Dans les sous-sols abrités
Je regardais ma vie en un miroir, comme toujours les livres, ce blog qui était le livre dilué que j’écris — à propos, comment se relier ? On ne peut pas se plaindre, on ne peut pas... on ne peut que formuler, formuler un peu, pour se calmer, pour se calmer un peu. Vous avez vu cette pluie ? Formidable ! J’étais au théâtre de la Ville, j’avais vu Elena’s Aria et je m’étais ennuyé, mais après avoir parlé à une personne puis une autre qui n’avaient pas aimé non plus et vu la pluie qui surgissait en trombe comme de la fontaine centrale de la place du Châtelet ou de la Seine qui allait déborder, la pluie d’été, je décidais, émerveillé, que j’avais aimé la pièce ! Et c’était vrai. Je m’étais débattu toute la représentation, je me consolais en pensant : « Après tout, Henry Michaux détestait Jean Racine et Louis-Ferdinand Céline trouvait Marcel Proust nul, etc., et Virginia Woolf était passée à côté de James Joyce... », mais tout d’un coup, dehors, il s’était passé qqch : j’avais aimé la pièce — et c’était vrai.
Si je retrouve mon carnet parce que j’ai envie de traîner à vous parler, qu’est-ce que je retrouve ? (de ma vie toute entière de cette soirée merveilleuse de pluie d’été, de pluie « vivante » — oh, à propos une phrase de Peter Brook : « « Vivant » est un mot tellement vague, il ne veut rien dire ; pour le rendre précis, il doit être sans cesse redéfini » —) Si je regarde mon carnet, je vais vous reparler de la soirée d’hier chez François (et Gaby)...
Emilie trouvait que j’écrivais bien. Alors j’étais amoureux d’Emilie. En plus, elle m’avait offert une veste de Dalida. En plus, elle sortait (plus ou moins, par intermittence) avec le type qui me tapait dans l’œil — dans l’âme plutôt — du moment (enfin, l’un des types), Benjamin Chaumaz... Et, en plus, elle ne portait pas de soustingue. Voilà ce que j’avais écrit dans mon carnet.
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