Reprise
Robin s'inquiète un peu de ce que je peux écrire sur le blog, il me dit : "Tu sais que ma mère te lit, alors si elle lit des choses... après, elle m'appelle." Il regarde et voit le texte interrompu qui commence par "...à l'heure où les homosexuels traînaient et se flairaient au bar..." : ""Se flairaient !", oh là, là, qu'est-ce qu'elle va penser ? elle va penser que..." Alors, Pascale L., j'avais envie de vous dire à quel point je trouve votre fils remarquable. Je suis sidéré, à vrai dire. Il est venu au stage une semaine. Parfois, il fait un peu la tête, mais c'est aussi qu'il construit un univers tellement personnel, tellement inventé, avec cette disponibilité plastique qu'il a, l'art de la transformation, il dispose de son corps parfait comme d'une base, capable de travelos d'hommes ou de femmes extraordinaires. Je le regarde comme un maître, un genre Kazuo Ohno (qui vient de mourir à cent et quelques). Il s'inspire de la folie d'embrassement de Salvador Dali, il a le même agent qu'Amanda Lear, amant de Dali, c'est très troublant après l'avoir vu évoluer tout l'après-midi dans de surnaturelles apparitions comme cette Carmen ou Arlésienne de choc transportant comme un pot de couleur sa haine et sa survie* (mais capable aussi de dégager, après s'être fait oublier, sur quelques notes de guitares - comme sous hypnose -, une page de Dostoïevski, infiltrant du secret, de la beauté à la beauté, poison comme un poisson dans l'eau) et de le retrouver le soir à la veillée comme un enfant demande conseil - ou est-ce même conseil ? - à un "moi" d'une présence paternelle.
Sur le déshabillement, il dit aux stagiaires qui ne saisissent pas complètement ma démarche : "Ce n'est pas malsain." Il m'a dit qu'il aimerait sortir avec Jeanne Balibar. Je l'ai donc proposé après la répétition à Jeanne (puisque je la voyais cette nuit, il faut aller vite dans ces cas-là). J'ai dit à Jeanne : "Tu n'aurais pas envie de te la jouer un peu cougar ?" Jeanne a dû reconnaître que cette éventualité était pour elle moins éloignée encore que je pouvais l'envisager. Jeanne s'étant mise nue pendant la répétition de son concert (elle le refera le 20 juin à la Flèche d'Or), elle est d'une beauté surnaturelle. Une lumière. Qui n'aurait pas envie de sortir avec Jeanne Balibar ? Jeanne me demande des nouvelles de Kate, de Marlène.
Je lui ai demandé, autour d'un whisky, sur un trottoir de Paris, après la répétition, matinée de la nuit, si j'avais eu raison de conseiller à Robin de tout jouer, d'aller aux castings que son agent lui trouve : "Bien sûr, surtout à son âge..."
* Au bout de quelques jours, il l'a nommée Dolores.
Robin s'inquiète un peu de ce que je peux écrire sur le blog, il me dit : "Tu sais que ma mère te lit, alors si elle lit des choses... après, elle m'appelle." Il regarde et voit le texte interrompu qui commence par "...à l'heure où les homosexuels traînaient et se flairaient au bar..." : ""Se flairaient !", oh là, là, qu'est-ce qu'elle va penser ? elle va penser que..." Alors, Pascale L., j'avais envie de vous dire à quel point je trouve votre fils remarquable. Je suis sidéré, à vrai dire. Il est venu au stage une semaine. Parfois, il fait un peu la tête, mais c'est aussi qu'il construit un univers tellement personnel, tellement inventé, avec cette disponibilité plastique qu'il a, l'art de la transformation, il dispose de son corps parfait comme d'une base, capable de travelos d'hommes ou de femmes extraordinaires. Je le regarde comme un maître, un genre Kazuo Ohno (qui vient de mourir à cent et quelques). Il s'inspire de la folie d'embrassement de Salvador Dali, il a le même agent qu'Amanda Lear, amant de Dali, c'est très troublant après l'avoir vu évoluer tout l'après-midi dans de surnaturelles apparitions comme cette Carmen ou Arlésienne de choc transportant comme un pot de couleur sa haine et sa survie* (mais capable aussi de dégager, après s'être fait oublier, sur quelques notes de guitares - comme sous hypnose -, une page de Dostoïevski, infiltrant du secret, de la beauté à la beauté, poison comme un poisson dans l'eau) et de le retrouver le soir à la veillée comme un enfant demande conseil - ou est-ce même conseil ? - à un "moi" d'une présence paternelle.
Sur le déshabillement, il dit aux stagiaires qui ne saisissent pas complètement ma démarche : "Ce n'est pas malsain." Il m'a dit qu'il aimerait sortir avec Jeanne Balibar. Je l'ai donc proposé après la répétition à Jeanne (puisque je la voyais cette nuit, il faut aller vite dans ces cas-là). J'ai dit à Jeanne : "Tu n'aurais pas envie de te la jouer un peu cougar ?" Jeanne a dû reconnaître que cette éventualité était pour elle moins éloignée encore que je pouvais l'envisager. Jeanne s'étant mise nue pendant la répétition de son concert (elle le refera le 20 juin à la Flèche d'Or), elle est d'une beauté surnaturelle. Une lumière. Qui n'aurait pas envie de sortir avec Jeanne Balibar ? Jeanne me demande des nouvelles de Kate, de Marlène.
Je lui ai demandé, autour d'un whisky, sur un trottoir de Paris, après la répétition, matinée de la nuit, si j'avais eu raison de conseiller à Robin de tout jouer, d'aller aux castings que son agent lui trouve : "Bien sûr, surtout à son âge..."
* Au bout de quelques jours, il l'a nommée Dolores.
Labels: stage
1 Comments:
Merci pour ce texte.
Rien à rajouter, à part que moi aussi je le trouve "remarquable"... lui, et le texte aussi ;-)
Pascale L.
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