Friday, August 17, 2012

L’Etat second


Cléo me demande : « Et, toi, tu as une origine ? » C’est une phrase absolue qu’elle prononce au sortir du bain, vers 7h et demie, le soir, sur la plage orientée vers l’ouest. Et j’y repense car je relis ce matin une citation de Ludwig Wittgenstein : « Il est tout à fait remarquable que nous soyons enclins à penser que la civilisation – les maisons, les rues, les voitures, etc. – éloigne l’homme de son origine, de ce qui est élevé, infini, etc. Il semble alors que notre environnement civilisé, y compris les arbres et les plantes, soit enveloppé dans une cellophane bon marché et coupé de tout ce qui est grand, coupé pour ainsi dire de Dieu. C’est un étonnant tableau qui s’impose alors à nous. » Hier, j’étais si fatigué, plus la soirée s’enfonçait dans la nuit, plus les participants semblaient briller, mais, moi, je rentrais dans un état second (avec comme seule perspective réelle mon matelas sous la tente). Je me sentais proche des enfants, Lou et Cléo, qui ont si souvent attendu pendant des heures que les adultes épuisent leur capacité d’accentuer les heures… Souvent, maintenant, la scène se passe au cinéma, devant un film. Stéphane a essayé de leur passer un film russe, mais Cléo s’est plainte de ne pas arriver à lire assez vite les sous-titres. Va donc pour OSS 117 qu’elles ont déjà regardé quinze fois. J’étais déjà allé chercher un pull, j’en avais profité pour rester un peu devant Rüdigler Vogler et Jean Dujardin. Puis, quand j’étais revenu, on parlait de moi. Plus tard, profitant de l’arrivée tardive d’Olivier et Pépita, je m’étais déporté de la table du dîner et, là, sur un fauteuil de plastique blanc, devant les citrouilles, Cléo était venue me faire ce que je ne pouvais pas voir autrement que comme une représentation de théâtre. Je ne me souviens absolument pas de ce qu’elle disait, mais je me souviens que j’étais frappé par la qualité de son jeu

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