé d'aller à Londres avec elle. Je l'ai croisée dans la rue. On se revoit peut-être tout à l'heure à la gare du Midi. Pour aller chacun chez soi, elle à Londres, moi à Paris. A moins qu'on échange nos billets... Elle m'a parlé d'une fête demain soir qui m'enchanterait. "You would like it..." Ah, les fêtes... J'ai croisé Arnaud Labelle-Rojoux et Patricia Brignone à l'expo El Greco. J'ai refait un tour des salles en leur compagnie. Ils avaient joué la veille aux Halles de Schaerbeek, aussi avec Arnaud Maguet, Roger Stéphane, Les Vedettes qui ont chanté Tombe la neige d'Adamo. Ils sont allés ensuite à L'Archiduc jusqu'à cinq heures du matin. J'ai tout loupé. C'est de la faute d'Anthony qui a cherché hier sur Internet ce qu'on pouvait bien allé voir et qui n'est tombé que sur le Living Theatre - et Line Renaud. J'ai préféré m'arrêter place de Brouckère voir L'Arnacœur, que j'ai adoré. Avec Arnaud et Patricia, on s'amuse bien. Le soir, lumière éteinte, les splendeurs du Greco me sont revenues. Le mot "brocarts", le mot "mitre", le mot "chasuble". On s'approche et on ne voit que du barbouillage ; on s'éloigne et tout s'est mis en place - en relief. Hésitation sur la sensualité (dans le lit) : le près ou le loin. Arnaud (qui fait une œuvre plastique d'immense humour, dérision et amour) et Patricia ont l'art de repérer, même dans les tableaux sublimes, des détails comiques. On s'amuse bien. Je suis allongé nu dans l'appartement nu sur le canapé. Je lis un livre. J'ai revu Régis tout à l'heure et Ferran. Régis m'a raconté des rêves qu'ils n'ose pas raconter à son psy. Je lui ai donné quelques conseils. Pas de quoi fouetter un chat. (Mais il en tient une couche !) C'est un samedi après-midi un peu spécial, c'est le 1er mai. Beaucoup de magasins sont ouverts. Je suis passé chez Tropismes pour prendre Arrière-Fond de Pierre Guyotat et le livre de Charles Dickens que Jeanne Balibar m'a proposé de lire pour ce projet qu'elle voudrait lancer (mais il n'y était pas). Anthony, hier, je ne sais pas si je dois en parler, a tout avoué à Régis. Qu'il aimait les garçons et blablabla. J'en croyais pas mes oreilles. Il a suffit de le mettre en présence d'un homosexuel patenté (qui a tout de suite dit qu'il l'imaginait gay) pour qu'il se mette à table. Coming out. On aurait dit qu'il s'inventait une biographie et des désirs rien que pour plaire à son interlocuteur. "Mange à tous les râteliers", ai-je maugréé. Je lui ai dit que je l'aimais quand même, mais enfin, bon, c'est plus pareil. Si même les hétéros se mettent aux garçons, moi, je vais me remettre aux filles ! Il serait temps, d'ailleurs. (L'univers ne serait rien sans elles.) Donc j'étais content de croiser Rebecca. Mais j'ai quand même remis mes lunettes de soleil pour la dévisager. C'est ça qu'elle n'a pas aimé, elle a écourté cet état dans lequel je me serais bien complu : moi, la regardant sans honte derrière mes lunettes noires, dans tous ses détails comme un tableau du Greco.
"Plutôt, yeux nus, heurter une fille et la regarder sous son nez que d'aller vers elle mais nez "chaussé" de lunettes."
