Dieu n'était pas marié
Photo Sylvain Couzinet-Jacques. Thomas Gonzalez dans La Mort d'Ivan Ilitch.
« Vos textes et votre théâtre semblent beaucoup travailler l’idée de « temps suspendu » et de « temps présent »…
– C’est exactement cela. Je crois que l’un des rôles essentiels du théâtre est de permettre au public de faire l’expérience d’un temps différent de celui qu’il ressent dans sa vie quotidienne. Mon intérêt pour cette question du temps est très lié à cette extension du temps qui est à l’œuvre sur scène. En faire le sujet d’un texte n’est pas suffisant, j’ai besoin de le réaliser sur le plateau. »
« Par exemple, je m’ennuie si les corps des acteurs se bornent à accompagner les mots qu’ils disent. Un corps auxiliaire – qui se contente de « tracer » la trajectoire des mots – me semblait « appauvrir » l’expression. J’ai donc demandé aux acteurs de séparer leur corps de leur discours. De générer leurs mouvements en partant de ce que j’appelle des « images » ou des « sensations », quelque chose qui, en général, précède les mots lorsque nous parlons. Et ce que vous voyez, c’est une solution. Une solution qui n’est que temporaire : je ne cesse de travailler avec les acteurs et de développer plus avant leurs mouvements. Dans mes pièces, je considère les mouvements des acteurs comme une sorte de « naturalisme », non pas au sens traditionnel du terme, mais comme une extension de celui-ci. Si je fais « danser » les acteurs, ce n’est pas délibérément. Ce n’est pas mon intention. Tout ce que j’ai conscience de faire, c’est d’essayer de prolonger le corps des acteurs.
L’une des choses importantes que je demande aux acteurs, c’est de bouger consciemment sur scène comme s’ils étaient en train d’improviser, même s’ils ont en réalité travaillé et mémorisé les mouvements un millier de fois. »
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1 Comments:
J'ai retrouvé cela chez Toshiki Okada et Nature Theatre of Oklahoma. Ce travail sur le temps et le geste coupé du texte.
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