La Pauvreté de la chose dite
J’avais envie d’écrire une
lettre… Je voudrais boire aussi fort que possible les dernières
secondes de ma vie ici. J’écris moins bien à la main qu’à la machine, je
trouve. Néanmoins, l’ordinateur se cale mal dans le hamac deux places (qui donc
se reborde un peu trop). Il n’y a qu’une chose qui convienne au hamac, c’est
la lecture facile (après avoir bu du thé)…
La lettre doit-elle être longue ? Elle est écrite à la
seconde.
Je voudrais écrire comme
Sagan, comme Bardot, je lis aussi Clarisse Lispector (le cadeau de Wagner),
mais c’est incroyablement beau-difficile. C’est mystique. Et ça s’attaque à
l’inattaquable. Un peu comme Beckett, mais avec une langue de Virginia Woolf
(premières impressions). Mais elle dit des choses de Pamela. Ce n’est pas complètement
l’ambiance, ici. (Ça l’est partout…) Il y a un yacht de milliardaire depuis
quelques jours dans la baie. C’est too much. (On dit que les éoliennes sont
moches, mais alors ça !) Comment n’y a-t-il pas des amendes pour empêcher
que ces usines à gaz empêche le paysage ? Le paysage de la mer multiple. Et
sans limite. De la chasse de Clarisse. La pêche au néant. A la vie. De
Clarisse. Au lieu de ça, on a du bling-bling. Il paraît que Johnny Depp était
hier à Cargèse, ce qui console (mais à peine) de la présence du yacht :
« Et si c’était le sien ? », plane un peu…
La lettre doit-elle être
longue ? Elle parvient à la seconde. Les moyens modernes. De la diffusion
du sens. Le défi (du sens). Mes nuits sont plus belles que vos jours.
La première année où je suis venu
ici, Stéphane lisait Moins que zéro ; c’était Nathalie qui lui en faisait la lecture et je me souviens de lui
disant : « Que c’est bête, que c’est bête ! »
(Ici, un développement très
intelligent sur la bêtise serait bienvenu.)
Labels: corse voyage
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