Tout ce qui va vous faciliter la vie
Tout ce qui va vous faciliter la vie
Chers participants,
Veuillez préparer, cette semaine... le plus possible. Enfin, disons : tout ce qui va vous faciliter la vie. Le stage n'est pas un stage technique (vous l'avez compris), mais un stage de fabrication d'une matière qui s'appelle jouer (dont on voit des exemples au théâtre et au cinéma, mais qui, bien sûr, a son royaume non pas aux Cieux mais partout dans la vie).
Tout est bon dans le cochon, nourrissez-vous de ce dont vous avez envie, textes, poèmes, cinéma, imitations, accents, styles, virtuosités, désir ou impossible, grandeur et petitesse, animaux ou plantes, abstraction et observation. Maquillage, accessoires, costumes, masques, travestissements sont (évidemment) très importants.
Je ne sais pas si tout le monde connaît mon travail (non, en fait, pas tout le monde), il y a sûrement mille manières de l'apprécier, mais je crois qu'on peut voir, dans mes spectacles, des comédiens capables de tout. Ce n'est pas forcément (jamais, en fait, jusqu'à maintenant) qu'on les voit faire des choses particulièrement trash ou difficiles, non, on n'a pas l'impression qu'ils fassent grand chose, en général, mais on les sent capables de tout. C'est très important : je suggère aux comédiens que mes spectacles puissent être perçus comme des leçons de liberté. Jouer, c'est innombrable. Nous les comédiens, nous connaissons le rapport entre jouer et la beauté. Ce que nous voulons, c'est la beauté. Tout ce qui vous rend beau vous sera rendu au centuple. Etre heureux maintenant vous rendra beau (et élargira d'ailleurs sans doute le champ de la beauté qui ne demande que ça). N'ayez pas peur de vous nourrir des plus grands poètes : ça aide. Aimez les clichés : ils ont raison. Apportez le répertoire (pas de bibliothèque ni vidéothèque ni discothèque sur place, malheureusement). Chargez-vous un peu ou venez nus, c'est pareil, but with lovely shoes. (Cette note n'est que d'encouragement.) La nature sera là, mais c'est la culture que nous voulons y mélanger. Textes du répertoire et aussi - si vous voulez - toutes les problématiques actuelles et futures : nous vivons - nous le pressentons, nous le constatons - une époque de grands futurs, très vite, bouleversements (de pensée, de comportement, peut-être même d'apparence et d'incarnation), nous ne pouvons pas ne pas en tenir compte (même à la campagne). N'importe quoi d'intelligent, c'est plus facile (y a pas à chercher, du coup, l'intelligence, c'est ce qui trouve).
Vous pouvez m'appeler au 06 84 60 94 58 ou communiquer avec mon assistant, Arnaud Bourgoin (06 89 63 74 48) à qui j'ai demandé de réviser aussi ses classiques (il a des capacités de dramaturge, n'hésitez pas à lui dire ce sur quoi vous travaillez ou aimeriez travailler).
Pour les paresseux qui n'ont pas lu le paragraphe précédent : tout Shakespeare (copier trois fois) et tout le reste, de Calderon à Thomas Bernhard ou Pierre Guyotat. Il y a des auteurs contemporains que je n'aime pas, pas mal, en fait, tapez pas trop dans le contemporain (sauf les films, les séries...) Pourquoi pas aussi L'Astrée puisque nous serons dans la région où ce roman fleuve du XVIIième siècle se déroule... Enfin, tout ce qui vous passionne sera bien (le racisme aux Etats-Unis...), tout ce qui a du sens sera bien, tout ce qui permettra à votre splendeur de se répandre parmi l'air, l'herbe, l'eau, le soleil ou la nuit sera bien ! Vous ferez tout, je ne serai là que pour arranger un peu l'espace (comme je me contente de faire pour mes spectacles).
A bientôt
Yves-Noël
(La liste des participants n'est pas close, mais j'envoie déjà ce mot à ceux qui ont déjà été retenus, le temps va vite...)
