Le Cadeau de Barbet
OMAR KHAYYAM - IL N'Y A RIEN
101
Ignorant, sache-le, ce corps de chair n'est rien ;
Cette voûte aux neuf ciels, noirs ou blancs, ce n'est rien.
Dans ce monde qui naît et qui se décompose, Nous sommes un instant, peut-être même rien.
102
Le monde où tu vécus, ce que tu vois, n'est rien ;
Tout ce que tu as dit, entendu, ce n'est rien ;
Rien, tout cet univers couru d'un bout à l'autre,
Et retiré chez toi, toi non plus tu n'es rien.
103
Le monde exaucerait tes désirs ? Et après ?
Tu pourrais te louer de ta vie ? Et après ?
Quand tu vivrais cent ans de bonheur ? Et après ?
Quand tu vivrais cent ans de plus ? Et puis après ?
104
Je vis un libertin couché sur le gazon,
Niant Islam, péché, monde, religion,
Justice et vérité, la loi, la certitude...
Qui dans ce monde ou l'autre aurait un tel aplomb ?
105
Cette céleste Roue à nos yeux suspendue
Est lanterne magique étonnant notre vue.
Du milieu, le soleil éclaire la lanterne,
Et nous tournons autour, images éperdues.
106
Puisque tout ce qui est n'est au fond que du vent,
Puisque tout est échec, perte, amoindrissement,
Suppose que tout soit de ce qui n'est au monde,
Et que tout ce qui est ne soit plus que néant.
107
Vois, qu'ai-je retenu du vaste monde ? Rien.
De cette longue vie que m'est-il resté ? Rien.
Je suis chandelle de la fête, et puis plus rien.
Je suis coupe de Djam. Brisé, je ne suis rien.
108
De croire à blasphémer qu'y a-t-il ? Un soupir.
Entre la certitude et le doute ? Un soupir.
Ce précieux soupir, tires-en jouissance,
Car notre vie aussi s'achève en un soupir.
109
Jouis, puisque la vie en un instant s'achève,
Kheighobad ou Djamchid, leur ombre se soulève
Dans ce grain de poussière, et le monde et la vie
Ne sont qu'illusion, mensonge, instant et rêve.
110
Depuis que fut la lune ou l'astre du matin
Vit-on rien de plus beau que le rubis du vin ?
Je m'étonne toujours que les marchands en vendent,
Car pour racheter mieux, ils chercheront en vain.
111
La lune a déchiré la robe de la nuit.
Bois du vin maintenant ; cela seul réjouit.
Profite du bonheur ; bientôt le clair de lune
Sur notre tombe à tous rayonnera sans bruit.
112
Puisque nul à demain n'a le droit de rêver,
Console donc ce cœur que tout vient éprouver.
Bois sous la lune à la santé du clair de lune
Qui nous cherchant demain ne pourra nous trouver.
113
Comme elle va, la caravane de la vie !
Saisis le bref instant qui fait l'âme ravie.
Pourquoi pleurer le sort de ces gens à venir ?
Ma coupe, enfant ! bientôt la nuit sera finie.
114
Sais-tu pourquoi le coq au lever de l'aurore
Semble se désoler avec son cri sonore ?
Au miroir du matin une nuit a passé,
Vient-il te rappeler, tandis que tu l'ignores.
115
L'aube est là, mon aimée, ainsi lève-toi donc,
Bois du vin, viens pencher sur la lyre ton front.
Ceux qui sont là, longtemps ne pourront pas y vivre
Et ceux qui sont partis, jamais ne reviendront.
116
C'est le matin, buvons, ma belle souveraine,
Viens me verser le vin, pour moi chante à voix pleine ;
Ce passage menant de l'été vers l'hiver
Tua des Kaykavous, des Djamchid par centaines.
117
Buvons ce vin de rose à l'heure où naît l'aurore
Et brisons ce cristal du bien, du mal, encore.
Quittant nos vieux espoirs, caressons seulement,
Belles, vos longs cheveux et la harpe sonore.
