Sunday, September 15, 2013

T he Unreal of What is Real


Ce qui compte, c’est de vraiment rencontrer des gens, tomber sur des gens, je dirais même, qui ont vraiment une nécessité de travailler avec moi à un moment précis de leur vie (ce moment ne peut, bien entendu, durer toute la vie). Alors, dans ce cas-là, c’est facile. Il n’y a pas négociation. Si les gens ont vraiment envie, s’ils sont « à leur affaire », s’ils ont négocié avec eux-mêmes (ou avec leur agent) que c’est ce qu’ils ont de mieux à faire (que c’est dans leur propre intérêt), alors c’est facile parce qu’ils donneront tout sans même que j’aie besoin de demander — et ils ne demanderont rien. Ce temps, encore une fois, peut être très bref, juste le temps d’un spectacle — ou durer un peu plus (avec certains de mes amis nous avons fait 20 ou 25 spectacles…) Il faut, de toute façon, éveiller cet état d’esprit chez l’interprète et le collaborateur. Plus l’interprète ou le collaborateur bénéficiera d’une attitude désintéressée, plus il sera libre (et heureux) de goûter toute la poésie qu’il porte. La société ne va pas dans ce sens. Il faut juste pousser dans ce sens. Susciter cette gratuité paradisiaque. Il faut donc rencontrer des gens sans angoisse financière, soit qu’ils soient très pauvres, soient qu’ils soient très riches et proposer des vacances. Ou au singulier. Dans la réalité. Vacance dans la réalité. Holyday in Reality comme dit le poème de Wallace Stevens (qui par ailleurs était banquier...)



« It was something to see that their white was different,
Sharp as white paint in the January sun ;

Something to feel that they needed another yellow,
Less Aix than Stockholm, hardly a yellow at all,

A vibrancy not to be taken for granted, from
A sun in an almost colorless, cold heaven.

They had known that there was not even a common speech,
Palabra of a common man who did not exist.

Why should they not know they had everything of their own
As each had a particular woman and her touch ?

After all, they knew that to be real each had
To find for himself for his earth, his sky, his sea.

And the words for them and the colors that they possessed.
It was impossible to breathe at Durand-Ruel’s.

II

The flowering Judas grows from the belly or not at all.
The breast is covered with violets. It is a green leaf.

Spring is umbilical or else it is not spring.
Spring is the truth of spring or nothing, a waste, a fake.

These trees and their argentines, their dark-spiced branches,
Grow out of the spirit or they are fantastic dust.

The bud of the apple is desire, the down-falling gold,
The catbird’s gobble in the morning half-awake —

These are real only if I make them so. Whistle
For me, grow green for me and, as you whistle and grow green,

Intangible arrows quiver and stick in the skin


And I taste at the root of the tongue the unreal of what is real. »

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