Lea dans le bleu du ciel
Léa me demande pour Le Bleu du ciel de Georges Bataille, j'ai rien contre, j'adore, mais ça demande un tel travail d'adaptation (c'est un roman) - à moins que ce travail soit déjà très avancé (transformer ça en scénario ou en pièce, en sortir un ou plusieurs personnages...) Occupez-vous du répertoire - et même du répertoire mainstream, il y a tant de merveilles, y a qu'à se baisser. Et c'est conçu pour être jouer facilement, pour être perçu (par le public) facilement... Pourquoi s'en priver ? Les grands acteurs ne s'en privent pas, pourquoi les plus petits devraient-ils se tordre dans les figures abstraites d'un Kâmasûtra expérimental ? En plus, l'époque actuelle n'est en rien, mais rien du tout, expérimentale. Laissez tomber l'expérimental : non, non, Hollywood !... Le grand, le facile, tout ce qui pourrait plaire, Un tramway nommé Désir, si ça vous dit (à condition d'avoir les robes...) Les films de David Lynch. Tous les films américains, c'est bien, ils surjouent tout, c'est très facile - ou par exemple, pensez aussi à Woody Allen. Une exception peut-être à ce que je dis des romans, ce serait le personnage de Don Quichotte, tellement fameux (aussi célèbre qu'Hamlet ?) que, ça, ça ne serait peut-être pas si difficile non plus de l'extraire de son roman qui a très souvent d'ailleurs été adapté au cinéma, théâtre, opéra, chanson). Ou même Jeanne d'Arc, c'est possible et facile (là aussi, nombreuses adaptations du personnage merveilleux). Ou Frankenstein que je viens de jouer, très facile. Imaginaire collectif. Ou tout ce qu'on voit à la télé, les sketchs... Les sketchs comiques. Le général de Gaulle. J'ai vu, il y a quelques années, Jean Rochefort reprendre des sketchs de Fernand Raynaud, eh bien, c'était encore mieux que par Fernand Raynaud ! Il les jouaient mieux (il a en cela réussi son coup). Beckett, ce serait génial. Groland, les Deschiens... Jouer en langues étrangères, ce que j'préfère ! Etc. En fait : c'qu'on veut ! Du moment que ça vient facilement.
Justement Pascal s'inquiète de l'ambition parce qu'il se sent dispersé. Il cherche un sablier. Ne vous inquiétez pas, ne changez rien, Pascal ! Si vous êtes dispersé, surtout restez-le, j'ai rien contre. Oubliez le sablier. C'est juste un stage, c'est du cool.
Mon père que j'emploie quand il le veut bien (plus difficile à avoir que Sharon Stone !), il vient, il répète pas, il vient un quart d'heure avant la représentation, il me vient alors une idée, je lui dis tu n'as qu'à faire ça si tu veux et... il le fait tellement bien, à la perfection, excellence, y rien à dire. Bon, évidemment, je peux pas lui demander d'apprendre quelques lignes d'un texte - impossible - et, pour son entrée, il faut que quelqu'un le pousse des coulisses - et il faut aussi que quelqu'un aille le rechercher pour le faire sortir de scène. Mais sinon : parfait !
Yves-Noël
Chers participants,
Veuillez préparer, cette semaine... le plus possible. Enfin, disons : tout ce qui va vous faciliter la vie. Le stage n'est pas un stage technique (vous l'avez compris), mais un stage de fabrication d'une matière qui s'appelle jouer (dont on voit des exemples au théâtre et au cinéma, mais qui, bien sûr, a son royaume non pas aux Cieux mais partout dans la vie).
Tout est bon dans le cochon, nourrissez-vous de ce dont vous avez envie, textes, poèmes, cinéma, imitations, accents, styles, virtuosités, désir ou impossible, grandeur et petitesse, animaux ou plantes, abstraction et observation. Maquillage, accessoires, costumes, masques, travestissements sont (évidemment) très importants.
Je ne sais pas si tout le monde connaît mon travail (non, en fait, pas tout le monde), il y a sûrement mille manières de l'apprécier, mais je crois qu'on peut voir, dans mes spectacles, des comédiens capables de tout. Ce n'est pas forcément (jamais, en fait, jusqu'à maintenant) qu'on les voit faire des choses particulièrement trash ou difficiles, non, on n'a pas l'impression qu'ils fassent grand chose, en général, mais on les sent capables de tout. C'est très important : je suggère aux comédiens que mes spectacles puissent être perçus comme des leçons de liberté. Jouer, c'est innombrable. Nous les comédiens, nous connaissons le rapport entre jouer et la beauté. Ce que nous voulons, c'est la beauté. Tout ce qui vous rend beau vous sera rendu au centuple. Etre heureux maintenant vous rendra beau (et élargira d'ailleurs sans doute le champ de la beauté qui ne demande que ça). N'ayez pas peur de vous nourrir des plus grands poètes : ça aide. Aimez les clichés : ils ont raison. Apportez le répertoire (pas de bibliothèque ni vidéothèque ni discothèque sur place, malheureusement). Chargez-vous un peu ou venez nus, c'est pareil, but with lovely shoes. (Cette note n'est que d'encouragement.) La nature sera là, mais c'est la culture que nous voulons y mélanger. Textes du répertoire et aussi - si vous voulez - toutes les problématiques actuelles et futures : nous vivons - nous le pressentons, nous le constatons - une époque de grands futurs, très vite, bouleversements (de pensée, de comportement, peut-être même d'apparence et d'incarnation), nous ne pouvons pas ne pas en tenir compte (même à la campagne). N'importe quoi d'intelligent, c'est plus facile (y a pas à chercher, du coup, l'intelligence, c'est ce qui trouve).
