Animer le fond
Noé Soulier. Deuxième soirée. C’est à 22h. On arrive au théâtre de Gennevilliers, c’est assez agréable. Et c’est très court. Une demi-heure. Et c’est très efficace. On en ressort avec un cadeau sans fin. Tout ce qu’on peut rêver d’un spectacle. On parle encore avec Noé Soulier. En anglais, en français. Je lui apporte une phrase que j’ai trouvée dans un livre sur Matisse (qui préférait peindre des portraits plutôt que des paysages parce que la figure humaine était ce qui animait le mieux le fond, je crois que c’est à peu près ce qui était dit) : « Aristote le savait bien : « Où il y a un homme, il y a un espace. » Cette phrase, bien sûr, intéresse Noé. Il se demande de quel livre (d’Aristote) elle est tirée, mais, là, je ne peux pas l’aider. Si c’est de l’éthique, de la politique, ou de la psychologie et de quel homme et de quel espace il parle... Il me dit que ça pourrait être une phrase de Maurice Merleau-Ponty, mais, là encore, ma connaissance s’arrête. Puis on se penche sur cette phrase de Peter Handke : « Je ne cesse de l’éprouver : le mot, s’il correspond, comme le plan médian (dans l’espace) ». Noé parle très bien de Noureev et de Barychnikov. Il dit que Noureev poussait la forme, la technique (de la danse classique), mais pour lui-même, à la limite où elle pouvait s’écrouler. Barychnikov, c’est différent, il s’abandonne, lui, ce serait le mot. Il fait la figure et en retombant lâche la nuque, par ex (tout le reste, bien sûr, tenu). Cet abandon, d’un côté, cette limite ouverte d’un autre — je pense : cet inconnu, cette troisième voie —, c’est ça qui est émouvant... Lui, Noé, l’est beaucoup. Et j’atteins ma limite, moi, de pouvoir en parler.
« La pensée n’est rien d’« intérieur », elle n’existe pas hors du monde et hors des mots. »
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