Nuit sauvage
— Eu du mal à ne pas penser (immédiatement) à toi en lisant ça (de Constantin Cavafy) :
« L'Épiphanie
Dans l'air lourd du port
(dont la décadence réelle rappelle celle qui déjà était la sienne il y a un
siècle, et il y a dix siècles), rien ne bouge à peine, sauf, par moment, la
mèche un peu trop voluptueuse d'un garçon attablé devant deux cafés noirs. Il
semble attendre quelque chose de cet air distant, sans hâte, des jeunes de
vingt-trois ou vingt-quatre ans. Sa peau est trop douce pour ne pas apprécier
seules les caresses les plus infâmes.
Dans l'air lourd du port,
deux cafés tiédissent sans raison apparente sur la table branlante. Le poète
seul se souvient quelle épiphanie s'est produite à un certain moment, dans la
ville qui connut et ne connut jamais les délires de Julien l'Apostat (ce
dernier, est-il écrit ailleurs, n'a pas compris), lorsque des yeux de
vingt-quatre étés ont subitement brillé de désir. »
Thibault Lac
C'est superbe ! Le ciel
s'éveille, je m'endors. Je t'embrasse !
— En fait, c’est surtout cette
phrase : « Sa peau est trop douce pour ne pas apprécier seules les
caresses les plus infâmes ».
J’ai vérifié ensuite dans le reste du poème que c’était bien toi — ou l’une
de tes incarnations… (Tu me pardonneras…) Je suis dans une chambre aux murs pastels comme ta peau (dans un château à 15 km à vol d'oiseau du Mont-Saint-Michel). La chambre s'appelle : chambre de Diane. Chateaubriand, Victor Hugo, Balzac et Musset sont passés... Il y a un festival qui s'appelle : Extension sauvage — d'après une phrase de Tatsumi Hijikata : « Mon corps est une extension sauvage de la nature »… Ça, pour ta nuit inversée...
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