Tiens, Aurélie
Je ne sais
pas par où commencer — pour être le moins complaisant… J’ai décidé en rentrant encore une fois de mes séparer de mes livres (je les dépose d’abord sur mon
palier et ensuite à la Ménagerie de verre). Il y a le cas des livres annotés.
Evidemment, tout est bien, mais il faudrait tellement de temps. C’est le manque
de temps qui nous permet d’être poli. On est poli parce que les autres bossent
en partie à votre place. Il y a une correspondance Freud-Einstein, Freud a
l’air pessimiste quant à l’avenir de l’agressivité… c’est ce qui était dit à la
radio… Ce que je vais faire ces jours-ci ? Je vais écouter de la musique.
Pour préparer les Bouffes — et la vie, en général. C’est une manière d’occuper
le temps. J’ai été déçu par la pollution, en rentrant ; comment peut-on
supporter ça ? salir les villes à ce point. Mais j’ai acheté de la bonne
nourriture. A la campagne, on mange mal (mais il y a un air pur). On mange
mieux en ville : il y a des légumes, du poisson frais, de la viande des
Alpes… En Bretagne, je n’ai pas trouvé de poisson. Il y a un marché important
dans le coin, c’est celui de Daoulas (2 primeurs bio, quand même…) avec une
seule vendeuse de poissons de ligne magnifiques, mais il y a une queue d’1h et
demie, on a attendu 25 mn, on est parti (on y était pourtant à 9 h). Donc il
n’y a plus de poisson en Bretagne (il fallait aller jusqu’à Brest ou — sans
doute — dans les ports du Sud). A Plougastel, néanmoins, j’ai pu acheter des
bons légumes, un supermarché bio — avec de jeunes péquenots qui n’ont pas l’air
de s’y connaître beaucoup, qui ricanent si on leur demande s’ils ont du pain
sans gluten. En Corse, rien à bouffer non plus. On entre dans un immense
supermarché : que du poison, que de la merde ! Les gens sont
enchantés comme ça. Bon. Mais l’air est pur et la mer est belle. Et les
nuages et la lune. Et les poissons dans la mer et ces choses sur la terre et
dans les airs qui grouillent et qui volent… les bêtes !
Ecrire me
calme, que voulez-vous… Ça s’appelle écrire son journal intime. La différence,
c’est que je ne le publierai pas dans 20 ans, je ne le publierai pas. Il
n’existe pas. Il est là.
Tiens,
Aurélie, toi qui crois aux auteurs, un poème, il est de Franz Kafka :
« Je ne
connais pas le contenu
je n’ai pas
la clef
je ne crois
pas au rumeurs
tout est
compréhensible
car je le
suis moi-même »
— et puis
encore :
« Le
ravi et celui qui se noie — tous les 2 lèvent les bras. Le premier révèle
une harmonie et l’autre un conflit avec les éléments. »
Est-ce que
Simon pourrait jouer ça ?
Moi, je l’ai
joué — oh, moi ! — et tous les autres ! — en Corse adorée — pendant 8
jours qui m’ont semblé une éternité (mais quoi ? — retrouvée aussi bien
qu’à venir —) Mais je ne parlerai pas de la Corse en 2 mots. Si. Terre. Mer.
Labels: corse paris bouffes
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