Le Kitsch est partout (voyage)
(pour Isabelle Barbéris)
Quitter Paris, quitter l’homosexualité pour l’hétérosexualité de Bourgogne. A la gare, j’achète l’autobiographie d’un gros homophobe : Claude Lanzmann, Le Lièvre de Patagonie. Faut dire qu’en le feuilletant, je suis tombé sur une perle : Francis Ponge souffrait de priapisme (sa femme aussi en souffrait…) : il était en érection permanente. On nous cache tout, on nous dit rien, mais c’était sans compter sur Claude Lanzmann… Après Shoah, la Vérité, la vérité kitsch, par le petit bout de la lorgnette. Le priapisme de Ponge… Je vous tiens au courant des autres « perles », il doit y en avoir d’autres, le collier semble lourd. Dès la troisième page : du mal de Jean Genet. Hier, j’ai écouté (encore, on n’en peut plus…) Houellebecq par Laure Adler. Elle a fini par lui demander s’il aimait Jean Genet : non, kitsch. P. aime beaucoup Mathieu Riboulet (L’Amant des morts, etc.) et je ne suis pas loin de céder à son insistance : les phrases sont très belles et certaines semblent des modèles de l’écriture de P. Mais, l’autre jour, on a le tort d’aller voir la tête du type sur Internet. Beau. Ressemble à un El Greco. Mais voici l’interview et la lecture d’un extrait par l’auteur : kitsch. Ah, là, là…
La brume ou de la fumée sur les champs, ou sur les vitres… Il a tellement plu et le soleil maintenant altère un peu la terre spongieuse recouverte de mousse ou d’un duvet d’herbe, des forêts presque livides, transparentes, traditionnelles. Les bêtes sont délicates hologrammes… La forêt longe le vingtième siècle ou le train. Rails : libre et souple guillotine. La verdure livide et le sang coule des têtes. Froid de conservure et rivière de bave argentée. La grande falaise au-dessous du ciel est un mirage de château. Il y a, lorsque le train se courbe, se penche ou se déroute, des miroirs ou des trouées qui blessent l’œil. Armure de ta poitrine magnifiée. Tout se mange, se démange. Dans « contempler », il y a « temple ». Mot parfait. Je contemple donc ni au ciel ni au sein, mais au cœur puisque la région terrestre et le ciel ne font qu’un. Paradis invraisemblable, c’est ici. Il y a même des petites fermettes, vois comme Dieu est gentil… On a laissé construire des petites gares, des petites fermes. On a laissé déporter les Juifs. La peur ne vient pas des autres bêtes, mais des hommes. Et l’orvet sale, au dos gonflé, qui s’étale dans le champ. La ronde éclairage des étangs. Tunnels de sang. Les grandes chaussures de la Bourgogne. La ville de Dijon surgit remplie d’eau.
Quitter Paris, quitter l’homosexualité pour l’hétérosexualité de Bourgogne. A la gare, j’achète l’autobiographie d’un gros homophobe : Claude Lanzmann, Le Lièvre de Patagonie. Faut dire qu’en le feuilletant, je suis tombé sur une perle : Francis Ponge souffrait de priapisme (sa femme aussi en souffrait…) : il était en érection permanente. On nous cache tout, on nous dit rien, mais c’était sans compter sur Claude Lanzmann… Après Shoah, la Vérité, la vérité kitsch, par le petit bout de la lorgnette. Le priapisme de Ponge… Je vous tiens au courant des autres « perles », il doit y en avoir d’autres, le collier semble lourd. Dès la troisième page : du mal de Jean Genet. Hier, j’ai écouté (encore, on n’en peut plus…) Houellebecq par Laure Adler. Elle a fini par lui demander s’il aimait Jean Genet : non, kitsch. P. aime beaucoup Mathieu Riboulet (L’Amant des morts, etc.) et je ne suis pas loin de céder à son insistance : les phrases sont très belles et certaines semblent des modèles de l’écriture de P. Mais, l’autre jour, on a le tort d’aller voir la tête du type sur Internet. Beau. Ressemble à un El Greco. Mais voici l’interview et la lecture d’un extrait par l’auteur : kitsch. Ah, là, là…
La brume ou de la fumée sur les champs, ou sur les vitres… Il a tellement plu et le soleil maintenant altère un peu la terre spongieuse recouverte de mousse ou d’un duvet d’herbe, des forêts presque livides, transparentes, traditionnelles. Les bêtes sont délicates hologrammes… La forêt longe le vingtième siècle ou le train. Rails : libre et souple guillotine. La verdure livide et le sang coule des têtes. Froid de conservure et rivière de bave argentée. La grande falaise au-dessous du ciel est un mirage de château. Il y a, lorsque le train se courbe, se penche ou se déroute, des miroirs ou des trouées qui blessent l’œil. Armure de ta poitrine magnifiée. Tout se mange, se démange. Dans « contempler », il y a « temple ». Mot parfait. Je contemple donc ni au ciel ni au sein, mais au cœur puisque la région terrestre et le ciel ne font qu’un. Paradis invraisemblable, c’est ici. Il y a même des petites fermettes, vois comme Dieu est gentil… On a laissé construire des petites gares, des petites fermes. On a laissé déporter les Juifs. La peur ne vient pas des autres bêtes, mais des hommes. Et l’orvet sale, au dos gonflé, qui s’étale dans le champ. La ronde éclairage des étangs. Tunnels de sang. Les grandes chaussures de la Bourgogne. La ville de Dijon surgit remplie d’eau.
Labels: bourgogne
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