« Je ne pense pas du tout à la mort, c’est la mort qui pense constamment à moi : « Quand est-ce que je vais faire rentrer celui-là ? » c’est vu d’une autre perspective. Mais je n’ai aucune envie de rentrer. « Rentrer », ça veut dire mourir, être mort. « Être à la maison, être mort », dit déjà Pascal. « Quand tu es à la maison, tu es mort. » Le repos éternel, la maison éternelle, c’est la mort ! c’est pour ça que je n’ai pas envie de rentrer, parce que j’ai l’impression que quand je rentrerai, elle sera déjà là avec sa main noire, et moi je passe la porte – je vois toujours, quand je passe la porte pour rentrer chez moi, cette main de Curd Jürgens – c’est un acteur, vous le connaissez, la Mort, à Salzbourg, avec ces doigts de squelette – et j’entre et là – crac ! Je sens constamment, ce poids ici, c’est pour ça aussi que j’ai, si vous regardez bien, que j’ai une épaule plus basse que l’autre, à cause du poids de la mort. Ça, personne ne peut me le prendre, on ne peut pas me l’enlever en me faisant une opération, c’est mon angoisse, n’est-ce pas, elle est perchée sur mon épaule droite, comme un – (il rit) eh bien, comme un oiseau de malheur, n’est-ce pas ? il s’est établi là. »
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