La Question de l'humeur
Je repense à ce critique qui s'étranglait de rage - de haine - sur Facebook parce que je lui avais suggéré (comme à tous) de venir à mon spectacle de bonne humeur (ou de ne pas). Il y a une série d'émission à la radio sur Françoise Sagan (dont j'ai déjà parlé). C'est Stéphane qui, à mon arrivée en Corse, me la cite sur la question de la critique : "Oui, les critiques, le problème, ils sont de bonne humeur, ils lisent des mauvais livres, ils les trouvent bons et ils sont de mauvaise humeur, ils lisent des bons livres, ils les trouvent mauvais." La question de l'humeur est au cœur du monde. Faut être surnaturellement con pour, en 2010, ne pas encore s'en être aperçu !
Enfin, toute ma vie, toute mon œuvre, si jamais il y en a une - puis-je parler de mon point de vue, pour ma part ? - , n'aura jamais été qu'une question d'humeur. Je n'ai jamais dans le travail demandé autre chose à un comédien ou à un danseur : Soyez heureux. Je n'ai jamais suggéré autre chose au public - en ajoutant (comme pour les acteurs) : Je vous y aiderai - ce qui revient à dire, dans ce monde professionnel où la place des metteurs en scène est souvent utilisée par des escrocs (confère l'exemple récent de la cour d'honneur...) : Je ne vous en empêcherai pas.
Il y a des années, quelqu'un m'a dit une phrase - je ne sais pas, peut-être on ne la dit qu'aux grands malades, cette phrase, et peut-être que jamais personne ne la entendue, cette phrase, mais, moi, je l'ai entendue. Cette phrase, c'était : Il est interdit de souffrir. Et la personne (réelle ou imaginaire) avait ajouté : C'est la seule interdiction. Tout le reste est permis. Du coup, je n'ai plus jamais été en phase avec ceux qui professent le contraire. Même si j'admire nombre de génies de la noirceur (à cause du génie) comme Cioran, Céline, Houellebecq ou Philippe Muray...
En scène, je dis aux comédiens : "Vous pouvez tout faire. Tout vous est permis. Sauf souffrir." C'est extrêmement rare que ça ne soit pas compris...
Enfin, toute ma vie, toute mon œuvre, si jamais il y en a une - puis-je parler de mon point de vue, pour ma part ? - , n'aura jamais été qu'une question d'humeur. Je n'ai jamais dans le travail demandé autre chose à un comédien ou à un danseur : Soyez heureux. Je n'ai jamais suggéré autre chose au public - en ajoutant (comme pour les acteurs) : Je vous y aiderai - ce qui revient à dire, dans ce monde professionnel où la place des metteurs en scène est souvent utilisée par des escrocs (confère l'exemple récent de la cour d'honneur...) : Je ne vous en empêcherai pas.
Il y a des années, quelqu'un m'a dit une phrase - je ne sais pas, peut-être on ne la dit qu'aux grands malades, cette phrase, et peut-être que jamais personne ne la entendue, cette phrase, mais, moi, je l'ai entendue. Cette phrase, c'était : Il est interdit de souffrir. Et la personne (réelle ou imaginaire) avait ajouté : C'est la seule interdiction. Tout le reste est permis. Du coup, je n'ai plus jamais été en phase avec ceux qui professent le contraire. Même si j'admire nombre de génies de la noirceur (à cause du génie) comme Cioran, Céline, Houellebecq ou Philippe Muray...
En scène, je dis aux comédiens : "Vous pouvez tout faire. Tout vous est permis. Sauf souffrir." C'est extrêmement rare que ça ne soit pas compris...
Labels: corse avignon
4 Comments:
C'est très instructif l'échange entre Pascal Bély et vous-même. Mais je dois bien vous avouer que je ne comprends rien à votre histoire de bonne humeur et compagnie...Le théâtre n'est pas l'espace pour les bisounours.J'ai retrouvé cet article qui pourrait vous intéresser: http://www.telerama.fr/scenes/krzysztof-warlikowski-si-on-est-heureux-mieux-vaut-pique-niquer-qu-aller-au-theatre,44703.php
bien à vous
claudine
En effet, YNG est un peu Louis XIV dans sa cour. Les manants doivent en être chassés. Bon, il a des qualités et des défauts.
Christophe.
le talent peut nous retourner l'humeur...
(comme le manque de talent du reste)
Neige
Comme ceux qui ne comprennent pas ne comprennent pas, je précise encore - une fois encore - comment, moi, j'entends le "Il est interdit de souffrir." - après tout pourquoi pas, parmi tous les plaisirs, ne pas rajouter la souffrance ? La raison est éthique. C'est parce que souffrir, C'EST REPROCHER À L'AUTRE SA SOUFFRANCE.
(Signé Louis XIV en son blog)
Yves-Noël Genod
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