118
Le temps est doux ; passant, un nuage serein
Au front de la tulipe enlève chaque grain
De poussière et le rossignol crie à la rose
Jaune, en son vieux persan : "II faut boire du vin."
119
Au temps des fleurs, au bord d'une rivière assis
Près de jeunes beautés, dans l'ombre d'un taillis,
Nous, buveurs matinaux qu'on nous porte nos coupes,
Nous qui ne cherchons pas mosquée ou paradis.
120
Le souffle du printemps au visage des roses
Est doux ; doux le visage où la gaieté repose.
Quand l'hiver est passé, tout est doux à tes yeux.
Laisse l'hiver : ce jour est la plus douce chose.
121
Vois la rosé au verger, l'herbe couvrant la terre ;
Profites-en, Saghi : une semaine entière
A passé ; bois du vin, cueille une rose, car
L'herbe jaunit, la rose est tombée en poussière.
122
Comme tulipe au Nouvel An, prends dans ta main
La coupe et qu'une belle en fleur sur ton chemin
S'en vienne, bois gaîment, car la roue azurée
Peut te réduire en poudre avant qu'il soit demain.
123
La violette a teint sa robe bocagère,
La rose ouvre sa jupe à la brise légère...
Intelligent celui qui, près de ses amours,
Boit, avant de briser la coupe sur la pierre.
124
Debout, n'aie pas souci d'un monde passager ;
Jouis et du bonheur ne sois pas ménager,
Car si ce monde était un tant soit peu fidèle,
A d'autres avant toi il n'eût pas dû songer.
125
Pourquoi scruter ainsi cette voûte insondable ?
Bois gaîment pour passer ce temps impitoyable.
Lorsque viendra ton tour, tu ne te plaindras pas,
Car chacun doit goûter la coupe inévitable.
126
Mieux vaut de la science éviter la torture,
Suspends-toi bien plutôt aux belles chevelures,
N'attends pas que le Temps vienne verser ton sang
Emplis du sang du vin une bonne mesure.
127
Si tu veux éviter que le temps te méprise
Comme il fait de celui que la tristesse grise,
Fais résonner la lyre et bois dans le cristal
Avant que sur le roc ton verre ne se brise.
128
Lorsque à l'hiver le printemps cédera,
Notre feuillage aussi s'envolera.
Bois du vin sans souci, car nous l'a dit le sage
Nos chagrins sont poison que le vin guérira.
* * *
129
Avant que de ton nom l'on ne soit oublieux
Bois du vin, car lui seul peut te rendre joyeux,
Et d'une idole alors dénoue la chevelure
Avant que de ton corps ne se délient les nœuds.
130
Ne nous attristons pas sur demain, saisissons,
Ami, l'heure de vie quand nous la possédons,
Car demain, délaissant ce monastère antique,
Des siècles nous allons devenir compagnons.
131
Patience en vivant sous cette voûte amère !
Bois du vin, habitant d'un monde de misère.
Poussière à ton début, à ta fin, pense toi
Non debout sur le sol, mais part de sa poussière.
132
Mets-moi la coupe en main ; mon âme inassouvie
Voit comme le mercure éparpiller sa vie.
La flamme de jeunesse échappe comme l'eau.
Veille, car la Fortune est sans doute endormie.
133
Bois du vin, car la vie, hélas, n'est éternelle,
C'est de tes jeunes ans la richesse réelle,
Temps du vin, de la rose et des amis charmants,
Jouis dès maintenant puisque la vie est telle.
134
L'empire de Mahmoud, c'est le vin que tu bois,
La harpe, c'est David dont tu entends la voix.
Oublie le temps passé, celui qui n'est encore
Et jouis du présent sans chercher d'autres lois.
135
Tu n'as pas aujourd'hui de prise sur demain,
Mais y songer c'est se donner l'esprit chagrin.
Ne gâche pas l'instant tandis que ton cœur veille :
Ce qui te reste à vivre est encore incertain.