C'est difficile d'écrire pour écrire (pour parler du désordre). Il y a des désordres. Tout ça est occupé par la lumière, du passé du présent du futur. Il faudrait l'avenir. Il faudrait ne pas s'adresser (pour un moment), faire un bond, faire un vide. La bande-son de ce samedi après-midi du 1er mai, ce sont des cloches et des sirènes, mais dans un air très vaste. Il y a une rumeur, mais presque effacée vers le flou. Un chien lointain, cris (ou crimes) d'enfants - l'avenant. C'est l'anniversaire de Claude Régy, mais, cette année, je ne le lui souhaiterai pas, je suis à Bruxelles - ou, ce soir, si j'y pense (je rentre tout à l'heure). De toute façon, il déteste qu'on le lui souhaite (je l'ai déjà raconté). C'est drôle, ces années qui passent et cette date du 1er mai (dont je me souviens). Claude Régy, toujours là. Et, moi, ma vie... Ma vie avec unetelle, untel, unetelle, untel, personne, etc. A la piscine, à la forêt, à la ville, à la mer, à la montagne, dans l'appartement, au soleil ou sous la pluie... Les lectures, les livres qui apparaissent, disparaissent. L'angoisse diffuse, plus ou moins. L'équilibre à tenir. Tant de force pour tenir l'équilibre... Rebecca m'a proposé d'aller à Londres avec elle. Je l'ai croisée dans la rue. On se revoit peut-être tout à l'heure à la gare du Midi. Pour aller chacun chez soi, elle à Londres, moi à Paris. A moins qu'on échange nos billets... Elle m'a parlé d'une fête demain soir qui m'enchanterait. "You would like it..." Ah, les fêtes... J'ai croisé Arnaud Labelle-Rojoux et Patricia Brignone à l'expo El Greco. J'ai refait un tour des salles en leur compagnie. Ils avaient joué la veille aux Halles de Schaerbeek, aussi avec Arnaud Maguet, Roger Stéphane, Les Vedettes qui ont chanté Tombe la neige d'Adamo. Ils sont allés ensuite à L'Archiduc jusqu'à cinq heures du matin. J'ai tout loupé. C'est de la faute d'Anthony qui a cherché hier sur Internet ce qu'on pouvait bien allé voir et qui n'est tombé que sur le Living Theatre - et Line Renaud. J'ai préféré m'arrêter place de Brouckère voir L'Arnacœur, que j'ai adoré. Avec Arnaud et Patricia, on s'amuse bien. Le soir, lumière éteinte, les splendeurs du Greco me sont revenues. Le mot "brocarts", le mot "mitre", le mot "chasuble". On s'approche et on ne voit que du barbouillage ; on s'éloigne et tout s'est mis en place - en relief. Hésitation sur la sensualité (dans le lit) : le près ou le loin. Arnaud (qui fait une œuvre plastique d'immense humour, dérision et amour) et Patricia ont l'art de repérer, même dans les tableaux sublimes, des détails comiques. On s'amuse bien. Je suis allongé nu dans l'appartement nu sur le canapé. Je lis un livre. J'ai revu Régis tout à l'heure et Ferran. Régis m'a raconté des rêves qu'ils n'ose pas raconter à son psy. Je lui ai donné quelques conseils. Pas de quoi fouetter un chat. (Mais il en tient une couche !) C'est un samedi après-midi un peu spécial, c'est le 1er mai. Beaucoup de magasins sont ouverts. Je suis passé chez Tropismes pour prendre Arrière-Fond de Pierre Guyotat et le livre de Charles Dickens que Jeanne Balibar m'a proposé de lire pour ce projet qu'elle voudrait lancer (mais il n'y était pas). Anthony, hier, je ne sais pas si je dois en parler, a tout avoué à Régis. Qu'il aimait les garçons et blablabla. J'en croyais pas mes oreilles. Il a suffit de le mettre en présence d'un homosexuel patenté (qui a tout de suite dit qu'il l'imaginait gay) pour qu'il se mette à table. Coming out. On aurait dit qu'il s'inventait une biographie et des désirs rien que pour plaire à son interlocuteur. "Mange à tous les râteliers", ai-je maugréé. Je lui ai dit que je l'aimais quand même, mais enfin, bon, c'est plus pareil. Si même les hétéros se mettent aux garçons, moi, je vais me remettre aux filles ! Il serait temps, d'ailleurs. (L'univers ne serait rien sans elles.) Donc j'étais content de croiser Rebecca. Mais j'ai quand même remis mes lunettes de soleil pour la dévisager. C'est ça qu'elle n'a pas aimé, elle a écourté cet état dans lequel je me serais bien complu : moi, la regardant sans honte derrière mes lunettes noires, dans tous ses détails comme un tableau du Greco.
"Plutôt, yeux nus, heurter une fille et la regarder sous son nez que d'aller vers elle mais nez "chaussé" de lunettes."
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