Monday, August 20, 2012

La Pauvreté de la chose dite



J’avais envie d’écrire une lettre… Je voudrais boire aussi fort que possible les dernières secondes de ma vie ici. J’écris moins bien à la main qu’à la machine, je trouve. Néanmoins, l’ordinateur se cale mal dans le hamac deux places (qui donc se reborde un peu trop). Il n’y a qu’une chose qui convienne au hamac, c’est la lecture facile (après avoir bu du thé)…
La lettre doit-elle être  longue ? Elle est écrite à la seconde.
Je voudrais écrire comme Sagan, comme Bardot, je lis aussi Clarisse Lispector (le cadeau de Wagner), mais c’est incroyablement beau-difficile. C’est mystique. Et ça s’attaque à l’inattaquable. Un peu comme Beckett, mais avec une langue de Virginia Woolf (premières impressions). Mais elle dit des choses de Pamela. Ce n’est pas complètement l’ambiance, ici. (Ça l’est partout…) Il y a un yacht de milliardaire depuis quelques jours dans la baie. C’est too much. (On dit que les éoliennes sont moches, mais alors ça !) Comment n’y a-t-il pas des amendes pour empêcher que ces usines à gaz empêche le paysage ? Le paysage de la mer multiple. Et sans limite. De la chasse de Clarisse. La pêche au néant. A la vie. De Clarisse. Au lieu de ça, on a du bling-bling. Il paraît que Johnny Depp était hier à Cargèse, ce qui console (mais à peine) de la présence du yacht : « Et si c’était le sien ? », plane un peu…
La lettre doit-elle être longue ? Elle parvient à la seconde. Les moyens modernes. De la diffusion du sens. Le défi (du sens). Mes nuits sont plus belles que vos jours.
La première année où je suis venu ici, Stéphane lisait Moins que zéro ; c’était Nathalie qui lui en faisait la lecture et je me souviens de lui disant : « Que c’est bête, que c’est bête ! »
(Ici, un développement très intelligent sur la bêtise serait bienvenu.) 

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