Saturday, February 25, 2012

Précipite-moi




On crie dans la rue nue, dans la vie nue, dans l’attente nue, on crie « Joyeux anniversaire ». Tout à l’heure, Luigia est allée dans la loge et elle imaginait qu’elle amenait une personne du public et la soignait (« Je m’occupe de vous personnellement »). Je l’entendais parler, heureux de constater que l’acoustique était très bonne (on entendait ce qui se passait derrière le mur). Plus tôt, Laurence Mayor avait dit du Nietzsche – magnifiquement (maison de la Poésie, du 8 mars au 1er avril), j’avais même essayé avec elle l’un des textes dans le bruit des fenêtres ouvertes, le monde de l’Ouest parisien, de la grande richesse, des Champs-Elysées, de l’avenue Montaigne, du Palais de l’Elysée, de la rue sans grâce, de la voiture publique, de la voiture et des klaxons – et Laurence Mayor habitée surnaturellement – et naturellement – par une présence aussi exacte que celle de Rimbaud, celle de Nietzsche, présence au monde. Entre les deux, manger au Victory et revu le jardinier voleur de roses. Plus tard, l’exposition de Yann Kersalé, resté une heure, et puis les lumières de la ville toutes ensuite de Kersalé, car le sol et la nuit noire étaient grise et mouillé. Passé à La Hune, recopié ce poème d’Eluard (tiré de Souvenirs de la maison des fous). C’est pour ce poème que je vous raconte un peu de ma vie d’aujourd’hui :



Le visage pourri par des flots de tristesse
Comme un bois très précieux dans la forêt épaisse
Elle donnait aux rats la fin de sa vieillesse
Ses doigts leur égrenaient gâteries et caresses

Elle ne parlait plus elle ne mangeait plus.

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