L’Année 2013
Je sentais que la journée
montait, j’avais de plus en plus chaud sous la couette. Erik m’avait mis dans
une pièce immense et vide dans son immense appartement. J’allais de château en
château… Au premier réveil, ce n’était pas la chaleur qui m’avait réveillé,
c’était la clarté blanche, d’immense blancheur. La pièce était vide parce qu’on
avait dû la repeindre : elle scintillait, massive, éblouissante. La soirée
de vin rouge s’était finie au champagne, beaucoup de champagne. Je m’inquiétais
parce qu’Erik devait me ramener en moto – et, en plus, avec la valise (lourde,
pleine de livres pour le château du Tarn où Sophie m’avait pourtant dit que
j’aurais accès à la bibliothèque). Mais ç’avait été magique : la ville
très éclairée (trop éclairée) était vide – à deux heures et demie – et Erik
roulait comme dans un fauteuil. J’étais juste gêné – pour jouir – par ce jean
Balanciaga que j’avais choisi exprès serré, mais qui me donnait tant de soucis
pour l’enlever le soir – et monter sur une moto –. Liliane m’avait fatiguée. Elle
avait encore changé d’avis. Cette fois, ça ne devait plus être mon blog, ça
devait être des notes sur mon travail. « Pourquoi ça ne s’appellerait pas L’Année
2013 ? C’est un très bon titre, L’Année
2013. Et puis tu écris sur ton
travail, tu tiens le journal de ton travail. » Je n’avais pas osé dire à
Liliane que, le problème, c’est que je n’en avais plus, de travail. Mais la
perspective d’arrêter mon blog le 31 décembre 2012 pour prendre une année
sabbatique pour écrire ce livre me tentait – à cause encore de l’idée de
vacances qui était une des seules idées qui, dans la vie, m’amusait – vacances
du blog. (Alors, les Jérôme Bel et
les Cecilia Bengolea n’avaient qu’à bien se tenir parce que j’allais dégommer.
Avec un an devant moi, j’allais dégommer !) C’était l’Arlésienne, ce
livre. Je n’arrivais pas à en avoir vraiment envie. Je ne savais pas ce que ça
allait m’apporter et je craignais de ne pas m’amuser. Après tout, je n’étais
pas écrivain. Et s’il fallait de la drogue pour écrire (comme Sagan)… Ça n’allait
pas être « ma cam », comme disait Olivier Casamayou. Quand je lui avais montré une
photo de Bébé : « Pas ma cam. Moi, j’aime les garçons sans ANUS. »
Quelle indélicatesse ! C’est effrayant ce que les gens peuvent vous dire... Olivier aimait les adolescents qu’ils prenaient juste à l’âge légal (je pense).
Bébé n’avait que dix ans de plus que ceux-là (ceux qui étaient sa cam). Du coup,
je n’avais pas parlé à Bébé d’aller au défilé Diamantina (je ne me souviens
plus du nom) dont Olivier faisait la chorégraphie au théâtre de la Madeleine et
j’avais préféré avancer mon départ d’un jour pour passer la nuit à Marseille, MEME sans Bébé qui était ma cam...
Labels: marseille
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