Les Portes X
Mon père, à qui j’ai
proposé de participer au spectacle des Bouffes du Nord, me demande, dans la
voiture qui m’emmène à l’aéroport, de lui dire sur quoi sera le spectacle et
qu’est-ce qu’il pourrait y faire. Lui qui n’a jamais aimé répéter et qui arrive
toujours (du coup) en dernière mn (en étant parfait)... Oui, mais, non, il en
aurait besoin, de le savoir, pour se « préparer psychologiquement ».
Il avait imaginé, en lisant « le peu d’informations » que je mets sur le blog,
comme je parlais de spectres et que je voulais des acrobates, qu’il pouvait
« venir avec une échelle ». Venir d’où ? de Bretagne ? On
verra, on verra… Pour le moment, seul le costume compte. Quand je l’ai vu avec
son pyjama-short, j’ai pensé qu’il était tout le théâtre. Mais je le pense souvent des gens de la rue, des
amateurs. On choisit des acteurs (ou des acrobates) pour leurs capacités
techniques, mais sinon... On choisit aussi des acteurs capables de représenter
l’homme de la rue — à s’y méprendre —, mais ce sont de très, très grands acteurs. (Ça lui fera plaisir que je ne le/la nomme pas, il/elle se reconnaîtra…) Au début
du livre que j’ouvre dans l’avion : « Ce n’est pas dans la folie que sombre
Nerval au début d’Aurélia, mais
dans le sommeil. Puis dans le rêve, après avoir franchi les 2 portes dont
parlait déjà Virgile : l’une est d’ivoire, celle qui laisse passer les
rêves, l’autre est de corne et laisse passer les ombres. Mais au lieu de
se refermer derrière le dormeur afin de protéger son repos, ces portes chez
Nerval restent battantes, et n’arrêtent pas totalement la lumière du jour, au
point que le rêve et la réalité se confondent dans son esprit. » Voilà ce
que pourrait « faire » mon père — et tous les autres — traverser des
portes. Traverser des portes.
Labels: bouffes bretagne
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