136
Sans vin, sans l'échanson, ce monde-ci n'est rien.
Sans la flûte irakienne aux doux sons, ce n'est rien,
Oui, plus j'approfondis ce monde, plus je vois
Que seul jouir est bon, que le reste n'est rien.
137
Jusqu'à quand ce souci de posséder ou non,
De gaspiller mes jours dans le plaisir ou non ?
Remplis de vin ma coupe, ô Saghi, car j'ignore,
Si respirant cet air, je le rendrai ou non.
138
Avant l'instant joyeux où nous battons des mains
Pour fouler à nos pieds tristesses et chagrins,
Debout, buvons avant que se lève l'aurore,
Que se lèvent, nous morts, tant de nouveaux matins.
139
Ma lèvre aux lèvres de la cruche a dit tout bas
Pourrais-tu m'obtenir plus de jours ici-bas ?
Ses lèvres en secret ont averti ma lèvre :
Bois du vin : en ces lieux tu ne reviendras pas.
140
Enivre-toi, Khayam, et tu seras heureux,
Jouis d'une tulipe en fleur, et sois heureux.
Puisque ce monde court au néant, imagine
Que tu n'es plus, et tant que tu es, sois heureux.
141
Demain, je ne veux plus vivre hypocritement :
J'irai boire du vin malgré mes cheveux blancs.
De soixante-dix ans déjà ma coupe est pleine ;
Quand jouirai-je donc si ce 'n'est maintenant ?
142
Ces cieux voûtés sont à l'image de nos dos,
L'Oxus, ce sont nos pleurs dont se gonflent ses eaux,
Nos vains tourments, l'Enfer n'en est qu'une étincelle,
Notre seul Paradis, c'est un jour de repos.
143
Veux-tu en égoïste ainsi vivre sans cesse,
Méditer l'être ou le néant ? Vaine sagesse !
Bois du vin : il vaut mieux consacrer cette vie
Porteuse de chagrin au sommeil, à l’ivresse.
101
Ignorant, sache-le, ce corps de chair n'est rien ;
Cette voûte aux neuf ciels, noirs ou blancs, ce n'est rien.
Dans ce monde qui naît et qui se décompose, Nous sommes un instant, peut-être même rien.
102
Le monde où tu vécus, ce que tu vois, n'est rien ;
Tout ce que tu as dit, entendu, ce n'est rien ;
Rien, tout cet univers couru d'un bout à l'autre,
Et retiré chez toi, toi non plus tu n'es rien.
103
Le monde exaucerait tes désirs ? Et après ?
Tu pourrais te louer de ta vie ? Et après ?
Quand tu vivrais cent ans de bonheur ? Et après ?
Quand tu vivrais cent ans de plus ? Et puis après ?
104
Je vis un libertin couché sur le gazon,
Niant Islam, péché, monde, religion,
Justice et vérité, la loi, la certitude...
Qui dans ce monde ou l'autre aurait un tel aplomb ?
105
Cette céleste Roue à nos yeux suspendue
Est lanterne magique étonnant notre vue.
Du milieu, le soleil éclaire la lanterne,
Et nous tournons autour, images éperdues.
106
Puisque tout ce qui est n'est au fond que du vent,
Puisque tout est échec, perte, amoindrissement,
Suppose que tout soit de ce qui n'est au monde,
Et que tout ce qui est ne soit plus que néant.
107
Vois, qu'ai-je retenu du vaste monde ? Rien.
De cette longue vie que m'est-il resté ? Rien.
Je suis chandelle de la fête, et puis plus rien.
Je suis coupe de Djam. Brisé, je ne suis rien.
108
De croire à blasphémer qu'y a-t-il ? Un soupir.
Entre la certitude et le doute ? Un soupir.
Ce précieux soupir, tires-en jouissance,
Car notre vie aussi s'achève en un soupir.
