M arion Violon
Bonsoir Yves-Noël,
J'espère que tu vas
bien et que le travail à la Ménagerie se passe bien. (Alors, ces Noirs ? ils
sont là ?)
En travaillant sur
Beckett, je suis tombée sur une copie de philo vieille de 6 ans (ah, la fac
!...), que j'ai dû pondre entre 2h et 7h une nuit... et dans laquelle je
raconte un cours de théâtre mémorable :
« Lorsque, dans
une classe de théâtre, le metteur en scène a lancé le thème d'improvisation,
les comédiens ont pris peur : « Rien à faire ». Les élèves pouvaient
l'interpréter de deux façons différentes : Cette maudite chaussure ne veut
décidément pas se laisser faire par mon pied, y a rien à faire. Ou J'ai rien à faire ; j'attends. Quel que soit le sens choisi par les comédiens, il
était toujours question de quelque chose de déjà terminé. Vertige. »
Et je suis aussi tombée sur
un travail sur le film Le Camion,
de Duras : tu connais ce chef d’œuvre j'espère ?! « La parole ou le silence,
finalement, c'est pareil », dit-elle. Plus loin, elle parle d'« injonction
interne ». Je suppose qu'elle parle plus du processus de remémoration que
du simple fait de raconter sa vie...
Je viens vous voir à la
Ménagerie le 14 et m'en réjouis beaucoup.
Bises et bon travail !
Marion Violon
— Ah, c'est bien de découvrir
ses classiques ! Je connais tout ça, bien entendu (sans me vanter) : moi aussi,
j'ai eu une jeunesse... Marguerite Duras ne parle pas tellement de la
remémoration, non, mais plutôt de l'oubli. « La mémoire, c'est la mémoire
de l'oubli, chez moi, ça se résume à ça ! », dit-elle (de mémoire) dans un
colloque qui l'énervait, au Québec, je crois. On se souvient qu'on a oublié,
guère plus...
Tu devrais garder (comme
nom de scène) Marion Violon, c'est si beau...
Bises,
Yvno
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