Une intelligence domestiquée sous contrôle de l’inconscient
Je repensais que Luigia (qui me donne des cours de technique Alexander) avait eu peur que ce soit contagieux, la maladie de Lyme, ça m’avait fait rire… Une semaine tumultueuse s’achevait, une semaine où j’avais vu médecin sur médecin – mais la médecine me stresse, ça n’avait fait qu’empirer mon état. Je ne désirais que des bords de mer, j’avais la nostalgie – à cette période – des vacances de mon enfance ; je feuilletais quelques livres : les livres aussi ne parlaient que de ça. Mais je ne pouvais lire – laborieusement – que des magazines (dans les salles d’attente) ; je me disais qu’on pouvait trouver Dieu partout, j’essayais de me rassurer par les phrases de grande sagesse des interviews d’actrice.
« GQ : Vous m’avez dit un jour que pour aborder une fille, il faut dire : « Vous avez l’air absent, mais rien ne vous échappe. » Sur certaines femmes mélancoliques, très belles, et que personne n’ose aborder, type Léa Seydoux, cette phrase peut marcher.
AD : Il faut vraiment le dire mezza voce, comme si on avait compris quelque chose d’essentiel. Et, là, c’est du feu… »
Le feu… Voilà le type de livre que je pourrais lire. Le feu, par Gaston Bachelard. J’avais L’Eau et les Rêves, le livre que je lisais quand j’étais encore avec Pierre, à Avignon, mais il me fallait Psychanalyse du feu.
Chapitre 1er. Feu et respect. (Je lis sur Wikipédia.) Bachelard s’attache dans ce chapitre à décrire l’élément « feu ». Le feu est à la fois mouvement et principe contradictoire. « Tout ce qui change vite s’explique par le feu », affirme-t-il. Il représente à la fois le bien et le mal : il brille au paradis, il brûle en enfer. Il veut tenter de faire une psychanalyse de la pensée objective : trouver les causes inconscientes à la base même de la connaissance scientifique et empirique. Il nous explique que ce qu’on connaît d’abord du feu, c’est qu’on ne doit pas le toucher. Il donne ensuite une définition du complexe de Prométhée : « toutes les tendances qui nous poussent à savoir autant que nos pères, plus que nos pères, autant que nos maîtres, plus que nos maîtres »
Pierre, mon Pierre… Quel dommage qu’il soit maintenant avec ce pianiste idiot… Enfin, voilà ce qu’il arrive quand on aime un homosexuel : ça ne mène jamais à rien. Si encore il avait le temps pour l’amitié… ça me suffirait. Mais, ça aussi, c’est une loi que j’avais découverte – jamais démentie – depuis des années : les homosexuels n’ont jamais de temps pour l’amitié, toujours et seulement pour l’amour. Et pour une seule forme d’amour – mais, celle-ci, je la comprenais : l’amour qui fusionne.
Mais, peut-être que je me trompais, personne n’a vraiment le temps pour l’amitié et tout le monde est malheureux autour d’eux qui s’aiment. Arielle Dombasle le racontait – je crois que c’est elle – que son père était très amoureux de sa nouvelle femme et qu’elle ne le voyait jamais, qu’elle vivait avec des nounous… Je ne sais plus si c’est Arielle Dombasle, cette histoire m’en rappelle une autre. « Qu’est-ce que tu préfères, avoir raison ou être heureux ? », disait le prof de danse pour se faire comprendre. « Moi, je préfère être heureux. » Et cela me faisait penser à l’hémisphère droit décrit dans une vidéo sur YouTube par Jill Bolte Taylor (« If Liz Taylor is rich, I am Notte », chante Pierre Notte…)
« GQ : Mais vous n’avez jamais eu envie d’être populaire, commerciale ?
AD : J’aime les chemins qui bifurquent, la marginalité, l’obscurité, la torture. Je suis très romantique et l’époque ne l’est pas. »
Tout gagne – tout réconforte.