109
Jouis, puisque la vie en un instant s'achève,
Kheighobad ou Djamchid, leur ombre se soulève
Dans ce grain de poussière, et le monde et la vie
Ne sont qu'illusion, mensonge, instant et rêve.
110
Depuis que fut la lune ou l'astre du matin
Vit-on rien de plus beau que le rubis du vin ?
Je m'étonne toujours que les marchands en vendent,
Car pour racheter mieux, ils chercheront en vain.
111
La lune a déchiré la robe de la nuit.
Bois du vin maintenant ; cela seul réjouit.
Profite du bonheur ; bientôt le clair de lune
Sur notre tombe à tous rayonnera sans bruit.
112
Puisque nul à demain n'a le droit de rêver,
Console donc ce cœur que tout vient éprouver.
Bois sous la lune à la santé du clair de lune
Qui nous cherchant demain ne pourra nous trouver.
113
Comme elle va, la caravane de la vie !
Saisis le bref instant qui fait l'âme ravie.
Pourquoi pleurer le sort de ces gens à venir ?
Ma coupe, enfant ! bientôt la nuit sera finie.
114
Sais-tu pourquoi le coq au lever de l'aurore
Semble se désoler avec son cri sonore ?
Au miroir du matin une nuit a passé,
Vient-il te rappeler, tandis que tu l'ignores.
115
L'aube est là, mon aimée, ainsi lève-toi donc,
Bois du vin, viens pencher sur la lyre ton front.
Ceux qui sont là, longtemps ne pourront pas y vivre
Et ceux qui sont partis, jamais ne reviendront.
116
C'est le matin, buvons, ma belle souveraine,
Viens me verser le vin, pour moi chante à voix pleine ;
Ce passage menant de l'été vers l'hiver
Tua des Kaykavous, des Djamchid par centaines.
117
Buvons ce vin de rose à l'heure où naît l'aurore
Et brisons ce cristal du bien, du mal, encore.
Quittant nos vieux espoirs, caressons seulement,
Belles, vos longs cheveux et la harpe sonore.
118
Le temps est doux ; passant, un nuage serein
Au front de la tulipe enlève chaque grain
De poussière et le rossignol crie à la rose
Jaune, en son vieux persan : "II faut boire du vin."
119
Au temps des fleurs, au bord d'une rivière assis
Près de jeunes beautés, dans l'ombre d'un taillis,
Nous, buveurs matinaux qu'on nous porte nos coupes,
Nous qui ne cherchons pas mosquée ou paradis.
120
Le souffle du printemps au visage des roses
Est doux ; doux le visage où la gaieté repose.
Quand l'hiver est passé, tout est doux à tes yeux.
Laisse l'hiver : ce jour est la plus douce chose.
121
Vois la rosé au verger, l'herbe couvrant la terre ;
Profites-en, Saghi : une semaine entière
A passé ; bois du vin, cueille une rose, car
L'herbe jaunit, la rose est tombée en poussière.
122
Comme tulipe au Nouvel An, prends dans ta main
La coupe et qu'une belle en fleur sur ton chemin
S'en vienne, bois gaîment, car la roue azurée
Peut te réduire en poudre avant qu'il soit demain.
123
La violette a teint sa robe bocagère,
La rose ouvre sa jupe à la brise légère...
Intelligent celui qui, près de ses amours,
Boit, avant de briser la coupe sur la pierre.
124
Debout, n'aie pas souci d'un monde passager ;
Jouis et du bonheur ne sois pas ménager,
Car si ce monde était un tant soit peu fidèle,
A d'autres avant toi il n'eût pas dû songer.
125
Pourquoi scruter ainsi cette voûte insondable ?
Bois gaîment pour passer ce temps impitoyable.
Lorsque viendra ton tour, tu ne te plaindras pas,
Car chacun doit goûter la coupe inévitable.
126
Mieux vaut de la science éviter la torture,
Suspends-toi bien plutôt aux belles chevelures,
N'attends pas que le Temps vienne verser ton sang
Emplis du sang du vin une bonne mesure.
