Friday, June 07, 2013

Promesse égalitaire



Le cosmos, c’est partout, comme disait Marguerite Duras : « Ici, c’est partout et partout, c’est ici. » Il y a une convention, un objet, un spectacle, une navette spatiale. Un objet qui nous entoure (le théâtre), un objet que l’on a devant soi : soi. C’est pareil. Devant soi ou autour de soi, c’est toujours soi. Adieu et merci. Rien n’aura eu lieu que le lieu. Axel Bogousslavsky a dit récemment dans une émission de radio que la voix de Marguerite Duras — voix si particulière — laissait entendre, dans son voyage, ce qu’il y avait avant la naissance (rien) et ce qu’il y avait après la mort (rien). Que cette voix si riche en harmoniques laissait entendre ça : le cosmos de tout qu’on ne peut pas penser. Latifa Laâbissi a ce pouvoir-là, ce pouvoir de sorcière. Adieu et merci. Je suis là, mais momentanément. Vraiment momentanément. Elle danse une danse qui, pour moi, n’est pas un solo, mais un quatuor. Au moins. Elle déploie une machine de guerre en étoile de sens, efficace et cyclique pour voir ce dont il est question : cet avant et cet après dont nous sommes le passage. 

YN G






(Spectacle présenté le 12 juin à Roubaix, festival Latitudes Contemporaines.)

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