Thursday, March 21, 2013

Note d’intention (non retenue)



« L’acteur ou l’actrice que vous auriez aimé être ? 
— De l’eau, donc. Disons, maintenant, un étang, une panne. » Bruno Dumont. 



Yves-Noël Genod crée des spectacles de — on ne sais quoi — du théâtre ? de la danse ? de la lumière ? — il a créé un spectacle dans le noir total, Le Dispariteur, et aussi, plus récemment, un spectacle sans acteurs, — je peux / — oui, en diptyque avec un premier spectacle, lui, « bourré » d’acteurs (avec des vrais morceaux d’acteurs dedans), uniquement de son et de lumière. La saison dernière, encore, une actrice avec qui il travaille lui dit qu’elle aimerait bien quelque chose « sur le sexe ». De là est né — s’est affirmé, plutôt — l'ambition d’une œuvre qui ne s’arrêterait pas à la limite sexuelle ni de l’intimité car, s’il s’agit d’ouvrir des espaces, des espaces qui sont, par définition, des espaces de plaisir (il s’agit d’« art », de « beauté » et de « bonne soirée »), pourquoi imaginer une cloison, une limite à la représentation ? Les premiers essais qui ont été tournés et photographiés dans un immense appartement déserté de l’avenue Foch, à Paris, ont été qualifiés de « porno contemplatif ». Bruno Dumont parle du « numérique fixe et immobile (...) qui nous illuminera ». Il a semblé plus judicieux (plutôt qu’au théâtre) d’attraper cette grâce non reproductible par l’enregistrement photographique et filmique et de travailler, au montage, à partir principalement des vidéogrammes. Sans doute aussi pour relier plus sûrement l’idée à la peinture, aux siècles de contemplation scintillante de la peinture qui nous illumine plus encore que l’image filmique. Toute l’astuce, au théâtre, au cinéma, étant d’arriver à rejoindre, plus profondément, l’art ancien, si ancien de la disparition des images — et de l’apparition du bonheur... Tricky... On aura compris qu’il s’agit, en définitive, et plus encore, au final, du poème, le poème de l’amour et de la mort. De la femme et de l’homme. De l’inconnu et du dépassement. Travail en cours, bien entendu — qui s’étalera peut-être sur des siècles — et qui a pour titre générique : Avenue Fuck. Voilà l'intention.

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