Monday, August 08, 2011

Comme nous tous faisons une œuvre de notre vie…




Mon blog est exagéré. J’aimerais beaucoup écrire des choses plus exagérées (inventées). Quand j’en écris, je suis content car elles me semblent plus vraies. Alors ça donne des choses un peu étranges quand mon père y fait allusion : « J’ai lu dans ton blog… » Je lui donne des précisions, je ne sais pas sur quoi : j’ai oublié à peu près les circonstances et j’ai oublié comment je les ai décrites. Mais je sais que tout est à peu près faux. « J’ai lu dans ton blog que tu avais hérité de costumes Yves Saint Laurent… » Euh… C’était probablement un rêve… A propos de rêve, je rêve toutes les nuits, en ce moment, (enfin, le matin, j’imagine, puisque je m’en souviens) que je fais des mises en scène. Elles sont merveilleuses, inouïes, des apparitions. Je file du mauvais coton si je me mets à rêver au lieu d’agir, Marguerite Duras ne serait pas contente. J’ai revu Johannes Dragon hier. Je ne voulais parler que de Dieu ou de sexe ou alors agir, baiser, se toucher, faire des photos, enfin, faire quelque chose d’utile (à la communauté), mais, en fait, non, il m’a entraîné dans sa culture allemande, à se promener et à disserter. Mais, à la fin, j’ai eu l’impression d’avoir beaucoup parlé et d’avoir eu du plaisir même à ça, même à écouter ce que je disais. (Car c’est, en fait, le problème, je n’aime pas parler parce que j'ai l'impression que je reparle.) Il m’écoutait. Après tout, dans mon état, tout soigne, et être écouté est un flottement qui maintient en vie. Il me faut tellement être aimable avec moi-même. C’est terrifiant, cette attention qu’il me faut maintenant avoir envers Yves-Noël. Sous peine de ne plus pouvoir. Je suis allé au Satsang de Pamela et, comme toujours, son pouvoir de bienfaisance est immense, naturel. J’avais pris quelques notes, mais c’est difficile de s’en servir – j’essayais dans le Campingbus de les lire à Johannes – parce que ce sont des choses volatiles comme la vie, immédiatement volatiles, énoncées au minimum. A peine quelqu’un lui dit : Tu as dit que… « J’ai dit ça, moi ? certainement pas… » Comme Kafka, les mots sont brûlés ou devraient l'être. Le message s’autodétruit immédiatement avec la transmission. Mais, après la séance, dans le bonheur qui flottait, la « communauté » ouverte, j’ai ouvert au hasard un livre posé sur une table basse de salon. Il s’agissait de Through the Looking-Glass. Ça, je l’ai recopié aussi : « « What do you call yourself ? » the Fawn said at last. Such a soft sweet voice it had ! « I wish I knew ! » thought poor Alice. She answered, rather sadly, « Nothing, just now. » » Gérard était étonné de la similitude de ce qui était écrit avec ce que nous venions de vivre. Mais enfin, Gérard, tu ne sais donc pas ? A chaque fois que nous ouvrons un livre au hasard, nous y lisons, je dirais : noir sur blanc, ce que notre âme y met. Pamela ne le disait-elle pas ? On n’entre en résonance qu’avec des choses identiques, donc tu peux te reposer. « – Pourquoi ? – Pourquoi pas ? », me répondait aussi Johannes.

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