Ton atelier sinistre, à Rhum...
Il n’y a pas d’actualité, pensais-je (il y a 1 jour ou 2) — et ce n’était pas Pierre Reverdy qui allait me contredire. Il n’y a pas d’actualité, c’était léger. Une seule chose et puis c’est tout. Toujours la même. Par ex, les platanes. Par ex, les murs de ta maison. Il n’y a pas d’actualité, tu te perdais en le croyant. D’ailleurs, tu ne te perdais pas, au fond. Parfois le cœur — ah, le cœur ! — a envie d’aimer beaucoup et parfois tu as peur d’être déçu. Car si le cœur aime beaucoup, alors tu peux aussi être déçu beaucoup. Beaucoup veut dire énormément. Tu pouvais communiquer parce qu’il n’y avait pas d’actualité. Communiquer avec ou sans réseaux sociaux. « Je ne vois plus les navires, je ne vois plus les hommes, je ne vois plus les caisses. Je ne vois plus la poésie qu'entre les lignes. Elle n'est plus pour moi, elle n'a jamais été pour moi dans les livres. Elle flotte dans la rue, dans le ciel, dans les ateliers sinistres, sur la ville. Elle plane magistralement sur la vie qui, par moments, la défigure. Et ce ciel, tourmenté et changeant, qui se reflète sur les routes, à peine dessinées, de l'avenir, dans les flaques, ce ciel qui attire nos mains, ce ciel soyeux, caressé tant de fois comme une étoffe — derrière les vitres brisées, la poésie, sans mots et sans idées, qui se découvre. »
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