« Et cette espèce de vertige, d’identité non figée, de jeu perpétuel, de kaléidoscope, c’est merveilleux. »
Fatigue de peur, d’amour, d’odeur, la belle Arielle (Dombasle) comme une poupée indéfectible. Je lis son interview dans GQ et je la comprends mieux (je pense à Laurent Goumarre qui l’adore). En fait, elle explique très bien qu’elle réalise son rêve de petite fille. « Et ce que je vis maintenant est exactement la femme que j’ai imaginée à treize ans. Et je m’imaginais quelqu’un de très brillant, adulé d’amour, ce que je suis. C’est absurde, mais c’est un rêve d’enfant qui s’est réalisé. Et j’imaginais toujours que je serais la seule de ma catégorie et qu’avec moi s’éteindrait quelque chose d’unique. »
« GQ : Vous m’avez dit un jour que pour aborder une fille, il faut dire : « Vous avez l’air absent, mais rien ne vous échappe. » Sur certaines femmes mélancoliques, très belles, et que personne n’ose aborder, type Léa Seydoux, cette phrase peut marcher.
AD : Il faut vraiment le dire mezza voce, comme si on avait compris quelque chose d’essentiel. Et, là, c’est du feu… »
Le feu… Voilà le type de livre que je pourrais lire. Le feu, par Gaston Bachelard. J’avais L’Eau et les Rêves, le livre que je lisais quand j’étais encore avec Pierre, à Avignon, mais il me fallait Psychanalyse du feu.
Chapitre 1er. Feu et respect. (Je lis sur Wikipédia.) Bachelard s’attache dans ce chapitre à décrire l’élément « feu ». Le feu est à la fois mouvement et principe contradictoire. « Tout ce qui change vite s’explique par le feu », affirme-t-il. Il représente à la fois le bien et le mal : il brille au paradis, il brûle en enfer. Il veut tenter de faire une psychanalyse de la pensée objective : trouver les causes inconscientes à la base même de la connaissance scientifique et empirique. Il nous explique que ce qu’on connaît d’abord du feu, c’est qu’on ne doit pas le toucher. Il donne ensuite une définition du complexe de Prométhée : « toutes les tendances qui nous poussent à savoir autant que nos pères, plus que nos pères, autant que nos maîtres, plus que nos maîtres »
Pierre, mon Pierre… Quel dommage qu’il soit maintenant avec ce pianiste idiot… Enfin, voilà ce qu’il arrive quand on aime un homosexuel : ça ne mène jamais à rien. Si encore il avait le temps pour l’amitié… ça me suffirait. Mais, ça aussi, c’est une loi que j’avais découverte – jamais démentie – depuis des années : les homosexuels n’ont jamais de temps pour l’amitié, toujours et seulement pour l’amour. Et pour une seule forme d’amour – mais, celle-ci, je la comprenais : l’amour qui fusionne.
Mais, peut-être que je me trompais, personne n’a vraiment le temps pour l’amitié et tout le monde est malheureux autour d’eux qui s’aiment. Arielle Dombasle le racontait – je crois que c’est elle – que son père était très amoureux de sa nouvelle femme et qu’elle ne le voyait jamais, qu’elle vivait avec des nounous… Je ne sais plus si c’est Arielle Dombasle, cette histoire m’en rappelle une autre. « Qu’est-ce que tu préfères, avoir raison ou être heureux ? », disait le prof de danse pour se faire comprendre. « Moi, je préfère être heureux. » Et cela me faisait penser à l’hémisphère droit décrit dans une vidéo sur YouTube par Jill Bolte Taylor (« If Liz Taylor is rich, I am Notte », chante Pierre Notte…)
« GQ : Mais vous n’avez jamais eu envie d’être populaire, commerciale ?
AD : J’aime les chemins qui bifurquent, la marginalité, l’obscurité, la torture. Je suis très romantique et l’époque ne l’est pas. »
Tout gagne – tout réconforte.
« Et cette espèce de vertige, d’identité non figée, de jeu perpétuel, de kaléidoscope, c’est merveilleux. »
Fatigue de peur, d’amour, d’odeur, la belle Arielle (Dombasle) comme une poupée indéfectible. Je lis son interview dans GQ et je la comprends mieux (je pense à Laurent Goumarre qui l’adore). En fait, elle explique très bien qu’elle réalise son rêve de petite fille. « Et ce que je vis maintenant est exactement la femme que j’ai imaginée à treize ans. Et je m’imaginais quelqu’un de très brillant, adulé d’amour, ce que je suis. C’est absurde, mais c’est un rêve d’enfant qui s’est réalisé. Et j’imaginais toujours que je serais la seule de ma catégorie et qu’avec moi s’éteindrait quelque chose d’unique. »
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