Eloge de la trace
Mathilde, je me souviens, un journaliste – que nous ne nommerons pas ! – l’avait descendue dans un magazine à grand tirage. Mathilde était furieuse. Ce jour-là, elle me disait qu’elle allait « se le faire ». « Tu vas lui écrire ? – Non, je vais le coincer. Tuer sans laisser de trace. » Je me souviens de la phrase qui m’avait assez fasciné pour que je l’inscrive dans un texte. C’est Guillaume Allardi qui prononçait ces mots dans Domaine de la jalousie, le très beau spectacle qu’il a eu la disponibilité de faire avec moi (à Marseille, au festival actOral). J’y repense parce que, moi, moi aussi, il m’arrive des malheurs aujourd’hui (certes pas avec des journalistes, peuple que j’adore). Moi aussi, j’ai envie de tuer. Mais je publie immédiatement ce que j’écris dans cette envie. En fait, ne m’intéressent que les traces. Je pensais ça.
« Ainsi je cours de course debridée
Quand la fureur en moi s'est desbordée...
Elle me dure ou le cours du soleil,
Quelquefois deux, quelquefois trois... »
« Ainsi je cours de course debridée
Quand la fureur en moi s'est desbordée...
Elle me dure ou le cours du soleil,
Quelquefois deux, quelquefois trois... »
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