Monday, October 18, 2010

8 octobre

Bonjour,

Le 8 octobre, je vous ai dit que j’avais beaucoup aimé votre proposition. J’avais évoqué Borges. L’idée d’un instant qui contient tous les instants. Pour cela, échapper au temps pour entrer dans la durée, comme la durée du son du verre qu’on heurte avec une fourchette presque par inadvertance. Une durée singulière, celle du son, qui se développe dans un autre temps. J’avais été aussi fasciné par la simultanéité des plans. Elle renforçait la soumission à la durée d’un évènement, d’un non-évènement ou d’un mot. J’avoue avoir pensé aussi à Pasolini, sans doute parce que l’acteur faisait penser par son physique comme par sa présence immédiate – et pourtant distanciée – à ses personnages. A l’incroyable interpellation de ses personnages.

Voilà. Vous m’avez dit envoyez moi un mail.
C’est fait.

En attendant vos prochaines productions, très cordialement à vous

Dominique Legros



Merci !

Que vous ayez pensé à DES personnages est l'essentiel. Je n'ose jamais attendre une telle acuité chez les spectateurs. Et c'est pourtant ce qu'on vise (je crois ce que vous dites réjouira aussi Thomas Gonzalez). Il y a eu un spectacle qui se déroulait (pendant trente-cinq premières minutes) dans le noir total et qui, là, a déclenché pas mal de création chez les spectateurs, le noir renvoyant immédiatement chacun à son monde intérieur. Il y a eu un livre d'or. Mais ce que nous cherchons – sans utiliser de nouveau ce moyen radical (et interdit dorénavant) – est toujours la même chose. Borges, c'est la Bible, pour moi, portative, en tout cas au niveau du cœur. Nous redonnons la pièce à Lausanne les 3, 4 et 5 décembre. Voici quelques photos-souvenir (de Sylvain Couzinet-Jacques).

Au plaisir

Yves-Noël

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