Houellebecq-personnage
Bdj
« Faut trouver l’axe, la chose qui va trancher qui va permettre de faire engouffrer le roman à travers le monde, quoi. »
« La trajectoire artistique – enfin, j’parle d’un artiste un peu valable, hein – est une chose qui est parfaitement imprévisible, y compris par lui. »
« J’attends l’message. »
« Quand la mort est, vous n’êtes pas, et quand elle n’est pas, vous êtes. »
« L’intelligence ne gêne absolument pas, mais il faut qu’il y ait quelque chose de plus fort que l’intelligence, il faut que l’intelligence perde. » « Il faut que le projet perde, il faut que l’intelligence perde, sinon on n’obtient pas un roman. »
« S’il y a des romanciers futurs qui m’écoutent, là, enfin… Faut jamais, jamais oublier que le lecteur fait cinquante pour cent, exactement, du travail. Quand il rencontre - un livre -, un cerveau d'lecteur, le lecteur fait cinquante pour cent. C’est un chiffre très important, vraiment. C’est la chose la plus importante à savoir, à mon avis, pour écrire un roman. »
« Mon image, c’est mon cadavre. » (Sollers.)
« La morale est plus haute que l’art, soit dit en passant (ça, c’est une phrase générale). »
« Il faut arrêter d’recueillir des informations sur le monde, quoi, il faut considérer que ce qu’on sait, eh bien, suffit pour produire le roman. »
« « L’art est du temps pris à la vie », disait Flaubert, et vous êtes d’accord avec ça ? – Oui. »
« Et Stendhal disait qu’y avait deux types d’artiste : la brute absolue et le type ultra raffiné, ultra cultivé, mais qu’y avait pas d’intermédiaire, y avait pas c’que Pascal appelle les demi-habiles. On peut pas être demi-habile, c’est à dire un tout p’tit peu cultivé et pas vraiment brutal. Il faut être soit très brutal, soit très cultivé, soit éventuellement les deux – ça vous conviendrait, enfin… ? - Oui, j’crois que c’est assez juste. C’est encore plus vrai dans l’domaine de la critique, c’qu’il y a d’pire, c’est l’demi-habile. (…) C’est une malédiction. Et, malheureusement, la société en forme, des demi-habiles. Elle n’sait former qu’ça, d’ailleurs.»
« Y a un truc qu’on dit pas parce que c’est trop simple, mais qui est quand même vrai : la critique littéraire, c’est d’la littérature, hein. Ça en fait partie de plein droit, quoi. »
« On est saturé de ressentiment. On a l’impression de plus pouvoir faire un pas sans écraser quelqu’un, quoi. Ça grouille. Oh, j’veux bien avoir un peu d’pitié, mais quand même pas trop, faut pas exagérer non plus.»
« Le nombre de morale est exactement égal à un. »
« Le légitimement célèbre : « Ils ne feront qu’une seule chair. » » (A 1h45 de l'entretien.)
