Vide somptueux
Avant de m’endormir, j’ai encore lu (que je recopie ce matin) : « Méfiez-vous de ceux qui tournent le dos à l’amour, à l’ambition, à la société. Ils se vengeront d’y avoir renoncé. » Et, bien sûr, c’est moi, c’est ma peur, cette vengeance et ce renoncement, cette haine et cette misère. Dans mes vies antérieures, beaucoup de ces artistes de cour ont fini dans la haine, dans la colère (du monde qui s’était effondré), beaucoup ont fini dans des cachots. Je n’aimerais pas, moi, renoncer à tout. Oscar Wilde qui avait la possibilité d’échapper à ses 2 ans de bagnes a dit à André Gide qu’il ne l’avait pas prise parce qu’il voulait « connaître les 2 côtés du jardin ». Je ne veux pas connaître les 2 côtés du jardin, je ne veux pas. Il faut que j’apprenne mes lettres : Amed, Mem, Tav. Je veux aussi me repencher sur ces histoires de troisième voie, de point zéro…
J’ai lu juste après, tiens donc... : « Si Molière se fût replié sur ses
gouffres, Pascal — avec le sien — eût fait figure de journaliste. »
Puis je me suis
endormi en pensant aux lendemains meilleurs… Dans la chambre où rien ne bouge…
Dans Venise la rouge… Ce Sud, ce Sud intermittent, région non natale où je ne
suis que clandestin…
Ce qui est
bien, c’est que Cioran n’écrit qu’en citation (déjà toutes prêtes à être
retenues par cœur)… Quel travail intense et comme la vie est pleine !
(Comment laisser le vide somptueux surprendre ?)
Labels: avignon
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