Thursday, September 27, 2012

Backstage



Voir, c’est étrange. Voir des gens à la télé. Des reportages. Ça ne semble pas être exactement voir. Mais voir. Non. C’est dans la vie. C’est le jour et la nuit. C’est en 3D. Par exemple, je suis allé au défilé de Martine Sitbon, rue du Mail. Eh bien, j’en ai vu quand même souvent des choses comme ça à la télé... Mais, non, en vrai, ça n’a rien à voir... 



Une déception avec Françoise Sagan : elle est très, très réac sur le théâtre.

Après tout, Duras l’était bien avec la musique…
De même que Duras disait que la musique était « faite » – à partir de Stravinsky, c’était plus de la musique (Le Sacre du printemps : un poème) –, Sagan dit qu’elle aime le théâtre parce qu’il est démodé – comme un jeu de marionnettes qui s’adresse aux bourgeois – et que, si on veut donner du théâtre à bas prix dans les maisons de la culture, il faut la même chose qu’aux bourgeois, c’est-à-dire Barillet et Grédy – ou Jean-Paul Sartre qui se montait dans le privé –, pas Brecht et Pirandello, les pauvres, après leur travail ! (Elle trouve ça honteux.)



Je croise Dominique Issermann au défilé Martine Sitbon, rue du Mail. Merveilleuse, magnifique (je ne l’ai jamais vue que comme ça). Si à l’aise avec la vie, la mode, l’éternité. L’enthousiasme d’une gamine. On parle d’Anne et de ses clips pour « Leonard ». Elle dit que ce qu’elle a fait avec Anne dans sa salle de bain, c’est le premier qu’elle ait montré à Leonard pour lui demander si elle allait dans le bon sens. Elle a tourné avec son iPhone ; ensuite, elle a passé les images en noir et blanc, rajouter un peu de contraste et monté avec – je regrette, j’ai oublié le nom. Pour les noms, il faut que je sorte mon carnet, je n’ai aucune mémoire. Un accident informatique et ce blog disparaîtrait, je ne me souviendrais de rien. Les images. Les images sont faibles et sales et sensuelles. Est-ce que cette phrase vous plaît ? C’était juste pour mettre ensemble ces adjectifs, « faible », « sale », « sensuel ». Ça n’a pas de sens. Ça ne veut rien dire. Ne cherchez pas votre nom dedans ou si j’ai voulu dire que vous étiez snob ou je ne sais quoi : ça n’a rien à voir avec l’ego. Le tout à l’ego. Niet. Donc on ne blesse personne, ici, attention ! Ici, c’est fleurs bleues. D’ailleurs Leonard Cohen prononce à l’instant le mot « lullaby ». Elle me parle de cette fille qui voulait se baigner, à Trouville, un premier janvier. Elle lui a dit : « Ok, mais alors tu rentres tout droit dans l’eau, complètement perpendiculaire, une ligne. » Je ne me souvenais pas de l’avoir vue dans les clips, je demande si c’est dans une version plus longue, de toute la chanson. « Non, c’était une idée de Leonard qu’il n’y en ait qu’une minute trente. Il n’y a que ça. » Je regarde et reconnais son nom au générique.




Au défilé, j’étais assis à côté de Sylvie Coumau  et François-Xavier (Courrèges), très mignon, mignon-gentil, il m’a proposé de passer à son atelier pour voir des œuvres. Sylvie me nomme les gens qu’elle connaît et qu’elle trouve intéressants. Je note dans mon carnet pour, au moins, aller voir les sites. Cedric Rivrain. Catherine Baba. Betony Vernon. Fabrice Paineau. Philippe Utz. François-Xavier ajoute Samuel François. Et puis on ne se souvient pas du nom de Monsieur Purple, Olivier Zahm, c’est ballot, que Dominique me présente un peu plus tard : « C’est Yves-Noël Genod qui fait un théâtre extraordinaire, tu le connais ? » Et : « Je ne le connais pas, mais JE CONNAIS SON THEATRE. »

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