Monday, March 26, 2012

« Par hasard »




« Or voici ma bénédiction : au-dessus de toute chose comme son propre Ciel resté debout, comme son toit rond, comme sa cloche d’azur et son éternelle sécurité.

Car toutes les choses sont baptisées à la source d’éternité et par-delà le bien et le mal ; le bien et le mal ne sont que moites tribulations et ombres qui passent et nuages errants.

Au-dessus de toutes choses se tient le ciel Hasard, le ciel Innocence, le ciel Par Accident, le ciel Témérité, le ciel Exubérance.

« Par hasard », voilà la plus vieille noblesse du monde, je l’ai rendue à toutes choses, je les ai libérées de la servitude du but.

Cette liberté, je l’ai mise, telle une cloche d’azur, au-dessus de toutes choses lorsque j’enseignais que ni au-dessus d’elles ni à travers elles aucun « vouloir éternel » – ne veut.

A la place de ce vouloir, j’ai mis cette exubérance et cette folie :
« en toute chose une seule est impossible – être raisonnable ! »

Un peu de raison, il est vrai, une semence de sagesse dispersée d’étoile en étoile : au nom de la folie, de la sagesse est mêlée à toute chose !

Mais voici la bienheureuse certitude que j’ai trouvée en toutes choses : qu’elles préfèrent encore – danser sur les pieds du hasard !

Ô ciel au-dessus de moi, toi le pur, toi le haut ! Voici ce qui pour moi est maintenant ta pureté : que la raison n’a d’éternelles araignées, ni d’éternelles toiles d’araignées ; –

– que tu sois, pour moi, un piste de danse pour des hasards divins, que tu sois, pour moi, une table divine pour des dés divins et des divins joueurs de dés !

Mais tu rougis ? Est-ce la honte de notre tête à tête parce que maintenant – le jour vient ?

Ô Ciel au-dessus moi, toi le pudique !

Le monde est profond – et plus profond que jamais le jour ne l’a pensé. A la face du jour, il n’est pas permis de tout dire.

Or le jour vient, séparons-nous maintenant ! »

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