Wednesday, January 09, 2013

Sin equipaje



« C’est comme de rentrer à la maison », j’écrivais dans le taxi. « Es-tu content de rentrer ? », me demandait Emmanuel. « Non. » Et puis, en partant, il m’avait dit : « Considère que tu as une maison de campagne. Si tu veux y rester 6 mois... » (6 mois étaient théoriquement le maximum de temps que l’on peut passer au Mexique.) Mais c’était comme de rentrer à la maison, Paris, je me disais (sans y croire). Dans le taxi, improbablement, il passait une musique expérimentale très douce, un peu comme un chant de baleines, très douce et déchirante. Comment va le monde, Môssieu ? Il tourne, Môssieu. Nous étions tous inquiets de l’avenir planétaire, de l’avenir de la fourmilière. Emmanuel rentrait du Yucatán où la majorité des sites mayas avaient été détruits par le tourisme, où la côte, appelée « Riviera Maya » (!), n’avait plus forme humaine. Mais il s’était baigné dans un cenote et sur l’un des sites délaissés, oubliés, recouverts presque de végétation à nouveau — et les herbes de 40 cm se balançaient dans les patios extraordinaires. Je me demandais si ce n’était pas du Brian Eno. Un taxi cultivé (plus que moi !) J’avais l’impression qu’il chauffait aussi son taxi spécial... Ici, on ne chauffe pas les habitations, jamais, mais on chauffe les piscines et — peut-être — les taxis — qui sait ? « El Fantástico Mundo Del Disfraz » était encore ce que je lisais... Adieu, tragédie...  Bonjour, tragédie !

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