Wednesday, May 05, 2010

Oui, je souffre votre tristesse

(en cours)



... J'ai demandé qui c'était. "C'est la princesse Mathilde."
Marcel Proust.
Ensuite, après un silence pendant lequel j'écrivais le premier paragraphe, quelqu'un, l'oiseau du malheur, est arrivé sur le côté de la scène éclairé d'une blanche poursuite comme sa chemise sous son nœud pap pour annoncer quoi ? malheureusement que l'ordinateur était tombé en panne ten minutes ago et qu'ils étaient un peu nerveux là-derrière. (J'écris ça pendant la version en néerlandais.)
Mais ça me paraît mal barré.
Que fera la princesse Mathilde ? Rejoindra-t-elle son château en soupirant encore une fois de l'anachronisme de sa situation ?
Mais que les chanteurs viennent chanter en lumières de service, nom de Dieu !
Mes bras ballaient au-dessus du vide, par-dessus la rambarde de velours rouge et j'ai eu peur qu'une de mes bagues (la grosse tête de mort en argent, par exemple) s'échappe et aille soudain frapper en ligne droite l'un des crânes d'œuf de l'orchestre. A cette hauteur, je pouvais faire un mort. J'imaginais le crâne éclaté avec le sang, la cervelle jaune, tout ça devant la princesse.
C'est fou, l'immuabilité d'un théâtre à l'italienne. On aurait pu être dans un film d'Hitchcock aussi bien.
Que des figurants.
J'ai fait des mots-croisés anglais aujourd'hui avec Rebecca et comme j'en ai trouvé quelques-uns, elle m'a dit : "Not just a pretty face..." Ça progresse, ça progresse... Elle ne s'est pas aperçue (sans doute parce qu'elle ne comprend pas le français) que je suis la face la plus hideuse qui soit jamais apparue dans ce triste univers comme je le clame à tue-tête dans la grande salle du Théâtre National.

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