Rosset / Parménide
« Qu’une chose soit
n’est pas douteux, mais, en revanche, qu’on puisse dire ce qu’elle est, là, le
problème se pose. Il est beaucoup plus difficile de dire d’une chose ce
qu’elle est que de constater son existence (…) Le réel n’a pas de
contrepoint. Il n’y a pas d’autre réel. Tout Rosset est né d’une intuition
qui est celle de Parménide qui dit que ce qui existe existe et ce qui n’existe
pas n’existe pas. De sorte que le réel désignant ce qui existe, eh bien, le
contrepoint du réel, l’autre du réel du côté duquel on pourrait regarder le
réel pour le juger, le nommer, dire ce qu’il est, l’identifier, eh bien, cela
n’existe pas – parce que, s’il existait, il serait réel. Donc on ne peut pas
sortir du réel pour évaluer le réel, pour le juger. Donc on ne peut pas
l’identifier. Et, en même temps, on ne peut que l’éprouver. L’expérience que l’on
fait du réel est l’expérience le plus frappante, la plus immédiate, la plus
signifiante. »
« Sa nudité, son
silence, son idiotie, c’est-à-dire, étymologiquement, sa simplicité. »
« Il développe – parce
que Rosset est un mystique, au fond – il développe ce qu’il appelle une « théologie
négative du réel ». Nous pouvons dire ce que le réel n’est pas et de
cette manière lui tourner autour autant que possible. Evidemment rien n’égale le
silence ou la tautologie qui sont les 2 modalités les plus adéquates à l’expérience – réelle – que nous faisons du réel. Mais, entre-temps, si vous voulez, qu’est-ce
qu’on s’amuse et qu’est-ce qu’on rigole ! »
Oui, je me suis
amusé et j'ai rigolé. Maintenant, c'est l'expérience du silence et de la
tautologie.
Mais « se
satisfaire du fruit qu'on mange » dans le Paris de la grisaille...
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