« Je cite : Michel Houellebecq : « Il est impossible d’écrire un roman pour la même raison qu’il est impossible de vivre : en raison des pesanteurs qui s’accumulent. » Est-ce que vous pouvez, tout simplement, expliciter cette phrase que l’écrivain Houellebecq, dans l’roman, adresse à Jed ? – Bon, évidemment, c’est une phrase exagérée. Mais il n’en reste pas moins qu’les personnages s’alourdissent de plus en plus. – S’alourdissent ? – Oui, au fur et à mesure qu’le roman avance et que,– mon Dieu, quelqu’un qui voudrait maintenir tous ses personnages jusqu’au bout aurait bien du mal, hein. Il faut s’en débarrasser, quoi. – Et ils s’alourdissent de quoi ? (…) Eux-mêmes se sentent de plus en plus lourds, c’est bien ça ? – Ben, leur densité, leur poids d’humanité augmente. – Leur poids d’humanité augmente et donc leur lassitude augmente… – Non, non, le poids, le poids à porter. » « A mon avis, la difficulté d’un roman augmente à peu près comme le carré d’sa taille, à vue d’nez. »
« Faut trouver l’axe, la chose qui va trancher qui va permettre de faire engouffrer le roman à travers le monde, quoi. »
« La trajectoire artistique – enfin, j’parle d’un artiste un peu valable, hein – est une chose qui est parfaitement imprévisible, y compris par lui. »
« J’attends l’message. »
« Quand la mort est, vous n’êtes pas, et quand elle n’est pas, vous êtes. »
« L’intelligence ne gêne absolument pas, mais il faut qu’il y ait quelque chose de plus fort que l’intelligence, il faut que l’intelligence perde. » « Il faut que le projet perde, il faut que l’intelligence perde, sinon on n’obtient pas un roman. »
« S’il y a des romanciers futurs qui m’écoutent, là, enfin… Faut jamais, jamais oublier que le lecteur fait cinquante pour cent, exactement, du travail. Quand il rencontre - un livre -, un cerveau d'lecteur, le lecteur fait cinquante pour cent. C’est un chiffre très important, vraiment. C’est la chose la plus importante à savoir, à mon avis, pour écrire un roman. »
« Mon image, c’est mon cadavre. » (Sollers.)
« La morale est plus haute que l’art, soit dit en passant (ça, c’est une phrase générale). »
« Il faut arrêter d’recueillir des informations sur le monde, quoi, il faut considérer que ce qu’on sait, eh bien, suffit pour produire le roman. »
« « L’art est du temps pris à la vie », disait Flaubert, et vous êtes d’accord avec ça ? – Oui. »
« Et Stendhal disait qu’y avait deux types d’artiste : la brute absolue et le type ultra raffiné, ultra cultivé, mais qu’y avait pas d’intermédiaire, y avait pas c’que Pascal appelle les demi-habiles. On peut pas être demi-habile, c’est à dire un tout p’tit peu cultivé et pas vraiment brutal. Il faut être soit très brutal, soit très cultivé, soit éventuellement les deux – ça vous conviendrait, enfin… ? - Oui, j’crois que c’est assez juste. C’est encore plus vrai dans l’domaine de la critique, c’qu’il y a d’pire, c’est l’demi-habile. (…) C’est une malédiction. Et, malheureusement, la société en forme, des demi-habiles. Elle n’sait former qu’ça, d’ailleurs.»
« Y a un truc qu’on dit pas parce que c’est trop simple, mais qui est quand même vrai : la critique littéraire, c’est d’la littérature, hein. Ça en fait partie de plein droit, quoi. »
« On est saturé de ressentiment. On a l’impression de plus pouvoir faire un pas sans écraser quelqu’un, quoi. Ça grouille. Oh, j’veux bien avoir un peu d’pitié, mais quand même pas trop, faut pas exagérer non plus.»
« Le nombre de morale est exactement égal à un. »
« Le légitimement célèbre : « Ils ne feront qu’une seule chair. » » (A 1h45 de l'entretien.)
« Je cite : Michel Houellebecq : « Il est impossible d’écrire un roman pour la même raison qu’il est impossible de vivre : en raison des pesanteurs qui s’accumulent. » Est-ce que vous pouvez, tout simplement, expliciter cette phrase que l’écrivain Houellebecq, dans l’roman, adresse à Jed ? – Bon, évidemment, c’est une phrase exagérée. Mais il n’en reste pas moins qu’les personnages s’alourdissent de plus en plus. – S’alourdissent ? – Oui, au fur et à mesure qu’le roman avance et que,– mon Dieu, quelqu’un qui voudrait maintenir tous ses personnages jusqu’au bout aurait bien du mal, hein. Il faut s’en débarrasser, quoi. – Et ils s’alourdissent de quoi ? (…) Eux-mêmes se sentent de plus en plus lourds, c’est bien ça ? – Ben, leur densité, leur poids d’humanité augmente. – Leur poids d’humanité augmente et donc leur lassitude augmente… – Non, non, le poids, le poids à porter. » « A mon avis, la difficulté d’un roman augmente à peu près comme le carré d’sa taille, à vue d’nez. »
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