Vous pouvez m'appeler au 06 84 60 94 58 ou communiquer avec mon assistant, Arnaud Bourgoin (06 89 63 74 48) à qui j'ai demandé de réviser aussi ses classiques (il a des capacités de dramaturge, n'hésitez pas à lui dire ce sur quoi vous travaillez ou aimeriez travailler).
Pour les paresseux qui n'ont pas lu le paragraphe précédent : tout Shakespeare (copier trois fois) et tout le reste, de Calderon à Thomas Bernhard ou Pierre Guyotat. Il y a des auteurs contemporains que je n'aime pas, pas mal, en fait, tapez pas trop dans le contemporain (sauf les films, les séries...) Pourquoi pas aussi L'Astrée puisque nous serons dans la région où ce roman fleuve du XVIIième siècle se déroule... Enfin, tout ce qui vous passionne sera bien (le racisme aux Etats-Unis...), tout ce qui a du sens sera bien, tout ce qui permettra à votre splendeur de se répandre parmi l'air, l'herbe, l'eau, le soleil ou la nuit sera bien ! Vous ferez tout, je ne serai là que pour arranger un peu l'espace (comme je me contente de faire pour mes spectacles).
A bientôt
Yves-Noël
(La liste des participants n'est pas close, mais j'envoie déjà ce mot à ceux qui ont déjà été retenus, le temps va vite...)
Lea dans le bleu du ciel
Léa me demande pour Le Bleu du ciel de Georges Bataille, j'ai rien contre, j'adore, mais ça demande un tel travail d'adaptation (c'est un roman) - à moins que ce travail soit déjà très avancé (transformer ça en scénario ou en pièce, en sortir un ou plusieurs personnages...) Occupez-vous du répertoire - et même du répertoire mainstream, il y a tant de merveilles, y a qu'à se baisser. Et c'est conçu pour être jouer facilement, pour être perçu (par le public) facilement... Pourquoi s'en priver ? Les grands acteurs ne s'en privent pas, pourquoi les plus petits devraient-ils se tordre dans les figures abstraites d'un Kâmasûtra expérimental ? En plus, l'époque actuelle n'est en rien, mais rien du tout, expérimentale. Laissez tomber l'expérimental : non, non, Hollywood !... Le grand, le facile, tout ce qui pourrait plaire, Un tramway nommé Désir, si ça vous dit (à condition d'avoir les robes...) Les films de David Lynch. Tous les films américains, c'est bien, ils surjouent tout, c'est très facile - ou par exemple, pensez aussi à Woody Allen. Une exception peut-être à ce que je dis des romans, ce serait le personnage de Don Quichotte, tellement fameux (aussi célèbre qu'Hamlet ?) que, ça, ça ne serait peut-être pas si difficile non plus de l'extraire de son roman qui a très souvent d'ailleurs été adapté au cinéma, théâtre, opéra, chanson). Ou même Jeanne d'Arc, c'est possible et facile (là aussi, nombreuses adaptations du personnage merveilleux). Ou Frankenstein que je viens de jouer, très facile. Imaginaire collectif. Ou tout ce qu'on voit à la télé, les sketchs... Les sketchs comiques. Le général de Gaulle. J'ai vu, il y a quelques années, Jean Rochefort reprendre des sketchs de Fernand Raynaud, eh bien, c'était encore mieux que par Fernand Raynaud ! Il les jouaient mieux (il a en cela réussi son coup). Beckett, ce serait génial. Groland, les Deschiens... Jouer en langues étrangères, ce que j'préfère ! Etc. En fait : c'qu'on veut ! Du moment que ça vient facilement.
Justement Pascal s'inquiète de l'ambition parce qu'il se sent dispersé. Il cherche un sablier. Ne vous inquiétez pas, ne changez rien, Pascal ! Si vous êtes dispersé, surtout restez-le, j'ai rien contre. Oubliez le sablier. C'est juste un stage, c'est du cool.
Mon père que j'emploie quand il le veut bien (plus difficile à avoir que Sharon Stone !), il vient, il répète pas, il vient un quart d'heure avant la représentation, il me vient alors une idée, je lui dis tu n'as qu'à faire ça si tu veux et... il le fait tellement bien, à la perfection, excellence, y rien à dire. Bon, évidemment, je peux pas lui demander d'apprendre quelques lignes d'un texte - impossible - et, pour son entrée, il faut que quelqu'un le pousse des coulisses - et il faut aussi que quelqu'un aille le rechercher pour le faire sortir de scène. Mais sinon : parfait !
Yves-Noël
Labels: correspondance stage
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