Friday, April 15, 2011

L'Edito-fleuve de Jean-Marc Adophe

Jean-Marc Adolphe publie un édto-fleuve surtout sur la (fausse, à mon sens) affaire Olivier Py-Frédéric Mitterrand (cliquer sur le titre pour y accéder en entier). Je recopie ici la partie me concernant (avec en dessous une « précision » supplémentaire...)






A Versailles, c’est le petit festival Plastique Danse Flore, porté quasi bénévolement par un danseur-interprète, Frédéric Seguette, qui risque fort de passer à la trappe. La demande de subvention 2011 pour ce projet n’a même pas été présentée au Conseil municipal, au motif que certains spectateurs auraient été choqués par l’édition 2010, qui accueillait notamment une performance d’Yves-Noël Genod. Habituellement, Plastique Danse Flore se déroule dans l’enceinte du Potager du Roi, qui, malgré son nom, se tient à l’écart des touristes en goguette. Mais en septembre dernier, Yves-Noël Genod avait jeté son dévolu sur le parc Balbi, attenant. Il promettait « un grand bazar avec des moments magiques », « une folie réjouissante ». Réjouissante, elle le fut assurément : non seulement elle mêlait des artistes français et congolais, mais de surcroît, un « intervenant extérieur » eut le bon goût d’y faire irruption dans le plus simple appareil, seulement vêtu d’un gilet de sauvetage. Autant dire, une sorte d’Apollon Musagète relooké par Jeff Koons ! Sans qu’aucune plainte officielle ne fut déposée, un quidam en alla se plaindre, photo à l’appui, aux édiles versaillais, qui ont donc jugé qu’une quéquette libérée (enfin, on suppose, on n’y était pas) était plus choquante que les atrocités kitsch de Jeff Koons. A moins que ce ne soit la présence de danseurs congolais (donc, supposés noirs) qui ait offusqué la bienséance versaillaise. Comme le dit Frédéric Séguette (cependant soucieux de préserver l’avenir), « Versailles est une ville très attachée à ses valeurs ». Yves-Noël Genod, dégagé de ces fausses pudeurs, le dit autrement : « Ma performance sauvage s’opposait à toute la misère de la société française d’extrême-droite qui domine la France et particulièrement en ce moment et particulièrement à Versailles. » A Versailles, il faut savoir qu’un sou est un sou. Dans sa grande mansuétude, la Ville accordait jusqu’alors à Plastique Danse Flore une subvention de… 500 € ! Mais cette symbolique obole conditionne la participation du Conseil général des Yvelines, qui elle-même conditionne, etc., etc. Il ne reste plus à Frédéric Séguette qu’à aller faire Plastique Danse Flore au Congo, où il n’y a pas de Versaillais…






La précision, c'est que je ne parle pas dans mes notes d'intention de « grand bazar », je parle plutôt de haute couture ou de mécanique de précision. C'est très précis, ce métier, c'est comme naviguer (et comme le chante Jeanne Balibar dans le spectacle 1er avril : « Naviguer, c'est précis, mais vivre, c'est pas précis ») La notion de bazar a été convoquée à la dernière minute. Ce qui a été travaillé (très bien), à Versailles, c'est un quatuor (Dinozord, Papy Ebotani, Marlène Saldana et Thomas Scimeca) – qui s'appelait L'Echange (comme la pièce de Paul Claudel) – prévu pour un public d'une jauge entre quatre-vingt et cent cinquante. Nous avons joué un premier jour devant le maximum de cette jauge : cent-cinquante, mais le lendemain (le dimanche), il y avait soudain trois cents ou trois cent cinquante personnes. Que faire ? Les retenir à la grille ? Incroyablement trop (et dont un connard* au moins qui a pris des photos pour les montrer à la mairie). J'ai alors décidé (avec Frédéric Segette), d'accepter la foule, de ne pas refouler la populace (croisant les doigts pour les risques que cela comportait), mais j'ai demandé à des amis performers repérés dans le public de participer aussi à L'Echange, de nous aider à fonder un événement puisque le quatuor, malgré la force de ses interprètes, risquait d'être noyé dans la foule non pas assignée à une place, mais constamment mobile. Ce fut merveilleux. Tout le monde a aimé (sauf le connard*). Il y avait donc une partie très travaillée, une autre improvisée, un échange entre les deux. Certains performers ajoutés, très perfomants (Jonathan Capdevielle) d'autres plus discrets (Frédéric Danos) (mais, dans son cas, quéquette à l'air, ce que j'aurais probablement rectifié – si, si... – si nous l'avions travaillé – même, moi, ça m'a choqué – Mais Frédéric est un activiste...)

Mais Jean-Marc Adolphe est proprement merveilleux ! Je regrette, je ne lui ai pas donné un sou pour son projet de quotidien (ou d'hebdomadaire, je ne sais plus). Je ne sais pas où ça en est. Je crains que ce encore nouveau projet ait fait peur un peu à tout le monde (Mathilde Monnier m'a dit qu'elle n'avait rien donné non plus...) Mais sans Jean-Marc Adolphe, imaginez le monde !...






* Excusez-moi, je voulais dire « canard ».

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