Tuesday, March 20, 2012

Gratitude




Lundi 19 mars 2012

Jean-Pierre Thibaudat,

Je voudrais quand même vous remercier pour l’exactitude de votre texte qui m’a sidéré ! J’avais peur que ce spectacle – dont je disais aux acteurs que j’en étais absolument fan – ne soit pas compris. D’ailleurs, il ne l’a pas été par tous (ce qui est bien normal) – mais, par ceux qui l’ont compris, il semblerait qu’il l’ait été au-delà de toute mon imagination, réellement. C’est vous qui avez lancé la nouvelle. Pour tout vous dire, cet article paraissant avant la première, j’ai mis une nuit et un jour (jusqu’à la première) à m’en remettre ! La référence au spectacle absolu, Regard du sourd, m’ayant abasourdi, même délicatement mise en abîme, j’ai dû appelé Claude Régy et mon psy pour sortir la tête de l’eau ! J’en tremblais.

Ce spectacle devait receler bien de l’amour, pour que vos mots en diffusent autant (aussi dans ceux des autres)… Ces mots me confortent dans l’idée – déjà exprimée – qu’au théâtre, il n’y a qu’un seul thème, qu’un seul sens, qu’une seule force, que c’est bien d’amour dont il s’agit. D’ailleurs ne dit-on pas le « spectacle vivant » ? Rien n’est caché. Mais vous savez tout ça depuis plus longtemps que moi malgré votre apparence absolument juvénile. Bouleversé que le plus grand critique théâtral que je connaisse qui m’a formé véritablement toute ma vie – je dirais : au moins depuis l’article – amoureux, déjà – sur Grand et petit, Villeurbanne et Paris, avec les entretiens avec les comédiens, etc., parviennent – et si délicatement – comme sur la rive où j’ai l’air de me tenir… (Mais je me suis réellement demandé de qui vous parliez en lisant ce « Genod », j’ai même pensé que ça ne pouvait quand même pas être mon père…)

Le phénomène de mondes qui se catapultent s’est reproduit quand Dominique Issermann, elle aussi guide, de loin en loin, de toute ma vie, est venue voir le spectacle et la décrit ensuite dans ses moindre détails – et d’images et de sens – avec une vitalité d’ogresse, littéralement comme si elle l’avait créé elle-même ! Nous sommes maintenant à tu et à toi ! J’ai reconnu son œuvre comme je reconnais la vôtre ! Eh bien, cela m’épate, cela me sidère…

Nous sommes tous maintenant avec « un peu le baby blues », comme dit Valérie, ce matin… Evidemment, nous aurions pu jouer plus longtemps, la douceur, l’enveloppement de ce qu’il s’est passé entre les actrices, les acteurs et entre les actrices et les acteurs et le public nous en donnait le droit, nous aurions pu jouer toute une saison de printemps, disons… Mais le théâtre continue ailleurs, partout, et dans les cœurs…

Avec toute mon immarcescible gratitude,

Yves-Noël Genod






(Cliquer sur le titre pour accéder à l'article de Jean-Pierre Thibaudat.)

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