Mon chéri,
Je suis si souvent élogieux avec toi et ton travail, je l'ai été et le serai encore, je crois que ceci m'autorise à te dire ce que j'ai pensé du spectacle hier. D'abord, et c'est sûrement le plus important, il y a des images magnifiques, des tableaux qui me restent encore en tête. En particulier quand Jeanne, Valérie, Dominique et Marlène sont ensemble sur le plateau, on dirait les Trois Grâces, de Cranach sauf qu'elles sont quatre. Il faudrait aussi que je te dise bravo pour la lumière, l'utilisation de l'espace, le son, ce que tu fais du vivant, à savoir le laisser vivre, justement. Mais. Mais. Il y a un mais. Je ne saurais te dire pourquoi mais j'ai été moins emporté que lors de la première présentation il y a un mois. Je suis un peu resté sur ma faim. C'est bizarre parce que ce que j'ai vu hier est plus abouti et plus riche qu'il y a un mois mais j'ai eu l'impression que c'était moins « plein ». Est-ce que cela vient de moi ou du spectacle ? Je ne sais. On ne peut pas savoir. En plus tu dis qu'hier 15 minutes ont disparu, ont été volatilisées, comme par magie, alors qu'il ne manque rien au spectacle. Peut-être qu'hier le triangle des Bermudes est passé par là ?
Ce mail n'est que mon avis très subjectif. Comme j'ai pris l'habitude de t'écrire pour te dire tout le bien que je pense de toi, ça me paraît honnête de te dire, pour une fois, ma réserve.
Je t'embrasse, O
Oui, c'est possible. C'est-à-dire, ce qu'on gagne d'un côté, lumière, esthétique, on le perd de l'autre, aspect brut et déjeté. C'est autre chose, pour moi aussi, moins happening et plus « spectacle »... Je comprends tout à fait... Moi, j'aime beaucoup, mais c'est possible que l'impact soit moins surprenant, plus secret... C'est quand même un travail sur l'invisibilité, ce spectacle. C'est pour ça que je prends au sérieux la subtilisation du quart d'heure (comment faire disparaître un spectacle, on en a parlé...)
C'est-à-dire : il y a des images et il n’y en a aucune. Hier, j'ai eu l'impression d'un spectacle de la Ménagerie « flamboyant », au sens de gothique flamboyant, un art extrême jusqu'à la dentelle, mais moins fort, bien sûr, que le gothique dans sa force d'invention. On va voir s'il y a nécessité de brutaliser ce travail, que j'aime beaucoup beaucoup pour le moment...
Bisous
YN
Je suis si souvent élogieux avec toi et ton travail, je l'ai été et le serai encore, je crois que ceci m'autorise à te dire ce que j'ai pensé du spectacle hier. D'abord, et c'est sûrement le plus important, il y a des images magnifiques, des tableaux qui me restent encore en tête. En particulier quand Jeanne, Valérie, Dominique et Marlène sont ensemble sur le plateau, on dirait les Trois Grâces, de Cranach sauf qu'elles sont quatre. Il faudrait aussi que je te dise bravo pour la lumière, l'utilisation de l'espace, le son, ce que tu fais du vivant, à savoir le laisser vivre, justement. Mais. Mais. Il y a un mais. Je ne saurais te dire pourquoi mais j'ai été moins emporté que lors de la première présentation il y a un mois. Je suis un peu resté sur ma faim. C'est bizarre parce que ce que j'ai vu hier est plus abouti et plus riche qu'il y a un mois mais j'ai eu l'impression que c'était moins « plein ». Est-ce que cela vient de moi ou du spectacle ? Je ne sais. On ne peut pas savoir. En plus tu dis qu'hier 15 minutes ont disparu, ont été volatilisées, comme par magie, alors qu'il ne manque rien au spectacle. Peut-être qu'hier le triangle des Bermudes est passé par là ?
Ce mail n'est que mon avis très subjectif. Comme j'ai pris l'habitude de t'écrire pour te dire tout le bien que je pense de toi, ça me paraît honnête de te dire, pour une fois, ma réserve.
Je t'embrasse, O
Oui, c'est possible. C'est-à-dire, ce qu'on gagne d'un côté, lumière, esthétique, on le perd de l'autre, aspect brut et déjeté. C'est autre chose, pour moi aussi, moins happening et plus « spectacle »... Je comprends tout à fait... Moi, j'aime beaucoup, mais c'est possible que l'impact soit moins surprenant, plus secret... C'est quand même un travail sur l'invisibilité, ce spectacle. C'est pour ça que je prends au sérieux la subtilisation du quart d'heure (comment faire disparaître un spectacle, on en a parlé...)
C'est-à-dire : il y a des images et il n’y en a aucune. Hier, j'ai eu l'impression d'un spectacle de la Ménagerie « flamboyant », au sens de gothique flamboyant, un art extrême jusqu'à la dentelle, mais moins fort, bien sûr, que le gothique dans sa force d'invention. On va voir s'il y a nécessité de brutaliser ce travail, que j'aime beaucoup beaucoup pour le moment...
Bisous
YN
Labels: ménagerie correspondance
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