« Things are of the snake »
Il faut que je m’occupe de Bébé.
Bébé a un ego. Bébé n’est pas sans défaut. Bébé voudrait m’avoir tout à lui.
Bébé ne comprend pas que je m’occupe des autres. Il voudrait et ne voudrait pas
m’avoir tout à lui. Il sait comment me capturer, mais, une fois capturé, il
s’ennuie. J’ai fait de Bébé mon dieu. Il est vrai. Ça l’a pourri. Maintenant
Bébé répond. C’est gênant. Que faire de Bébé ?
J’ai seize enfants. Bon, même
en mettant de côté ceux que je n’aime pas, il m’en reste un bon paquet.
D’autant que ceux que je n’aime pas varient. S’ils font des trucs bien, je les
aime ; s’ils sont dans leur mauvais jour, je les aime moins. (Je sais,
c’est très injuste.) Bref, même en comptant quelques-uns qui se mettent de côté
plus ou moins tout seuls, m’en reste un bon paquet. Il faudrait, par exemple,
si j’étais correct, que je parle des filles. Je suis assez ami avec les filles.
Elles ne m’en veulent pas à cause de Bébé. Bébé que j’ai porté aux nues dès son
arrivée. Elles comprennent ou, je ne sais pas si elles comprennent, mais elles
tiennent leur revanche. Elles sont au bord. Elles sont au bord de penser que
Bébé n’y comprend rien. Elles trouvent que, depuis deux jours, Bébé n’est plus
le même. Plus aussi efficace. Il s’agace. Il s’énerve. Est-ce l’arrivée d’un
deuxième mâle dominant, se demandent-elles, perfides ? (Toutes se sont
jetées sur la nouvelle recrue, un autre Bébé.) Les filles sont démentes. Elles
trouvent que Bébé d’ailleurs n’est pas homosexuel. Eh, bien, bien sûr, il est
bi ! Non, même pas bi. Bref, elles font la loi. Bébé n’est pas homosexuel
et Yuval non plus n’est pas homosexuel. Ah, bon, Yuval non plus ? Mais il
couche avec Arnaud… Ça ne veut rien dire. Ah, d’accord. (Là, je suis d’accord.)
Bébé me manque, de toute façon.
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