127
Si tu veux éviter que le temps te méprise
Comme il fait de celui que la tristesse grise,
Fais résonner la lyre et bois dans le cristal
Avant que sur le roc ton verre ne se brise.
128
Lorsque à l'hiver le printemps cédera,
Notre feuillage aussi s'envolera.
Bois du vin sans souci, car nous l'a dit le sage
Nos chagrins sont poison que le vin guérira.
* * *
129
Avant que de ton nom l'on ne soit oublieux
Bois du vin, car lui seul peut te rendre joyeux,
Et d'une idole alors dénoue la chevelure
Avant que de ton corps ne se délient les nœuds.
130
Ne nous attristons pas sur demain, saisissons,
Ami, l'heure de vie quand nous la possédons,
Car demain, délaissant ce monastère antique,
Des siècles nous allons devenir compagnons.
131
Patience en vivant sous cette voûte amère !
Bois du vin, habitant d'un monde de misère.
Poussière à ton début, à ta fin, pense toi
Non debout sur le sol, mais part de sa poussière.
132
Mets-moi la coupe en main ; mon âme inassouvie
Voit comme le mercure éparpiller sa vie.
La flamme de jeunesse échappe comme l'eau.
Veille, car la Fortune est sans doute endormie.
133
Bois du vin, car la vie, hélas, n'est éternelle,
C'est de tes jeunes ans la richesse réelle,
Temps du vin, de la rose et des amis charmants,
Jouis dès maintenant puisque la vie est telle.
134
L'empire de Mahmoud, c'est le vin que tu bois,
La harpe, c'est David dont tu entends la voix.
Oublie le temps passé, celui qui n'est encore
Et jouis du présent sans chercher d'autres lois.
135
Tu n'as pas aujourd'hui de prise sur demain,
Mais y songer c'est se donner l'esprit chagrin.
Ne gâche pas l'instant tandis que ton cœur veille :
Ce qui te reste à vivre est encore incertain.
136
Sans vin, sans l'échanson, ce monde-ci n'est rien.
Sans la flûte irakienne aux doux sons, ce n'est rien,
Oui, plus j'approfondis ce monde, plus je vois
Que seul jouir est bon, que le reste n'est rien.
137
Jusqu'à quand ce souci de posséder ou non,
De gaspiller mes jours dans le plaisir ou non ?
Remplis de vin ma coupe, ô Saghi, car j'ignore,
Si respirant cet air, je le rendrai ou non.
138
Avant l'instant joyeux où nous battons des mains
Pour fouler à nos pieds tristesses et chagrins,
Debout, buvons avant que se lève l'aurore,
Que se lèvent, nous morts, tant de nouveaux matins.
139
Ma lèvre aux lèvres de la cruche a dit tout bas
Pourrais-tu m'obtenir plus de jours ici-bas ?
Ses lèvres en secret ont averti ma lèvre :
Bois du vin : en ces lieux tu ne reviendras pas.
140
Enivre-toi, Khayam, et tu seras heureux,
Jouis d'une tulipe en fleur, et sois heureux.
Puisque ce monde court au néant, imagine
Que tu n'es plus, et tant que tu es, sois heureux.
141
Demain, je ne veux plus vivre hypocritement :
J'irai boire du vin malgré mes cheveux blancs.
De soixante-dix ans déjà ma coupe est pleine ;
Quand jouirai-je donc si ce 'n'est maintenant ?
142
Ces cieux voûtés sont à l'image de nos dos,
L'Oxus, ce sont nos pleurs dont se gonflent ses eaux,
Nos vains tourments, l'Enfer n'en est qu'une étincelle,
Notre seul Paradis, c'est un jour de repos.
143
Veux-tu en égoïste ainsi vivre sans cesse,
Méditer l'être ou le néant ? Vaine sagesse !
Bois du vin : il vaut mieux consacrer cette vie
Porteuse de chagrin au sommeil, à l’ivresse.
Labels: poésie
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