Rapidité de la critique (passionnée)
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Présenté en diptyque avec – je peux, – oui est l’autre versant du métier d’acteur. La performance interroge le vide d’après succès. Un spectacle d’absence dans lequel le vivant surgit là où on ne l’attend pas. Radical et surprenant.
L’installation est la même que pour Je peux. A la lumière du jour dans une salle située tout près de la piscine de la Cité internationale, le public entre et s’installe tout autour d’une rangée de sièges verts. Une différence de taille est là, la scène est vide de comédien.
Viendra d’abord une brume, au départ comme un nuage nucléaire devenant nuage et nappe. Puis des sons, des bruits, de la musique. Des extraits de Je peux, une tempête, une voix de soprano, un orchestre qui s’accorde, un public qui rit sont autant des murmures qui nous parviennent, à nous spectateurs, loin derrière le rideau. Et nous voilà seuls, un après-midi trop chaud de décembre, éclairés par la seule lumière déclinante. Nous spectateurs devront être attentifs, remplir nos yeux d’un rien où tout se passe. Cette lente introduction est en fait le prologue auquel aucun spectacle ne nous donne accès. Que reste-t-il de la voix du comédien quand le rideau tombe. Comment affronter cette énigme du spectacle vivant qui fait que chaque représentation est différente et par définition, succède à la précédente, l’effaçant ?
Par le biais de cette lumière basse, Yves-Noël Genod rend notre audition surpuissante. Plongés dans un état méditatif, tout devient théâtre. Une spectatrice qui se lève et quitte la salle, l’ouvreuse qui la guide, un couple qui rit, un homme qui tousse, une femme qui décroise les jambes, ces petits événements décuplent d’importance, interrogeant une fois de plus pour le metteur en scène, présent dans le public, la place du spectateur.
Sans dévoiler la suite, disons juste qu’aucun dialogue n’aura lieu. Qu’il vous sera donné l’occasion d’écouter la critique d’un spectacle de façon inattendue, d’assister à une décoration de sapin s’amusant des symboles, alors que certains tentent de réparer la télé qui doit donner accès à une captation, exercice impossible par définition puisqu’il est impossible de saisir le vivant.
Bien plus subversif que Rodrigo Garcia, Yves-Noël Genod continue de décaler les genres. Il réussit à faire un spectacle sur l’effacement, sur la hantise de la mort rodant autour de nous. Il s’installe un climax mélancolique produisant quelque chose de rare pour le genre, mais quel genre ? Ni performance, ni théâtre, ni installation, Oui navigue entre les styles. On se sent bien confortable après son spectacle dans lequel il se débrouille pour éviter le moment des applaudissements. Comment, mais avec du champagne voyons !
Le 09 décembre 2011, par Amélie Blaustein Niddam.
Présenté en diptyque avec – je peux, – oui est l’autre versant du métier d’acteur. La performance interroge le vide d’après succès. Un spectacle d’absence dans lequel le vivant surgit là où on ne l’attend pas. Radical et surprenant.
L’installation est la même que pour Je peux. A la lumière du jour dans une salle située tout près de la piscine de la Cité internationale, le public entre et s’installe tout autour d’une rangée de sièges verts. Une différence de taille est là, la scène est vide de comédien.
Viendra d’abord une brume, au départ comme un nuage nucléaire devenant nuage et nappe. Puis des sons, des bruits, de la musique. Des extraits de Je peux, une tempête, une voix de soprano, un orchestre qui s’accorde, un public qui rit sont autant des murmures qui nous parviennent, à nous spectateurs, loin derrière le rideau. Et nous voilà seuls, un après-midi trop chaud de décembre, éclairés par la seule lumière déclinante. Nous spectateurs devront être attentifs, remplir nos yeux d’un rien où tout se passe. Cette lente introduction est en fait le prologue auquel aucun spectacle ne nous donne accès. Que reste-t-il de la voix du comédien quand le rideau tombe. Comment affronter cette énigme du spectacle vivant qui fait que chaque représentation est différente et par définition, succède à la précédente, l’effaçant ?
Par le biais de cette lumière basse, Yves-Noël Genod rend notre audition surpuissante. Plongés dans un état méditatif, tout devient théâtre. Une spectatrice qui se lève et quitte la salle, l’ouvreuse qui la guide, un couple qui rit, un homme qui tousse, une femme qui décroise les jambes, ces petits événements décuplent d’importance, interrogeant une fois de plus pour le metteur en scène, présent dans le public, la place du spectateur.
Sans dévoiler la suite, disons juste qu’aucun dialogue n’aura lieu. Qu’il vous sera donné l’occasion d’écouter la critique d’un spectacle de façon inattendue, d’assister à une décoration de sapin s’amusant des symboles, alors que certains tentent de réparer la télé qui doit donner accès à une captation, exercice impossible par définition puisqu’il est impossible de saisir le vivant.
Bien plus subversif que Rodrigo Garcia, Yves-Noël Genod continue de décaler les genres. Il réussit à faire un spectacle sur l’effacement, sur la hantise de la mort rodant autour de nous. Il s’installe un climax mélancolique produisant quelque chose de rare pour le genre, mais quel genre ? Ni performance, ni théâtre, ni installation, Oui navigue entre les styles. On se sent bien confortable après son spectacle dans lequel il se débrouille pour éviter le moment des applaudissements. Comment, mais avec du champagne voyons !
Le 09 décembre 2011, par Amélie Blaustein Niddam.
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